4ème étageL'asile d'Arkham essaie de toujours garder un œil vigilant sur ses pensionnaires afin de prévenir les catastrophes ou d'intervenir le plus immédiatement possible en cas de problème. Même si de toute évidence cette surveillance vidéo est insuffisante pour assurer la sécurité de tout le monde, chacun est épié dans son petit train-train. Les vigiles tournent au poste toutes les 2h. Les couloirs du 4e étage sont parmi les plus silencieux et les plus propres. D'immenses tapis au sol permettent d'étouffer les bruits de pas quand on passe devant les salles d'isolement. En 2015, les électrochocs ne sont plus d'actualité. Toutefois l'ancienne salle de sismothérapie est encore utilisée. Il est parfois nécessaire d'utiliser des méthodes plus musclées pour guérir les brebis hystériques qui résident à l'asile. Aussi cette pièce est le lieu de l'inventivité. Il s'y raconte que les personnes mortes ici habitent encore dans les murs et qu'on peut les écouter discuter parfois. La salle n'est plus en état depuis un long moment, semble-t-il, et les moisissures ont repris leurs droits le long des murs et des vieux tuyaux en plomb. Une rangée de baignoires borde un mur. Deux températures peuvent sortir des robinets : glacé ou brûlant. Dans un coin, un tuyau souple en caoutchouc craquelé gît, abandonné. Autrefois, on alignait les patients le long du mur carrelé et on les arrosait au jet. Attendez... J'ai dit "autrefois" ? De plus en plus, il est difficile de mettre les patients qui en ont besoin en isolement car les salles sont toujours pleines. C'est le cauchemar des pensionnaires de l'asile : quand on y entre, on n'a aucune idée du temps qu'on va y passer. Les murs capitonnés sont là pour recevoir leur violence. Ces pièces sont parfaitement insonorisées.
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