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(Maria) Nocturne -terminé


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Message envoyé le : Dim 15 Mai - 17:35

Jason Todd
One life for yourself and one for your dreams
Une radio et la liberté et j'aurais pu trouver ça agréable.
 mai, 2016.
Ca fait environs quelques semaines que j'ai mon collier autour du cou. Je me souviens dans les moindre détails du moment où on me la posé, mais étrangement, ce n'est pas de la douleur dont je me souviens, mais de la contrainte. De ne pas pouvoir la protéger elle et de la garder à distance de moi. De ne pas pouvoir lui fermer et lui yeux et lui dire que tout irait bien. Que c'est un mauvais rêve dont elle sortira…

Je pense à elle parce que je suis dans la serre où je suis entré avec elle, pour la première fois. Dans ce jardin que je considère comme mien et qu'on lui a permis d'explorer aussi. Mon refuge, mon terrain, mais je pense désormais que je serais toujours seul, ici, maintenant. Est-ce qu'il ferait la même erreur que la fois passée ? C'est peu probable, mais c'est mieux ainsi.

Comme à l'ordinaire, mes gardiens m'ont déposé, sans heurts, dans le jardin juste après l'heure du repas de midi. Il fait toujours aussi chaud, et bien que j'aie un collier, je suis toujours dans ce jardin. Par habitude ou parce que ma présence rend nerveux les autres, je ne le sais pas, mais ce jardin est toujours mon refuge. Le seul moment où je me souviens du gout de la liberté.
Alors je profite de ce moment, du mieux que je peux. J'essaye de m'approprier le lieu, rendre la serre plus vivante. Je déplace des pots là où je le souhaite, je déplace la table, improvise des chaises avec des bacs à fleurs. C'est ridicule, je me fais penser à un enfant qui se construit une cabane, mais je n'ai pas d'autre activité. Je dois être calme. Ma situation est peut-être pire que des calmants. Elle me prive de ce que je suis réellement, passionné et hyperactif.
C'est pourquoi il faut que je l'occupe, que je m'occupe l'esprit. Il me faut casser cette impression d'entrave et ma solution est là, faire de cet endroit mon chez-moi. Si je ne l'ai pas choisi, alors je façonnerais ce qui s'impose à moi à mon image. C'est la moindre des choses que je puisse faire.

Il fait toujours aussi chaud dans cette serre. J'ai rafistolé la porte enfoncée comme j'ai pu, joué avec les mécanismes rouillés et fatigués des petites fenêtres, il fait chaud, mais un léger courant d'air passé. Je décidais de baisser le haut de ma tenue orange qui me donnait l'air malade repliait le haut sur les hanches et essuyait du revers de la manche mon torse humide. Je serais un peu plus à l'aise, surement. Si ç'avait été aussi simple avec le collier… J'effleurais le bord de celui-ci, là où ma peau commençait à rougir et s'abimer à l'endroit de la brûlure. Est-ce que je garderais ces marques ? Oh et après tout, il ne fallait pas que j'y pense, c'était leur donner raison.

Je devais profiter de ma liberté, alors, en me forçant un sourire, je continuais mon rangement, en explorant les étagères de métal qui devait contenir des outils jadis. Je chantonnais un morceau que j'écoutais quand j'étais adolescent… Il manquait une radio… Une radio et la liberté et j'aurais pu trouver ça agréable.

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Dim 15 Mai - 21:28

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Des jours se sont écoulés depuis l'incident de la laverie entre Jason et moi. Combien, je ne le sais pas, j'ai du mal à suivre le cours du temps ici, les journées se ressemblent tant... Tout ce que je sais, c'est que depuis cet incident, on m'a forcée à aller dans la coure pour les sorties, pour me dissuader de retourner vers lui. On m'a forcée à me mêler à ceux qui me font peur, à ceux qui pourraient me tuer sur un coup de tête. Mon agresseur du couloir est probablement parmi eux d'ailleurs. Et on me force à aller là-bas... Seule... Sans protection... Alors je me cale dans un coin, contre le mur, pas loin des portes où demeurent les gardiens chargés de surveiller la coure. Au moins, j'ai un peu moins à craindre qu'on m'attaque, et si ça arrive eux devraient agir rapidement pour m'éviter trop de dégâts. Enfin, je l'espère...
Mais je ne peux m'empêcher de penser à lui, Jason Todd. A la menace des gardiens. Au collier. A sa panique d'un instant. A son rire éphémère. Que lui a-t-on fait subir depuis notre dernière rencontre? Lui fait-on encore payer de s'être trop approché de moi? Ou plutôt, que je me sois trop approchée de lui... Je ne peux m'empêcher de me dire que s'il ne m'avait pas aidée, il n'aurait jamais eu d'ennuis. S'il m'avait ignorée, s'il m'avait laissé me débrouiller, rien ne lui serait arrivé. C'est ma détresse, c'est le nid à problèmes que je suis qui lui a valu ses dernières souffrances. Et malgré ça il m'a quittée en me souhaitant de tenir bon, de m'en sortir... Je regrette de ne pas avoir pu m'excuser de ce que je lui ai fait vivre. Mais c'est peut-être mieux ainsi...

Aujourd'hui, c'est de nouveau le gardien avec lequel j'ai fini par "nouer un lien", ou du moins par ne plus me faire mépriser du regard en permanence. Celui qui m'a indiqué le jardin la première fois. Celui qui m'a obtenu des gants de jardinage. Il a appris pour ce qui s'est passé à la laverie, il m'en a déjà reparlé il y a trois ou quatre jours. Je me souviens qu'il m'a dit:

"T'as du bol de pas avoir fini frappée plus durement que ça. Tiens-toi loin de ce type, Maria, il peut rien t'apporter de bon, et si c'est pas les autres gardiens qui vont te tomber dessus, c'est lui qui finira par ne faire qu'une bouchée de toi. T'es pas au jardin d'enfants, mais à l'asile. Ici, les types sont tous dangereux, et lui il est parmi les pires."

Je n'ai pas osé répliquer ce jour-là, de peur que lui aussi ne s'énerve, mais il a du remarquer mon état, parce qu'il m'a dit qu'il obtiendrait que je puisse de nouveau faire mes sorties au jardin pour être tranquille. Et effectivement, c'est là qu'il m'emmène, aujourd'hui.

"Par contre pour les gants, t'as grillé ta carte. Si tu te tiens sage encore quelques semaines, peut-être que tu les auras de nouveau, mais là je peux rien pour toi. Alors taches de pas te mettre plus dans la merde, pigé?"

J'ai hoché la tête, l'ai remercié aussi sincèrement que timidement, consciente que les autres gardiens se refusaient à m'accorder de telles faveurs "pour lesquelles je n'ai aucune légitimité", et suis finalement entrée dans cette étendue grise, noire et légèrement verte par endroits. Je me suis revue la première fois que j'y suis entrée, hésitante, soulagée d'échapper aux détenus, étonnée de voir tant de mauvaises plantes partout. Je me souviens de la première fois que j'ai arraché des ronces du jardin, la difficulté gratifiante à les extirper du sol sec et sal. Et surtout, je revois ma première rencontre avec Jason, j'entend ses gardiens marmonner, ses chaînes cliqueter, la porte se claquer derrière lui. Je sens l'air chaud alors que j'essaye de fuir vers la serre, persuadée d'être en danger, ses doigts sur ma tempe, puis sa main qui plaque mon épaule au sol alors qu'il se penche sur moi, trop près de moi. Je ressens la peur, puis la curiosité craintive, la gêne de mon état, et le confort rassurant de ses bras. Ah, et cette étrange sensation à l'oreille qui a fini de me réveiller. Je n'aurai au final jamais pu lui demander ce que c'était.

J'inspire puis soupire longuement. Mes yeux balayent le jardin que je ne peux plus désherber, et se posent sur la serre dont la porte semble toujours ouverte. J'imagine qu'ils ne l'ont pas réparée. La serre... Tant de souvenirs importants... Mes pas m'y portent doucement, sans se presser, évitant que je ne griffe de nouveau mes jambes de pantalon sur les ronces au sol. A mesure que j'approche, elle me semble toujours plus familière, comme un lieu qui ferait partie de moi, que j'aurais toujours connu. Je suis finalement à son niveau, devant sa porte entrouverte; elle me semble réparée, étrange. Pourquoi, dans ce cas, ne pas l'avoir refermée et verrouillée? J'hésite un instant, peut-être n'ai-je plus le droit de m'en approcher... Mais non, pourquoi n'en aurai-je plus le droit? Il ne s'est rien passé de grave officiellement dans la serre, n'est-ce pas? Je leur ai bien dit qu'il m'en avait sauvée, qu'il ne m'avait rien fait, et que c'était la faute de ma crise. A ce sujet, et si j'en refaisais une, à l'intérieur? Je suis seule, à n'en pas douter, comment m'en sortirai-je? J'hésite vraiment à entrer. Mais je me sens comme attirée par ce lieu désormais si important. Je n'aurai qu'à rester agrippée à une table, comme ça si je me sens partir, je pourrai éviter de me cogner, et m'en servir pour me hisser en dehors, et éviter de mourir de chaud. Inspire. Expire. Et pousse cette porte, Maria.

Ce n'est pas la chaleur étouffante qui me frappe de suite. C'est la disposition des objets. Elle a changé. Qui a pu les bouger? Peut-être... Jason? J'observe chaque objet, on dirait que c'est aménagé comme un petit salon, une petite salle secrète. Une cabane au fond du jardin. C'est agréable, ça doit être très agréable à vivre, si on oublie la chaleur. J'essaye de l'imaginer pousser la table, porter les pots, dégager la terre qui recouvre à demi le plat de la table, et fredonner un air qui m'est inconnu... Fredonner un air inconnu? D'où me vient cette idée? Et je l'entends distinctement, cet air, comme s'il était vraiment fredonné près de moi, dans cette serre, aujourd'hui. Mon regard se tourne vers le fond à gauche, et je le vois. Il est là, à me tourner le dos, occupé à bouger je ne sais quoi, et à fredonner cet air que je ne connais pas. D'une voix à peine audible, étouffée par la surprise et l'émotion, je m'entend dire:

"Jason...? C'est bien toi...?"

Oui, c'est bien lui, avec ses cheveux bruns lisses et en bataille et sa tenue orange qui le recouvre enti... hein? La couleur du haut n'est pas la bonne... Je plisse les yeux, avant de reculer d'un demi pas, surprise, la chaleur me montant aux joues. Non, ce n'est pas une nouvelle couleur pour son haut... C'est sa peau... nue...

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Dim 15 Mai - 22:42

Jason Todd
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Une radio et la liberté et j'aurais pu trouver ça agréable.
 mai, 2016.
Le monde extérieur me manque terriblement. Je me demande à quoi ressemble actuellement Gotham, si les fast-food où je trainais existent encore. Comment s'en sort le GCPD, qui est actuellement entrain d'instaurer la terreur en ville. Arkham est comme un microcosme. Un microcosme où nous n'étions absolument pas à l'abri, mais uniquement coupé du monde. Une bulle écœurante et étouffante, mais une bulle imperméable. Chanter cette chanson qui me revenait naturellement me raccrochait à ce monde que je ne connaissais plus. Je ne sais pas si je ressentais du plaisir, mais j'en avais besoin pour ne pas sombrer.

Alors, dans ce sauna, je chantais innocemment ce vieux morceau. Je me souviens parfaitement de la couleur de mon baladeur, jaune moutarde. Je l'adorais et je passais mes après-midi avec, quand je me crevais les poings contre des sacs de frappe. Perdu dans mes pensées, je capte malgré tout un bruit, derrière moi, mais je présume qu'il s'agit de mes gardiens. C'est un peu tôt, pour venir me chercher, non ? Ou alors le temps passe trop vite. Je ne prends pas le temps de tourner la tête.

Sauf que c'est mon prénom qu'on prononce. Mon prénom, oui. Personne ne m'appelle Jason, il n'y a que toi. C'est sa voix, ou alors je suis dingue. Je jette un œil par dessus mon épaule, surprit. " Maria… ?" Un sourire s'étend sur mes lèvres, maigre, puis étincelant, je lui dévoile toutes mes dents en me relevant en vitesse et trottine vers elle, à pas joie joyeux, mais quand j'arrive vers elle, je stoppe net mon geste. Mes bras s'apprêtait à se tendre vers elle, mais j'oubliais qu'elle ne le supportait pas et puis…

" Maria… C'est dangereux pour toi. Dangereux… que tu sois prêt de moi. On ne devrait pas être là. "

Je me souviens de la laverie. De ses larmes et je recule d'un pas. De ses gardes qui nous ont séparés, de cette envie qu'elle avait de vouloir me défendre et protéger bec et ongles, mais il ne faut pas qu'on se revoie, il ne faut pas que je revive ce sommeil que je me suis accordé sur ses genoux. Je me mords la lèvre, déçue d'être revenue trop vite à la réalité, mais elle est là. Elle et moi, dans cette serre qu'on a découverte ensemble. Nous sommes seul, mais pour combien de temps ?
Je la regarde, attristé par la situation, et constate que son visage est plus rubicond qu'à l'ordinaire. Ca m'inquiète suffisamment pour que je me penche vers elle en tendant un doigt au dessus de sa joue.

" Tu vas bien la biche, ou il fait toujours trop chaud pour toi ? "

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Lun 16 Mai - 10:07

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
C'est lui... C'est bien lui... Je n'en reviens pas, et pourtant c'est logique, c'est son jardin... le lieu où on cherche à l'isoler de tous, même de moi... Et peut-être même, maintenant, surtout de moi... Il m'a entendue. Il me voit. Il sourit en me voyant. Est-ce qu'il est vraiment heureux de me voir? Malgré ce que ma présence lui a fait subir? Je reste muette, lèvres entrouvertes aussi bien par la gêne de le voir si peu vêtu que par la surprise de le sentir heureux en ma présence. As-tu oublié ce que tu as vécu à cause de moi? Tu portes encore ce collier étrange, tu ne peux pas ne pas te souvenir de la douleur qui te clouait au sol, n'est-ce pas?

Il s'approche rapidement, sourire aux lèvres, regard lumineux et bras en avant. Est-ce qu'il veut m'attraper? Ne fais pas ça, tu sais que je ne peux plus accepter ça. N'essaye pas, je ne veux pas te repousser... Je recule d'un pas en même temps qu'il stoppe sa course et rebaisse ses bras. Son sourire s'est éteint, est-ce que c'est parce que j'ai reculé...? J'ai envie de le voir sourire et rire, je ne veux pas briser le peu de bonheur qu'il arrive à trouver ici. Ou peut-être que c'est le souvenir du danger que je représente pour lui désormais qui lui est revenu...

" Maria… C'est dangereux pour toi. Dangereux… que tu sois prêt de moi. On ne devrait pas être là. "

Dangereux pour moi... Mais non, c'est pour lui que ça l'est le plus, c'est lui qu'ils ont frappé contre le mur, menacé avec des armes à feu et soumis au joug de ce collier tyrannique! C'est lui qui a souffert le martyre quand je n'ai reçu qu'une baffe pour mon insolence. Il faut que je parte, que je m'éloigne, que je le laisse tranquille. Je ne veux pas lui attirer de nouveau les foudres des gardiens...

"C'est... moi... qui t'attire des problèmes... Je ne risque rien... pas aujourd'hui... Mais toi..."

Est-ce que je peux le sauver, le préserver de moi? Est-ce que, si je disparais de son environnement, on arrêtera de lui faire du mal? Je baisse le regard, erreur malvenue puisqu'il rencontre alors sa peau pâle de lisse, dénuée de la moindre trace d'orange qui viendrait la recouvrir. Le rouge remonte en flèche, mes joues me brûlent presque tant la montée en température est brutale. Ce n'est rien, il se croyait seul, et il a le droit de retirer son haut s'il a chaud, on est en extérieur après tout. Ce n'est rien, rien qu'un peu de peau, pas de quoi s'en faire une montagne. Ce n'est rien, et pourtant, ça suffit à me mettre dans un tel état. Maintenant que j'y pense, je n'ai vu qu'une seule personne torse nu, c'était Dimitri, et nous étions dans l'obscurité de sa chambre, lumières éteinte et volets fermés à demi. Même Daniel ne s'est jamais montré à moi dans cette tenue, pas même le jour où il m'a...

" Tu vas bien la biche, ou il fait toujours trop chaud pour toi ? "

Chaud? Ah, oui, il fait chaud dans la serre, c'est vrai, je le sens. Mais ce n'est pas ce qui me fait rougir, inutile de l'inquiéter. Je secoue vivement la tête:

"Non, non, tout va bien! Je ne m'attendais juste pas à... enfin, à ce que tu sois... là, et surtout... comme ça..."

J'ajoute rapidement, craignant qu'il ne le prenne comme un reproche ou une demande égoïste de ma part:

"Mais ce n'est pas un problème bien sûr, pas besoin de le remettre, je ne veux pas que tu attrapes chaud! C'est très bien comme ça, enfin, tant que c'est bien pour toi bien sûr!"

Je m'arrête, consciente que ce discours précipité doit être particulièrement pitoyable. Je suis pitoyable, pas étonnant qu'on me considère déjà comme une victime facile, ici. Je soupire, regard détourné, prenant soin de ne pas le reposer sur son torse. Je vous de nouveau la serre réaménagée, et murmure pour changer de sujet:

"C'est très agréable ce que tu as fait de la serre... Je suis contente que tu ais un coin tranquille pour toi..."

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Lun 16 Mai - 12:33

Jason Todd
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Une radio et la liberté et j'aurais pu trouver ça agréable.
 mai, 2016.
J'essaye de m'assurer qu'il n'y aura pas de heurt, aujourd'hui, pas comme dans nos précédentes rencontre et que personne ne nous arrachera violemment à notre tranquillité. Un peu comme une mauvaise tragédie où tout est mit en œuvre pour séparer les personnages. Qu'est-ce qu'on avait fait de si terrible au monde pour avoir la vie si dur, si ce n'est exister ? Le mieux étant peut-être de ne pas penser à après, ignorer le futur et vivre maintenant. C'est ce que j'avais toujours fait, non ? Alors il n'y avait pas de raison que ça change.

" Surtout… comme ça " Comme ça ? J'ai du mal à comprendre. Je me permets de vérifier en arrière si j'ai faits quelque chose de si bizarres si ce n'est déplacer l'arrangement de l'endroit. " Mais ce n'est pas un problème bien sûr, pas besoin de le remettre, je ne veux pas que tu attrapes chaud! C'est très bien comme ça, enfin, tant que c'est bien pour toi bien sûr!" " Je pousse un " Haa…" soulagé quand je comprends qu'elle parle de ma tenue et pose ma main sur ma hanche. Son débit de parole à quelque chose de touchant, un peu comme ceux qu'avaient les gamines devant mon école quand on sortait en avance… Un peu trop en avance pour être en règle. Si ça l'ennui, je me rhabillerais, loin de moi l'idée de lui exposer mon corps en pleine face. J'avais été un Robin, pas un mannequin de catwalk. Rodé à la sueur, au coup de pied dans l'estomac et au saut de toit en toit.

" C'est très agréable ce que tu as fait de la serre... Je suis contente que tu ais un coin tranquille pour toi... "

J'ai envie de sourire, mais je peine à y parvenir. Je lui désigne le petit endroit d'un geste de bras, pour l'inviter à se balader. Moi-même, je me retourne, monte machinalement sur des pots retournés, en équilibre sur un pied. A croire que l'atmosphère de cabane me ramenait en enfance ou dans une espèce d'insouciance qui me manquait. J'étais mort adolescent et parfois, les années que j'ai perdues me manquaient.  Je retrouve mes réflexes et mon agilité que je n'ai pas toujours l'occasion de mettre à profit.
" Hé, je suis prêteur… On l'a découvert ensemble. Alors même si c'est mon jardin… c'est notre serre, ça marche ? "
J'attends sa réaction, en basculant d'un pot à l'autre et saute pour me tenir en équilibre sur le bord de la table. Je sens mes muscles se réveiller, reprendre leur rythme et me gémir, Jay, tu nous manques. J'aurais pu me laisser penser que mes années à jouer les petits singes pour Batman me manquait.
" Je n'ai jamais eu le temps de te demander, mais… " J'hésite un peu avant de continuer et articule du mieux que je peux, dans un français correct " Tu parles français, non ? " A peu de chose près, je me féliciterais d'avoir encore un accent qui n'est pas à couper au couteau.


   

Jason Todd


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Message envoyé le : Lun 16 Mai - 14:40

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Je le regarde se déplacer, sauter de pot en pot, se mettre en équilibre sur un pied, me montrer son abri. On dirait un enfant fier de sa cabane. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette image des plus paradoxale quand on sait que de nous deux, c'est lui le plus fort, et peut-être le plus âgé. Mais ça, en fait, je n'en sais rien. Je ne sais rien de lui, dans le fond, à part son nom et le fait qu'il est jugé très dangereux. Mais le reste ne me regarde sans doute pas. Je fais quelques pas vers lui, pour m'enfoncer un peu plus dans la serre alors qu'il me rassure:

" Hé, je suis prêteur… On l'a découvert ensemble. Alors même si c'est mon jardin… c'est notre serre, ça marche ? "

Notre serre... Ca me touche beaucoup, mais un doute persiste:

"Tu n'as pas peur... que ça t'attire des ennuis? Que je t'en attire, en venant ici..."


Tout en explorant son espace, je me tiens à prudente distance, comme si je craignais que ma proximité seule suffise à activer le collier, même sans gardiens autours. Lui continue de sauter, sur un plot, une table, à deux pieds ou un seul. Malgré ma question, je ne peux résister à l'envie de lui sourire en le voyant ainsi. Il paraît presque... libre... Ce semblant d'espace le rend déjà plus beau, alors... Il doit être magnifique quand il est véritablement libre... Je détourne le regard quand cette pensée étrange me traverse l'esprit, comme s'il risquait de la lire dans mes yeux. Sa voix, cependant, me rappelle à lui:

" Je n'ai jamais eu le temps de te demander, mais… Tu parles français, non ? "

Je me fige et le dévisage, surprise. Agréablement surprise, à vrai dire. Il m'a parlé en français, ça alors... Et lui aussi a compris que je parlais français, quoi qu'il semble moins certain que Mr Nygma. Je répond avec un enthousiasme qui m'échappe:

"Oui!" J'ai répondu en français avant de me souvenir qu'il a parlé avec un accent anglais assez prononcé, quoi qu'agréable, et poursuit donc dans la langue de Shakespeare: "Ma f... enfin, je vivais en France, avant d'arriver ici..."

J'ai failli dire que ma famille y vivait. Mais je ne dois plus dire ça. Je n'ai plus le droit de dire ça, parce que je sais que je ne dois plus me considérer comme de leur famille. Ils ne le souhaitent sûrement pas. J'échappe un soupire silencieux, regard vers le bas, avant de reprendre contenance; pas besoin de l'attrister avec mes histoires, ici, il faut qu'il puisse sourire. Toujours.

"Tu as appris le français à l'école?"

Je finis par m'asseoir sur un pot retourné, me trouvant désormais un peu plus basse que lui, regard tourné vers le sien en attendant sa réponse avec sur les lèvres un sourire aussi sincère que possible.

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Lun 16 Mai - 19:01

Jason Todd
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 mai, 2016.
" Tu n'as pas peur... que ça t'attire des ennuis? Que je t'en attire, en venant ici.. "
Je secoue la tête pour lui faire comprendre que non. Je comprends qu'elle est sur la même longueur d'onde que moi à ce sujet. On craint plus d'attirer des ennuis à l'autre que de s'en provoquer. Personnellement, en tout cas, c'était moins important ce qui pouvait m'arriver à moi. Je sais que j'y survivrais, que je combattrais. Je ne me laisserais pas abattre, ce n'était pas mon genre de baisser les bras et de m'avouer vaincu. Alors pour Maria, je serais capable de donner un peu de ma folie pour qu'elle garde la tête hors de l'eau. Je suis solitaire, c'est vrai. Je m'étais promis de ne plus faire équipe et de m'occuper de mon cas avant de m'occuper de ceux des autres, mais pour cette petite biche complètement paumée, j'avais envie de faire l'effort.

Juste pour la voir sourire un peu plus. Un vrai sourire. Une expression que je penserais pas lui voir un jour. Je me souviens de ses yeux appeurés quand je lui ai sauté dessus, la première fois et le visage qu'elle a maintenant, comme s'il y avait tout un monde entre les deux.

Maria est donc une petite française. C'est bien ce qui semblait avoir décelé. Je me demande si les gardiens parlent français ou s'ils en comprennent quelques bribes. J'envisagerais de lui parler en français, si nous venions à devoir communiquer loin d'oreilles indiscrètes. Je range cette idée dans un coin de ma tête et prends soin de ne pas l'oublier. Elle n'a donc également jamais eu l'occasion de voir Gotham… En un sens, je ne la plains pas. Ce n'est pas fondamentalement la ville où tout le monde voudrait passer ses vacances. Elle mérite son surnom de ville du crime pour une bonne raison.

"Tu as appris le français à l'école ?
- Entre autre, oui, je certifie en hochant la tête, décidé à parler un peu, c'est… mon père qui m'a poussé à apprendre plus de langue. J'en parle six dont le français, l'allemand, l'italien, le russe et le tchèque. "

Je bas lentement des pieds dans le vide sans continuer tout de suite, absorbé par ce sourire que je n'ai eu l'occasion de voir qu'une fois.
" Je n'ai pas eu une éducation très calme… même assez sévère. Mon père est plutôt perfectionniste. "

Perfectionniste, oui. On pouvait le dire. Je faisais pas partie des adolescents qui jouaient aux foots après avoir fait leur devoir. La nuit, on combattait le crime, le jour, j'étais pris en charge par des tuteurs à n'en plus finir pour me coller des enseignements dignes d'être accepté à Harvard les yeux fermés. Il s'était fabriqué des petits soldats capables de botter des culs et de réfléchir quand même… Quand on voit où ça m'a mené, j'aurais préféré qu'il me pousse à faire du tricot.
Je soupirais et, l'air de rien, divaguait sur autre chose.
" Toujours chaud, la biche, ou je me rhabille… ? C'a fait aussi partie de mon éducation, supporter les intempéries !"

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Lun 16 Mai - 21:22

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Il me fait signe que ma présence ne le dérange pas, qu'il n'a pas peur. Il a pourtant plus à craindre que moi, si j'en crois l'attitude des gardiens à son égard. Comment fait-il pour rester si fort face à cette menace qui pèse sur lui? Ce n'est pas qu'il n'a pas mal pourtant, je l'ai vu au sol, tordu par la douleur. Et je sais aussi qu'il a peur de ce collier infernal, son regard ne mentait pas l'autre jour, dans la laverie. Alors comment tient-il? Comment lutte-t-il contre ce poids de violence sur son dos? Je l'admire. Je ne peux pas l'envier, pas dans sa situation, ce serait insolent, mais je l'admire au delà des mots pour le courage dont il fait preuve. Du courage, et de la générosité. Et avec ça, on ose l'enfermer dans un lieu pareil et le tenir loin de tout le monde...

Je lui demande s'il a appris le français à l'école, curieuse au fond de moi d'en apprendre un peu plus sur cet homme aussi mystérieux qu'incompris.

"Entre autre, oui, c'est… mon père qui m'a poussé à apprendre plus de langue. J'en parle six dont le français, l'allemand, l'italien, le russe et le tchèque."

Je le regarde, abasourdie. Six langues... Est-ce seulement possible pour quelqu'un d'aussi jeune? Mais il semble sincère, aussi sincère que son hésitation au moment de mentionner son père. Cette réflexion me fait perdre mon sourire, et le regarder, malgré moi, avec un air inquiet. Son père... Que fait son père, maintenant que son fils est à l'asile? Défend-il son enfant? L'accuse-t-il, comme ma mère le fait pour moi? Je lui souhaite qu'il le soutienne et continue de l'aimer comme il le mérite, mais quelque chose dans la voix de Jason m'en fait tristement douter.

" Je n'ai pas eu une éducation très calme… même assez sévère. Mon père est plutôt perfectionniste. "

Il en parle au présent, j'en déduis qu'il est toujours en vie. Est-ce qu'ils sont toujours en contact? Est-ce qu'il l'attend, pour quand il sortira? Est-ce que quelqu'un l'attend, contrairement à moi qui n'ai plus qu'ici où finir de vivre? Il a l'air perdu dans le passé, un passé qui ne le fait pas sourire. Il parle six langues, est puissant, bien attentionné, et à n'en pas douter, d'après ses dire, cultivé. Et il est seul ici... Ma mère aurait donné ciel et terre pour un fils come lui, à n'en pas douter. Même avec tous mes efforts je n'aurai jamais pu égaler son niveau. Et pourtant, il est seul. Seul, et triste. Je me lève de mon plot, lentement, et m'approche précautionneusement, pour venir m'asseoir à côté de lui sur le rebord de la table. Timidement, pas certaine du choix des mots, je tente:

"Tu es incroyable... Ton père doit être fier de toi... Et, si jamais... si jamais il ne l'est pas... Moi... je peux l'être... non, moi je le suis... Si ça ne te dérange pas bien sûr"


Je lui ai déjà dit que j'étais fière de lui, et je sais parfaitement que ce n'est pas mon rôle, je ne le connais pas assez. Il pourrait se vexer, s'offenser, me renvoyer à ma place. Mais je veux tenter, quittes à devoir m'excuser, le soutenir comme je le peux, avec mes maigres moyens ici. Qu'il sente qu'il n'est pas seul. Qu'il ne le sera plus. Sa voix me rappelle à la réalité immédiate:

" Toujours chaud, la biche, ou je me rhabille… ? C'a fait aussi partie de mon éducation, supporter les intempéries !"

Se rhabiller... Oh, son torse, j'avais oublié! Et bien sûr, le rouge me remonte aux joues maintenant que j'y repense. Non, ce n'est pas le moment:

"Oh, non, ça va, vraiment. Je n'ai juste pas... l'habitude... C'est chez toi ici, et puis... c'est pas indécent... il fait chaud... et tu es un homme... pour toi, c'est pas indécent..."


Oui, c'est normal pour un homme, assurément. Moi, en revanche, je ne peux me le permettre.

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Mar 17 Mai - 9:12

Jason Todd
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 mai, 2016.
Tu parles trop vite, Jason. Pourquoi il faut que tu t'emportes ? Toujours aussi sanguin, aussi vif. Je me demande si j'ai bien fait de parler de mon père puisque dès que l'image m'en revient, je me crispe. Comme une mauvaise réaction allergique, mais c'est moi même avait abordé le sujet alors, je n'allais pas lui couper l'herbe sous le pied.
Je retiens un tremblement nerveux, la mine basse.

S'il est fier ? J'en ai pas la moindre idée. J'aimerais croire que oui, malgré tout, je n'avais pas été un fils et un Robin si affreux et qu'il me regrettait, mais je n'en sais rien. Il m'a laissé mourir et n'a pas cherché à venger ma mort alors je ne sais plus. Je n'ai plus de certitude vis à vis de lui et il ne sera pas nécessaire que j'en ai de nouveau.
" Moi... je peux l'être... non, moi je le suis... Si ça ne te dérange pas bien sûr. "

Elle ne doit pas entendre souvent qu'elle est adorable. Complètement à côté de la plaque dans cet asile, mais adorable. Sincèrement. Je me retiens de lui dire à demi qu'elle est folle, qu'elle ne me connaît qu'à peine, mais ça me touche, parce que je sais qu'elle y croit vraiment.
Si elle savait tout, elle ne serait peut-être pas tant que ça, mais elle continuerait à le dire, pour me faire plaisir. C'est ce que je crois.

" Oh, non, ça va, vraiment. Je n'ai juste pas... l'habitude... C'est chez toi ici, et puis... c'est pas indécent... il fait chaud... et tu es un homme... pour toi, c'est pas indécent.... "
Je fais une moue perplexe. Ca allait être compliqué, même si ce n'était pas dans mes attributions de me balader comme ça. Loin d'être pudique, je pensais être seul.
" Notre serre, biche. Notre serre, rentre ça dans ta petite tête ! Si j'avais eu de la peinture j'aurais écrit ton nom sur la porte, comme ça, je mime une pancarte avec mes mains, Chez MARIA et Jason. Ou la biche, si tu veux un nom de code !"

Je commence à sourire, mais je me perds, de nouveau. Un nom de code. Comme Robin, c'est à ça que tu penses, Jason ? Mais il n'y a plus de Robin, ici. Juste un pauvre gars qu'on a flanqué à l'asile parce qu'il se prenait pour un Robin. Il y a trop de choses douloureuses, qui nous ramènent à la réalité et je n'arrive pas à trancher ; les affronter ou fermer les yeux ?

Je glisse de la table, frotte mes mains et en tend une vers elle. Elle peut la prendre, si elle veut, ou pas. Elle peut juste me suivre, comme si ma main n'avait été qu'une indication. J'apprends la patience, avec elle. Une patience que personne n'a jamais réussi à me foutre dans les veines.
" C'a l'air d'aller mieux depuis…"
Je ne termine pas ma phrase. La laverie. Je pense bien à la laverie. Elle sourit, c'est tout ce qui m'indique qu'elle a l'air moins malheureuse. A cet instant, peut-être, elle a l'air d'aller mieux.
Tout est calme, au dehors. Je n'entends ni les gardiens, ni les détenues au loin. A peine le remoue des vagues autour de l'ile d'Arkham, mais j'entends les mouettes, c'est sur. Pour une fois, je les entends. Naif, je lève la tête vers le haut de la serre. C'est notre endroit.
   

Jason Todd


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Message envoyé le : Mar 17 Mai - 21:38

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Je n'aurais peut-être pas du mentionner son père. C'est lui qui a abordé le sujet, mais j'aurais pu ne pas rebondir dessus, j'aurais du même, sans doute, parce que je vois bien que mes paroles l'attriste, que son regard se voile, perd de son éclat joyeux que je lui ai vu un peu plus tôt. Son père - et peut-être toute sa famille, au fond - est donc un sujet délicat pour lui. Comme ma famille pour moi. Est-ce qu'il a connu la même situation que moi, une erreur qui lui fait perdre tout ce qu'il avait cru posséder pour toujours? Une faute involontaire qui lui coûte le bonheur qu'il s'était construit de manière plus ou moins illusoire? Est-ce qu'il est seul, désormais, lui aussi, aussi bien ici que dehors...? Je ne veux pas qu'il reste seul ici. Personne ne mérite d'être complètement seul, n'est-ce pas? Et sûrement pas lui. Je voudrais que ma présence puisse compenser le poids de la solitude qu'on lui impose, mais ça, c'est sûrement prétentieux de ma part...

La discussion dévie sur la serre. Sa serre. Notre serre, d'après lui:

" Notre serre, biche. Notre serre, rentre ça dans ta petite tête ! Si j'avais eu de la peinture j'aurais écrit ton nom sur la porte, comme ça, Chez MARIA et Jason. Ou la biche, si tu veux un nom de code !"

Je le regarde reprendre de l'entrain, mimer la pancarte et ce qu'il y a d'écrit, me sourire avant que ce mouvement de lèvres ne se fane à nouveau. Notre serre. Notre espace commun. A partager. Ce n'est rien en apparence, mais pour moi, c'est énorme, surtout dans ma situation actuelle. C'est une façon de ne jamais être complètement seule, même s'il n'y est pas, à partir du moment où je mets les pieds dans la serre. Et l'idée du nom de code a quelque chose d'enfantin, d'amusant, qui me fait sourire, peu habituée à ce genre de jeux:

"Et toi? J'écrirai quel nom pour toi? Jason? Ou le Chasseur? Ca serait un duo original, de voir écrit "Le chasseur et sa biche" sur la pancarte..."

Bon, ma voix était toujours timide, mais j'ai parlé de manière plus fluide. Avec lui, je suis moins anxieuse, plus en confiance. Il me fait, j'ignore comment, gagner en assurance, même si c'est juste un peu. Je lui souris, dans l'espoir de voir revenir le siens, dans l'espoir de lui transmettre cette sensation de bienêtre qu'il m'apporte, sans doute sans le savoir. Finalement, il descend de la table, et me tend une main nullement pressante:

" C'a l'air d'aller mieux depuis…"

Je le regarde, puis sa main, puis de nouveau son visage, hésitante. Il ne me forcera pas à le toucher, je l'ai bien compris. Mais ça lui ferait sans doute plaisir, ce serait une marque de confiance. Mais en suis-je capable? Puis-je seulement le toucher sans que mon corps ne tente de fuir? Une chose après l'autre, je vais d'abord lui répondre. Gagner du temps, préparer mon corps mentalement à ce contact. Je peux le faire. Pour lui seulement.

"C'est parce que j'ai été autorisée à venir ici... et que ça m'a permis de te voir... et surtout de te voir sourire... Ca... Ca me fait vraiment plaisir à voir, tu sais?"


Je suis on ne peut plus sincère, j'aime le voir sourire, je voudrais ne le voir que sourire. Pouvoir me dire qu'il va bien, qu'il n'est plus traité comme je l'ai vu l'être l'autre jour. Savoir qu'il ne se sent plus seul, plus triste. Mais je n'ose pas lui dire tout ça aussi crument, il pourrait trouver ça déplacé. Seul mon regard trahi ces pensées que je garde pour moi. Finalement, il lève le regard vers le haut de la serre. J'ignore ce qu'il cherche à voir, mais ce détournement de regard me suffit à me décider, et je descend de la table en posant ma main sur la sienne. Je ne l'attrape pas, et je ne m'en aide même pas vraiment pour descendre, mais je la laisse posée dessus, dans un contact léger mais réel. Non, je ne veux pas avoir peur de toi. Je veux que tu le saches, je te fais confiance. Même si la sensation me semble électrique, même si mon sang pulse un peu plus dans mes veines. Je te fais confiance, à toi. Ma main reste sur la paume de la sienne, légère, et mon regard balaye son visage pour la énième fois. Il a l'air serein, et cet air lui va vraiment bien.

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Mer 18 Mai - 13:00

Jason Todd
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 mai, 2016.
Le chasseur et la biche, oui, ça me plaisait assez bien. Je hoche lentement la tête, attentif à sa proposition. Le chasseur. Je n'étais résolument plus un oiseau. Au revoir le petit oisillon qui volait dans le sillon de la chauve-souris. Il me semblait que sa proposition me permettait de faire plus facilement un trait sur mon passé de Robin. C'était plus simple d'ignorer qui j'avais été, d'où je venais et à qui je le devais. J'étais un chasseur, le chasseur d'une biche. D'une biche qui ignorait une grande partie de mon existence. Il n'était pas question ici que je me cache de ce que j'étais ou j'avais réellement été, mais de la préserver. Il était mieux qu'elle connaisse le Jason Todd de maintenant, sans le passé qu'il se trainait lourdement derrière. Pour l'espoir, c'était la meilleure chose à faire.

Je suis surpris que la source de son éventuel bonheur se résume à moi. Mon quotidien consistait essentiellement à être un point sensible, celui qu'on ne veut pas mettre avec les autres de peur que ça dégénère. La bête noire des gardiens et l'angoisse des détenues. Dans les grandes lignes et avec un peu moins de prétention depuis que j'étais affublé de mon collier me rappelant que j'étais un animal de compagnie pour mes geôliers. Et cette petite nenette, toute frêle à côté de moi, était la seule qui trouvait son bonheur à ma présence. Je ne sais comment réagir. Peut-être par pudeur ou par gêne.
Je sens que j'ai alors une importance particulière à ses yeux. Une importance qu'il n'est pas facile d'assimiler. Je ne me trouve rien d'attrayant ou de sympathique. Je ne suis pas une valeur sûre, pas un héros ou un chevalier servant. J'ai l'image de brute épaisse, du chien enragé qui se débattra tant qu'il tiendra encore debout, qui mord la première main qui veut le caresser et elle, elle me voit différemment. Surement parce qu'avec elle, je suis différent. Une petite bulle particulière et lumineuse dans ce monde sombre et agressif.

L'écho des vagues autour de l'île me parvient, lointain. Il me rappelle que Gotham est tout proche et qu'il suffirait de peu pour y retourner. Combien de fois j'ai suivi Bruce entre Arkham et Gotham ? Combien de fois je frissonnais à l'idée d'entrer dans l'asile. J'ai faits le deuil du petit garçon qui faisait bonne figure devant son père, alors qu'il craignait de se retrouver aux portes de cet asile. Maintenant, j'en étais le pensionnaire.
C'est Maria qui me ramène à la douceur, quand sa minuscule main se pose sur la mienne. Rien de pressant, le simple dépôt de sa main, légère et retenue. Je la regarde, elle, mais pas sa main.
C'est une situation particulière, où l'on se fait face, mais qu'on ne se dit rien. Comme s'il n'y avait rien à ajouter. Je regrette, d'avoir parfois le regard si dur, même s'il n'en ait rien. Une profondeur qui n'a rien de froid, pourtant. Sévère, simplement. Doucement, je plie le bout de mes doigts sur les siens, sans la retenir. Une infime pression qui lui dit simplement que je suis là et que tout va bien.

" La première fois que tu m'as touché de toi même, tu ne sentais rien."

Et la seconde d'après, j'avais dû la rattraper avant qu'elle ne se fasse mal. Sa peau brûlait, comme ses joues, actuellement, mais elle se tient droite, maintenant par l'unique repos de sa main. A travers la pulpe de ses doigts, je ressens la pulsation de son cœur, tendu, mais mon contact ne la calmera pas. Je ne suis pourtant pas décidé à retirer ma main, alors je lui laisse le loisir de la retenir, encore, autant qu'elle veut. Lentement, je bats des cils et je prononce un peu plus bas.

" J'ai rêvé que je chassais une biche, une fois… Je la chassais pour la retrouver. Je crois, que c'était une biche, mais je ne voulais pas la manger. "
J'attends un peu, comme si le souvenir était grave, mais le ton de ma voix ne l'est pas. Je continue, en légèreté.
" Je ne savais pas pourquoi je la chassais… mais je crois que c'était pour la protéger. Ca me paraît… presque évident, maintenant. "

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Mer 18 Mai - 16:15

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Un regard, un silence bercé d'eau de salée et de chant d'oiseaux marins, comme une bulle hors du temps, hors de la réalité. Je me perd dans son regard qui semble toujours si sévère, mais que j'ai appris à voir comme doux. Deux yeux noirs comme les ailes d'un merle, ou d'un corbeau. Deux yeux aussi noirs que ses cheveux. Des yeux qui semble en cet instant la clef de notre bulle. Oui, la nôtre, parce que j'ai le sentiment que lui aussi en profite, juste le temps de ces quelques secondes silencieuses. Et dans cette bulle, je me laisse aller à l'imaginer habillé normalement, se promenant dans les rues lumineuses d'une ville spacieuse, libéré de ce passé qui semble lui peser et de ce présent qui cherche à le briser. C'est lui que j'imagine ainsi libre. Pas moi. Ou du moins, pas moi pour commencer. Il me semble l'incarnation parfaite de la liberté. Et je pousse le rêve éveillé, encouragée par le contact léger de ma main sur la sienne, et m'imagine pouvoir le rencontrer ainsi, libre, et moi aussi. Deux citoyens lambda. Est-ce que, dans ces conditions, nous en serions venus à discuter? A échanger ce genre de contact? Est-ce qu'on aurait pu partager cette bulle...? Non, sans doute pas. Sans doute serait-on passés sans se remarquer, sans jamais savoir qu'on s'était rencontrés. Je suis heureuse d'avoir pu le connaître, mais est-ce que cette joie vaut tout ce que nous avons vécu, lui comme moi? J'en doute. Si ça pouvait le soulager, je serais prête à perdre ce lien qui me fait sourire pour qu'il soit de nouveau libre. Mais ce n'est pas une possibilité qui s'offre à nous, n'est-ce pas? Il est impossible de corriger le passé...

Une sensation tiède sur le haut de mes doigts me rappelle à la réalité, m'arrachant un léger sursaut. Ce sont ses doigts, il les a repliés sur les miens, bien qu'il ne me tienne pas vraiment. Je pourrais retirer ma main sans le moindre effort, j'en suis consciente. Malgré cela, mon cœur a accéléré un peu, et j'essaye de respirer pour le calmer. Tout va bien, ce ne sont que ses doigt... sa main... lui... J'ai confiance, je dois continuer d'avoir confiance. Sa voix me fait relever le regard:

" La première fois que tu m'as touché de toi même, tu ne sentais rien."


La première fois...? Ah, oui, ça me revient. Je me revois lui dire que je suis incapable de sentir quoi que ce soit, que j'ignore si je le touche ou non. Je me vois monter la main jusqu'à sa tempe environs, et la laisser descendre le long de sa joue avant de la laisser retomber. J'ai fais ça, c'est exact... Est-ce que ça l'a dérangé? Il n'a pas l'air fâché, mais peut-être que c'était désagréable. Après tout, il ne me connaissait pas. Et puis, peut-être que...

"Désolée pour cette fois... Je... Je ne t'ai pas fait mal j'espère...?"


J'ai un peu honte de mon attitude ce jour-là à vrai dire, ce n'était pas convenable du tout. Mais j'étais bien incapable d'y prêter attention dans mon état. Il a du me trouver bien étrange... Folle, peut-être même... Est-ce qu'il croit que je le suis, d'ailleurs? Est-ce qu'il pense que je suis comme les autres?J'aimerai savoir et en même temps, la réponse m'effraie un peu.

" J'ai rêvé que je chassais une biche, une fois… Je la chassais pour la retrouver. Je crois, que c'était une biche, mais je ne voulais pas la manger. "

Un rêve? Est-ce un rêve ancien, ou récent? J'ai envie de m'imaginer être cette biche, parce qu'il précise qu'il ne voulait pas la manger, mais c'est sans doute prétentieux. Il poursuit:

" Je ne savais pas pourquoi je la chassais… mais je crois que c'était pour la protéger. Ca me paraît… presque évident, maintenant. "

Une biche qu'il voulait protéger... Elle était bien chanceuse, cette biche. Mais il relie ce rêve à maintenant, pourquoi...? Est-ce que c'est uniquement parce qu'il me surnomme sa biche? Est-ce que ça a un rapport avec moi? Avec nous? Je sais que je ne devrais pas partir du principe que je suis l'animal qu'il poursuivait, mais malgré tout mes propos le laissent un peu penser:

"Cette biche avait beaucoup de chance. Mais j'espère qu'elle ne risquait pas de trop t'attirer d'ennuis... Tu... Tu te souviens de quand tu as fait ce rêve...?"


Sans que je ne m'en rende compte, ma main s'est à son tour légèrement refermée sur la sienne. Le contact ne me brûle pas. Mon cœur ne s'est pas affolé. J'étais si absorbée par ses paroles que j'en ai oublié ce que je faisais. Tant mieux. C'est sans doute plus plaisant pour lui, ainsi.

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Mer 18 Mai - 17:56

Jason Todd
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 mai, 2016.
L'infime pression que j'avais exercé de ma main l'a fait sursauter. Est-ce que j'avais pu lui faire mal ? Je savais bien que j'avais plus de force qu'elle, de loin, mais elle n'était pas réellement en sucre, si ? Mon bras est à peine tendu, maintenant une distance raisonnable entre nous. C'était rassurant pour elle, il me semble et s'il fallait, je ferais un pas de plus en arrière. " Je ne t'ai pas fait mal j'espère… ? " Elle m'arrache un sursaut de rire. Alors que je pensais pouvoir lui faire mal par erreur à l'instant, elle se souciait de m'avoir fait mal par le passé. Je secoue la tête, il faudrait qu'elle se fasse d'avoir violence à elle, avant de me faire mal. J'ai la peau dur et surtout, une échelle de douleur qui rendait la plupart des choses ridiculement anodines. J'ai appris à relativiser. Ca n'empêche que je n'apprécie pas de recevoir des coups.
" Même si tu avais voulu me blesser, je t'aurais excusé."

Je souris, un peu joueur. En réalité, je ne suis pas sûre que j'aurais bien pris une blessure de sa part. Je suis du genre rancunier, mais sur le principe, ça me faisait rire.

Alors que je lui raconte mon rêve, je sens comme si j'avais fais tomber les quelques barrières invisibles qui me protégeaient. J'ai l'impression de n'avoir plus que la dureté de mon regard pour me protéger et l'empêcher d'avancer trop loin. C'est attendu, mais c'est ainsi. Nous avons été blessé et nous n'avons plus comme défense que celle que nous nous imposons nous même, inévitables. Par peur de souffrir à nouveau et d'être seul, encore.
" Tu… Tu te souviens de quand tu as fait ce rêve… ?" Je retiens un sourire. Ce n'était pas le bon endroit, mais surement le bon moment, quand j'ai fais ce rêve. Je me mords la lèvre, laissant quelques secondes s'écouler, comme si je mesurais l'ampleur du rêve.

Je revois la forêt, je me souviens de cette sensation que ce que je chassais était essentielle. Que je devais la retrouver parce qu'elle avait besoin de moi. De cette impression de temps que je ne devais pas perdre à la retrouver, des menaces qu'elle pouvait avoir. Qu'au milieu de cette forêt d'été, je reconnaissais l'odeur du savon. Et de cette hésitation, avant même d'avoir pu la retrouver. Des détours, comme s'il ne fallait pas montrer à cette biche qu'on la chassait.
Un à un, je ferme mes doigts sur sa main. Avec précaution.
Je baisse les yeux pour lui répondre.

" A la laverie. " Je termine par un sourire, les dents accrochés à mes lèvres, comme si le souvenir n'était pas si douloureux que ça.

Je m'étais réveillé en sursaut, sur ses genoux, sans avoir pu lui dire. Je ne me souviens pas si j'en avais eu l'intention, si seulement, je comptais lui dire un jour. J'avais eu peur de ne pas trouver la biche, qu'on l'emmène avant que je n'arrive, d'être trop lent, mais au réveil, elle avait été là. J'élargis un sourire timide en regardant sa petite main cachée sous mes doigts.

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Mer 18 Mai - 19:19

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
" Même si tu avais voulu me blesser, je t'aurais excusé."

Je le regarde sans oser croire ce que j'entends. Il ne devrait pas dire quelque chose comme ça. M'excuser si j'avais voulu le blesser? Plus que juste le blesser par accident, il parle d'avoir voulu le blesser. De l'avoir fait intentionnellement. C'est bien plus grave, et je ne veux pas qu'il me passe si jamais je venais à lui faire un affront de la sorte. Il ne doit jamais me laisser lui faire du mal.

"Il ne faut pas... dire ce genre de choses... Je ne veux blesser personne, et surtout pas toi... Mais si je venais à le vouloir... Tu ne dois pas me laisser faire, ou me pardonner. L'idée de te blesser volontairement..."


M'effraie. Me fait par avance me sentir coupable. Les deux à la fois. Je vois bien son sourire, un sourire amusé, qui semble détendu, détaché de l'idée qu'il a émise. Mais je me sens obligée de la prendre sérieusement, tant elle me déplait.

"Si jamais je te fais du mal... Il vaudra mieux changer le nom de la serre. "Chez Jason, le chasseur aux yeux d'eben". En fait, ça sonne mieux encore que le nom précédent..."

Ce n'est qu'à moitié vrai, pour moi, le nom qui nous réunissait par ce lieu commun était plus beau que tous les noms qu'on puisse proposer, de par la portée qu'il avait. Mais je veux qu'il se sente réellement libre de me chasser d'ici si je lui attire trop d'ennuis, ou si je lui en cause personnellement. Il ne mérite pas qu'on lui fasse du tort.

Sa main se referme en douceur sur la mienne, et je l'y laisse. Ce contact, malgré la peur qu'il réveille chez moi, me fait aussi étrangement du bien. Quand ai-je ressenti un contact amical pour la dernière fois...? Il me parle de son rêve, ce rêve qui semble me concerner bien que j'essaie de me raisonner à ce sujet. Peut-être fait-il référence à une personne qu'il a connu avant d'arriver ici. Peut-être est-ce un souvenir ou un ancien rêve d'enfant. Peut-être...

" A la laverie. "

La laverie...? Je le regarde, muette, saisie par la révélation qui prend des airs anodins. Le lieu est un souvenir douloureux, pour lui comme pour moi, j'en suis consciente. Mais le rêve semble positif, agréable. Et s'il l'a fait là-bas, c'est qu'il l'a fait lorsqu'il dormait, sa tête sur mes jambes. Avant que je m'en rende compte, j'ai fais deux pas instinctifs dans sa direction, réduisant la distance entre nous et la tension dans nos deux bras. Il a fait ce rêve en dormant près de moi... Et il l'a fait alors qu'il me surnommait déjà la biche... Et, bien que je ne lui avais pas encore dit, alors que je le surnommais déjà le chasseur dans mes pensées. Mais alors... La biche, était-ce vraiment moi? Etait-ce possible que ce soit moi qui ait été l'objet d'un rêve heureux au milieu de son enfermement infernal? Je n'ose le demander aussi crument:

"Ja... Jason... La biche, dans ton rêve... tu la connaissais...?"

J'ai peur de faire fausse route, qu'il s'en rende compte et me reproche de m'être crue plus importante que je ne le suis réellement. "Tu n'as aucune légitimité". Ces mots prononcés par mon gardien à la laverie me reviennent en tête, d'autant plus douloureux que je les sais vrais. Je baisse les yeux, le regard voilé par ce souvenir brutal et lourd à porter. Je ne suis rien, personne. Pas depuis que je suis ici. Puis-je seulement être d'une maigre importance pour quelqu'un, dans mon état? Puis-je seulement avoir une place dans un fragment de rêve? Le doute me fait desserrer un peu ma main, comme si cette simple étreinte était plus que ce à quoi je peux prétendre dans ma situation. Ma tête se courbe un peu vers l'avant, comme alourdie par le poids de l'acceptation de ma condition. Je ne suis plus personne. Et lui...?

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Mer 18 Mai - 21:07

Jason Todd
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 mai, 2016.
La biche est très sérieuse alors qu'elle me dit que je ne dois pas la laisser me blesser. Bien que ce soit stricte, presque semblable à un ordre, mais sans le ton catégorique, elle me fait sourire. Doucement, en légèreté. Ne t'en fais pas, la biche, au fond, je ne me laisse pas faire. Elle est vrai et pour une fois, engagé fortement dans quelque chose qu'elle semble défendre et ce qu'elle veut défendre, c'est moi. Jason, le chasseur aux yeux d'eben. Je plisse les yeux, conscient qu'elle les avait bien regardé. Assez pour en avoir été marqué. Je me sens à la fois flatté, mais surpris qu'elle les qualifie ainsi. En général, c'était Todd le dingue. Ou Todd l'enragé. Je me souviens quand j'ai été confronté à son propre regard, alors que j'étais presque couché sur elle à grogner au bord de ses lèvres… De ses tremblements farouches alors qu'elle espérait que je m'écarte.

Le fait que j'ai rêvé à la laverie lui ôte la parole, mais d'avoir animé autre chose en elle. Mon bras se plie, mon coude s'abaisse, rapprochant son corps de biche du mien. Mon pouce effleure son annulaire et, innocemment, j'approche plus sa main de moi, lorsqu'elle se remet à parler.

" Ja... Jason... La biche, dans ton rêve... tu la connaissais...? "

Je n'étais pas moi-même certain de ce que je pouvais chercher, dans ce rêve. Ce rêve où j'étais plus animal qu'humain, ou j'étais instinct et non raison. L'image de son corps bloqué sous le mien me revient, encore, je me souviens comme j'avais défendu mon territoire et comme, dans ce rêve, je voulais défendre quelqu'un. Le temps que je réponde, elle regardait déjà le sol, comme rappeler par la tristesse d'un autre moment. J'aurais aimé lui partager mes propres souvenirs, lui faire comprendre cette sensation particulière, mais je n'en connaissais pas encore les moyens. Je ne pouvais me permettre de lui sauter dessus sans la faire trembler.
Je ne pouvais pas me permettre à nouveau de la bloquer au sol pour lui montrer que j'étais le plus fort. Que sous mes mains, elle ne risquait rien et ne s'échapperait. Lui dire que, quoi qu'il arrive, je serais aussi animal que possible pour la protéger. Et peu importe le collier ou les gardiens.
Je me baisse pour capter son regard, en lâchant doucement sa main. Accroupis, je levais doucement le doigt pour effleurer le bout de son nez.

" Je ne l'avais pas reconnu tout de suite, mais il me semble que oui, je la connaissais… Je l'avais déjà chassé, avant. Elle sentait le savon. "

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Jeu 19 Mai - 9:21

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Je l'ai senti effleurer mon annuaire de son pouce. Une caresse infime, douce, rassurante. Je n'ai pas tenté de fuir. Malgré ma peur, son contact me fait du bien, parce qu'il me rappelle que je ne suis pas seule. Mais est-ce qu'il a raison de me le rappeler? Est-ce que je ne suis pas censée être seule ici? Alors que les idées grises me reviennent et me font baisser la tête, je vois une lueur chair et orange apparaître sous mes yeux, pourtant tournés vers le sol. Le temps que je comprenne qu'il s'est accroupi sous mon regard, justement pour le capter, je sens son doigt qui effleure mon nez. Je sursaute à demi, surprise par ce contact inattendu, et me rend compte qu'il a lâché ma main, qui du coup se referme sur elle-même comme si elle s'attendait à faire revenir cette chaleur extérieure et rassurante. Je le regarde sans rien dire, alors qu'il reprend lui la parole:

" Je ne l'avais pas reconnu tout de suite, mais il me semble que oui, je la connaissais… Je l'avais déjà chassée, avant. Elle sentait le savon. "

Elle sentait le savon...? Je ne comprends pas de quoi il parle. Est-ce que c'est censé m'aider à comprendre de qui il s'agit? Est-ce que c'est juste un souvenir supplémentaire qui vient de lui revenir? Je le regarde sans savoir quoi penser, un air interrogateur sur le visage, tentant de déchiffrer cette énigme qui ne cherche sans doute pas à en être une. Incapable d'y trouver la réponse, je demande finalement, d'une petite voix:

"Le savon...?"

J'ai l'impression que ça devrait être évident, et me sens ridicule de ne pas comprendre, mais puisque c'est ainsi, autant me renseigner. J'ai envie de comprendre, de le comprendre lui. Envie de mieux le connaître.
Je remarque son doigt resté en suspend, proche de mon visage. Mes yeux le balaient, le caressent, suivis par mes propres doigts hésitants qui lui rendent, un peu tremblant, la caresse qu'il m'offrait tout à l'heure, comme pour l'en remercier. Et finalement, le cœur battant fort, le corps tremblant plus, je penche un peu plus ma tête, et vient déposer mes lèvres dessus, dans un baiser léger, presque sans contact. Oui, je lui suis reconnaissante. Sincèrement reconnaissante. Parce qu'il est là, parce qu'il me parle, m'écoute, me surveille. Parce qu'il existe, tout simplement. Parce qu'il est lui. Je reste quelques secondes immobile après ce baiser particulier, et finis par me baisser pour mettre genoux à terre, me retrouvant de nouveau un peu plus petite que lui, mais plus proche, face à lui, yeux dans les yeux. Le sentir un peu plus grand que moi, bien que ça m'effraie, me rassure aussi, comme s'il se présentait comme un mur imposant entre moi et la réalité. Quand je ne vois que lui, comme maintenant, le monde semble lointain. Concentrée sur le bruit de sa respiration et la chaleur que je sens émaner de lui, je me laisse aller à fermer les yeux de nouveau, comme lors de notre première rencontre. J'aimerais pouvoir me laisser aller contre lui, le serrer dans mes bras. J'ai l'impression que ça me serait agréable, comme la fois où il m'a portée, mais...

La fois où il m'a portée... Cette étrange sensation à l'oreille me revient. Et ma curiosité avec. Je ne rouvre pas les yeux, comme si ça faciliterait la question, et demande, sincèrement intriguée:

"Dis, Jason... Tu te souviens quand... Tu m'as sortie de la serre, la première fois...? A un moment j'ai... senti quelque chose sur mon oreille... Tu... C'était toi, n'est-ce pas...? Comment...?"

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Jeu 19 Mai - 13:58

Jason Todd
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 mai, 2016.
Qu'est-ce qui avait pu me marquer à ce point, dans l'odeur de ce savon ? Il n'avait rien de particulier, je crois. Surement un savon que l'asile lui fournissait, mais différent du mien. L'odeur de ce savon était propre à Maria, son savon. Alors, surement que ce n'était pas seulement l'odeur de son savon, mais la sienne avant tout. Je l'avais retenu, pour une raison étrange. Elle était la biche à l'odeur de savon. A tâtons, comme un petit animal qui n'aurait jamais marché, elle joue à caresser mes doigts, les étudier méticuleusement, comme s'ils étaient à la fois fragiles et dangereux. Et puis, mes mains qui ont plus d'une fois terrifié entre les murs d'arkham reçoivent un baiser. Une ébauche de baiser, mais l'intention est un effort conséquent qu'elle fournit. J'accorde une caresse contre la petite lèvre qui s'est risqué à embrasser le bord de mes doigts. La pression de mon doigt l'entrouvre, à peine, légère comme une brise, puis elle s'assied.

Assise face de moi, je l'observe attentivement. Sereine, elle attend, installé comme si on s'était trouvé au milieu d'un champ. Un rendez-vous improvisé dans un milieu qui n'avait rien de bucolique. Pourquoi pas, ça avait le mérite d'être original. Une parenthèse inattendue à ma journée qui n'aurait rien de tendre une fois que je retournerais en cellule.

Je profite du calme. Pour une fois, rien de perturbant. Ni mes compagnons de cellule, ni les annonces qu'on entendait parfois dans les couloirs. Pas de gardiens, rien qu'elle et chant des mouettes. J'essaye d'imaginer ce que pourrait donner l'endroit avec le chant de grillons supplémentaires, l'absence de barrière, de ce collier. Si on avait pu se retrouver, dans un endroit autre que l'asile. Est-ce qu'on aurait été ami ? Est-ce que j'aurais ressenti le besoin de la protéger ?
Je me dis que probablement pas. Si je n'étais pas mort, nous n'aurions jamais pu nous croiser. Ma vie ne m'appartenait pas réellement et Bruce me poussait à me préoccuper plus du sort de Gotham que du mien. Et quand je serais dehors, j'aurais une chose à accomplir avant tout… Et ce n'est pas une chose que je peux lui dire. Une fois dehors, je n'aimerais pas qu'elle me rencontre comme je suis réellement.
" Dis, Jason…"
Je l'observe, chassant aussitôt mes projets de ma tête.
" Tu te souviens quand... Tu m'as sortie de la serre, la première fois...? A un moment j'ai... senti quelque chose sur mon oreille... Tu... C'était toi, n'est-ce pas...? Comment...? "

Comment… ? J'allais lui faire entendre, sans lui montrer, sans reproduire le même schéma. Juste entendre, et presque ressentir. Je bascule en avant, reposant mon poids sur mes poings posés et sol et avance mon visage proche du sien. Sans hésiter, je claque mes mâchoires, proche de ses lèvres pour lui faire entendre le choc de mes dents.

" Comme ça, la biche… Je ne pensais pas que tu l'avais senti. "

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Ven 20 Mai - 15:25

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Nous restons là, chacun assis à sa manière, à demeurer en silence un temps avant que je ne rompe ce calme que Monsieur Nygma aurait sans doute jugé propice à la méditation. Nous nous regardons juste, chacun, sans doute, perdu dans ses propres pensées. Si les miennes vont vers lui, où s'envolent les siennes? Vers cette odeur de savon dont il a fait mention? Vers ce rêve récent? Vers un passé plus lointain et réprimé...? Je pense que j'aurais pu rester ainsi à l'observer silencieusement jusqu'à ce que la fin de la pause soit annoncée, si la question ne m'avait pas brûlé les lèvres. Et je peux dire que je m'attendais à tout sauf à sa réaction première. J'ai vu ses poings se poser au sol, dans la terre poussiéreuse, tout près de mes genoux. Je l'ai vu lui s'approcher, son visage prendre l'intégralité de mon champ de vision, sans que je ne sache si je devais reculer ou non. Que va -t-il faire? Il veut sans doute me montrer ce qu'il a fait, mais a-t-il besoin d'approcher son visage pour ça? Maintenant que j'y pense, il avait les mains occupée à me porter ce jour-là. Il n'avait donc que son visage de disponible pour me toucher l'oreille... Non, il n'a quand-même pas... Au moment même où cette idée me traverse l'esprit, il la mime, tout près de mes lèvres.

" Comme ça, la biche… Je ne pensais pas que tu l'avais senti. "

La surprise est telle que je bascule un peu en arrière, pour me retrouver véritablement sur mes fesses, yeux certainement grand ouverts, bouche à demi ouverte. Il m'avait mordu l'oreille...? Mordu? Avec ses dents? Mais... Pourquoi? Comment une telle idée lui était-elle venue? Me revient ma première impression que j'avis fini par jugée idiote, quand à son potentiel cannibalisme. Non, non, non, ça ne pouvait pas être vrai, il devait y avoir une autre explication. Assurément? La voix mal assurée, je demande maladroitement:

"Tu as fait... "ça"... pourquoi? "

Mon ton n'est pas fâché, juste perdu, complètement perdu. Les gens ne se mordent pas entre eux, n'est-ce pas? Et puis, une morsure, c'est censé faire mal. Or, il ne m'a pas fait mal, non, c'était juste une sensation... surprenante... Qui donne des frissons qu'on ne comprend pas bien. Et puis je repense au fait qu'il croyait que je ne sentais toujours rien, et me sens le besoin de lui préciser:

"En fait... je sentais de nouveau, depuis peu... J'ai... J'ai même senti que j'étais dans tes... enfin, que tu me portais..."

Est-ce que le geste lui avait paru anodin? Peut-être que je n'ai pas de raison d'être aussi gênée par l'idée d'avoir été dans ses bras alors que je le connaissais à peine. Mais rien n'y fait, mon visage s'empourpre...

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Lun 23 Mai - 10:17

Jason Todd
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Une radio et la liberté et j'aurais pu trouver ça agréable.
 mai, 2016.
Au moment où elle bascule en arrière, je ne peux m'empêcher de rire. La voir dérapé comme un oisillon à quelque chose de tendre et mon rire le laisse transparaître. Il n'a rien de moqueur, simplement… humain. Juste joueur.
Elle me demande pourquoi, je m'apprête à lui donner une explication que j'espère convaincante. Je n'avais pas moi-même été convaincu de mon geste sur l'instant. Le loup qui sommeillait en moi devait avoir des relents de folie. Elle m'avait bien pris pour un mangeur d'enfants et si je n'avais pas du prendre sa protection en main, j'aurais surement eu envie de pousser le vice plus loin, mais maintenant que j'y pensais, j'aurais eu des remords. La taquiner n'aurait été rien, mais je savais maintenant que j'aurais pu créer plus de traumatisme que je ne le pensais. Ce n'était pas mon intention, je n'ai jamais eu l'intention de blesser qui que ce soit. Qui que ce soit que j'apprécie, le reste, c'était une affaire différente.

" En fait... je sentais de nouveau, depuis peu... J'ai... J'ai même senti que j'étais dans tes... enfin, que tu me portais....
- Oui c'est vrai. Et… ça ne t'a pas déranger, non ?"

Je ne voulais pas avoir l'air de dire " Bah tu vois, j'peux te porter, au final !" Ce n'était pas mon but ni mon intention. C'était plus une quête rassurante, vis à vis de moi et de mes bras et plus généralement, de mon corps. Elle vire encore une fois rouge et je me rappelle la première fois qu'on s'est vue. La température affolante de sa peau, le fait qu'elle ne tienne plus sur ses jambes. Je me crispe, inquiet et tendu. Si ça arrivait de nouveau, je saurais la rattraper, mais je ne tenais pas à retomber sur les gardiens.
On était déjà arrivé à des extrêmes que je ne voulais pas revivre. Un collier pour moi était suffisant et je n'osais pas imaginer ce qu'il pourrait me mettre de pire ou de plus. Quant à Maria, elle avait reçu une claque. Une claque, c'était déjà beaucoup trop. Là où mes cicatrices ne laissaient aucune empreinte, les coups qu'elle recevait marquaient son cœur autant qu'une caresse.

" Tu m'inquiètes, tu sais… "
Je m'avançais un peu. Suffisamment pour être proche, mais pas assez, je crois, pour lui faire peur. De toute façon, le temps qu'elle recule, j'aurais déjà été sur elle. Elle était au sol et j'avais de trop bon réflexe comparé à elle. Plus fort et plus agile, elle n'aurait pas fait le poids, malheureusement. Quoi que soit mes intentions, je pouvais la retenir avec autant de facilité qu'en aurait eu un chaton sur un mulot mourant. Elle n'avait pas l'air d'un mulot, encore moins mourant, mais c'était l'idée.
Je continuais à avancer mes mains, atteignant ses chevilles et déposais mes paumes de part et d'autre de celle-ci. Certes, je n'étais pas beaucoup habillé et ça n'arrangeait pas sa situation. L'air de rien, je glissais mon bras dans une des manches.

" Je peux te poser une question ? " Je n'attendais pas réellement sa réponse pour continuer. " Si tu te sentais mal, tu m'autoriserais à te porter… ? Ou mieux, est-ce que tu me demanderais ?"

A vrai dire, même si elle ne m'y autorisait pas ou ne le mentionnait pas, je la ramasserais quand même, mais je préférais avoir la conscience tranquille.

" Et si je devais te mordre à nouveau, autant que tu sois d'accord. "

   

Jason Todd


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Message envoyé le : Mer 25 Mai - 16:51

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
"Oui c'est vrai. Et… ça ne t'a pas déranger, non ?"

Je secoue la tête, assise sur le sol face à lui qui riait joyeusement il y a quelques instants. Non, ça ne m'avait pas dérangé, au contraire. Ca avait été... confortable...

"Non... c'était plutôt... agréable, en fait..."


Oui, c'est ça. C'était agréable, d'une manière unique et mémorable. Je n'ai senti ses bras qu'une fois, et pourtant, tout est frais dans ma tête, avec l'envie impossible - en raison de mon état - de les sentir à nouveau de la sorte. Sa chaleur douce qui remplace le cocon de néant qui m'enveloppait, sa voix qui est passé de presque intérieure à au dessus de moi, comme venue du ciel ou d'un ange protecteur. La sensation d'être en sécurité malgré le lieu hostile où je me trouvais enfermée, malgré ma faiblesse du moment. L'envie de rester comme ça pour toujours, de ne jamais avoir à rouvrir les yeux sur la réalité, de ne jamais savoir réellement où et comment je me trouvais pour me sentir ainsi. Je ne sais pas vraiment pourquoi je me sentais si rassurée dans ses bras. Il aurait pu me faire du mal s'il l'avait voulu, ou faire semblant de m'aider pour ensuite abuser de moi d'une manière ou d'une autre. Il aurait pu, et si j'avais voulu y réfléchir ne serait-ce qu'un instant j'y aurais pensé immédiatement. Mais je ne voulais pas y réfléchir. Je voulais juste rester comme ça, à l'abri dans cette bulle irréelle qu'il m'offrait, à moi qu'il connaissait à peine.

" Tu m'inquiètes, tu sais… "

Son sourire a complètement disparu, et le mien aussi de ce fait. J'aurais voulu le voir heureux plus longtemps... Chaque étincelle de joie dans son regard est un joyau à chérir, à mes yeux. Une lueur dans une obscurité presque solide. Une bouffée d'air frais au milieu de l'enfer brûlant qu'est cet asile. Je veux le rassurer, vraiment, d'autant qu'il souffre bien plus que moi. Il n'a pas à se faire souffrir encore plus à cause de moi...

"Je vais bien, là... je t'assure. Ne t'inquiète pas pour moi... C'est plutôt moi qui...!"


Je m'arrête là, stoppée par quelque chose qui m'avait échappé. Il se rapproche, de manière plus que notable. Il est près. Trop près, même, maintenant. Pourquoi fait-il ça? Est-ce qu'il a oublié que je ne supporte plus le contact? Est-ce qu'il a interprété ma confession comme une invitation à recommencer? Non... Je ne peux pas le laisser me toucher de cette manière, je ne le supporterai pas, plus maintenant. Il pose ses mains à côté de mes chevilles, et je sens ma respiration qui s'accélère, mon cœur qui s'affole et le sang qui pulse contre mes tempes. Peur. J'ai très peur.

" Je peux te poser une question ? Si tu te sentais mal, tu m'autoriserais à te porter… ? Ou mieux, est-ce que tu me demanderais ?"

Le laisser me porter de nouveau...? Non, non c'est impossible. Il le sait. Tu le sais Jason, ce n'est pas envisageable. Maladroitement, j'essaie de reculer sans grand succès, ma position ne me le permettant pas facilement:

"Jason, s'il te plait... Je ne veux pas te repousser... Je n'aime pas ça... Mais je ne peux pas... plus... Cette fois-là, c'était encore possible... mais maintenant..."


Il ne peut pas savoir pour l'incident dans le couloir, je le sais. Est-ce que je dois lui expliquer? Il se fâchera contre moi? Il me trouvera sale? Il plaisante:

" Et si je devais te mordre à nouveau, autant que tu sois d'accord. "

Mais je n'arrive pas à le prendre à l'humour, et je détourne mon regard qui s'est humidifié malgré moi:

"Tu ne peux pas Jason... Tu ne dois pas... Pas toi..."

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Ven 27 Mai - 14:22

Jason Todd
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 mai, 2016.
Je sens quelque chose se briser en moi, douloureusement. Comme si une nuée de petit morceau de verre se plantait dans mon cœur. Fichés sur lui, ils ne vont pas plus loin, se contente de m'écorcher et de me rappeler où est ma place. Pourquoi tu t'obstines, Jason ? Il faut que tu cesses de te raccrocher aux gens, de penser que pour une fois, tu ne resteras pas seul. Pourquoi tu n'apprends pas du passé ? Je lui souris, malgré tout. Ce n'est pas possible, je le sais. Je me force à sourire, parce que je sais le faire. Je sais me forcer, je sais mentir, mais mes yeux de biche me trahissent. Trop brillants, trop profonds, les mots et mon visage ne peuvent effacer ce qui transparaît au fond de mon âme, mais je lui souris, comme lui dire que ce n'est pas grave.
Non, après tout, ce n'est pas grave. Je connais cette sensation… C'est une chose qu'on m'a fait comprendre quand je passais mon enfance dans la rue, puis en foyer. Tu seras toujours seul, Todd. Personne ne voudra d'un môme comme toi. J'avais cru Bruce capable de changer la donne, mais j'aurais du écouter les autres. Je devais rester seul. Pour moi, pour les autres.

" Tu ne peux pas Jason…" Elle le dit elle même et elle a raison. Tu es dans le vrai, Maria. " Tu ne dois pas… Pas toi… " Parfaitement, moi, je ne dois pas. Il ne te faut pas quelqu'un comme moi. Pour rien au monde, ni pour te tenir compagnie, ni pour te protéger. Regarde où ça nous mène. Je ne veux pas voir tes larmes. Je continue de l'observer avec la même intensité. Ses yeux clairs se voilent de l'arme. Les papillons de verres qui s'étaient posés sur mon cœur agitent un peu plus leurs ailes. C'est ta faute, Jay. Tu savais que tu aurais du arrêter tant qu'il en était encore temps… Tu arraches les larmes à ceux qui t'approche sans même en être responsable.
C'est ton fardeau. Les dieux ont surement décidé à ta naissance que tu serais maudit, mais qu'est-ce que tu avais pu faire de si tragique pour en être victime…

Je recule, parce que je ne peux pas sécher ses larmes. Pas physiquement. J'ai peur de lui en provoquer d'autres en ouvrant la bouche. Alors il faut que je me taise. Je n'ai rien de rassurant à dire. Je blesse dès qu'on m'approche un peu trop. J'ouvre les lèvres, persuadé d'avoir quelque chose à dire, mais je les clos, avant de me lever. Je ne devrais pas la laisser au sol, sans rien lui dire, mais ma nature me rattrape. Je dois m'en éloigner, une force me tire et me pousse à me dire que je ne dois m'attacher à personne. Je commence à lui tourner le dos, en croisant les bras. Je sens que je me renferme, bloque tout ce qui pourrait m'atteindre. Ma mâchoire se contracte à nouveau, presque à rattraper mes mots.
Je suis désolé, Maria. C'est mieux ainsi.


   

Jason Todd


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Message envoyé le : Dim 29 Mai - 15:17

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Je n'ose plus le regarder. J'ai honte, parce que je sais que je viens de le repousser. De le repousser lui, qui m'a sauvée une fois, lui qui m'a défendue à la laverie, lui qui dit avoir rêvé paisiblement sur mes genoux... J'ai honte, parce que je voulais lui faire comprendre que je ne l'abandonnerai pas, parce que j'avais compris qu'il avait peur, qu'il était seul, et que je lui avais laissé entendre que je voulais rester à ses côtés, à ma manière. Et j'étais sincère. Et je le suis toujours, j'ai toujours envie de l'aider, de le soutenir, de lui montrer que je l'apprécie, mais... Dans mon état, brisée comme je suis, je ne peux plus rien pour lui. Je viens de le comprendre, je ne suis plus utile à quoi que ce soit, je ne peux même pas lui offrir une étreinte sereine, pas même un sourire parfaitement détendu s'il ne fait ne serait-ce que me frôler. Je ne peux que me raidir quand il s'approche, m'éloigner quand il me touche, le fuir quand il a besoin d'être rassuré... J'ai sincèrement cru que je pourrais le faire sourire encore et encore. J'ai cru que je pourrai l'entendre rire comme il l'a fait deux fois devant moi. Mais non... Je lui fais du mal, parce que je lui donne des espoirs que je n'arrive pas à le laisser réaliser. Je ne veux pas lui faire du mal. Je ne veux en faire à personne en fait, mais surtout pas à lui. Il souffre déjà tant. Pourquoi a-t-il fallu qu'on se croise, si c'était pour le blesser encore plus?

Il recule, je le vois du coin de l'œil. Et, après s'être redressé, il me tourne le dos. J'ai l'impression de voir mon rêve éclaté comme un verre de cristal, des éclats tranchants et pourtant si beaux éparpillés dans l'air, disparaissant avec le vent qui les emporte. J'ai mal, comme si on venait d'empoigner mon cœur à la main et qu'on le compressait, dans le but de le réduire en bouillie. Il ne bouge plus, et pourtant j'ai l'impression qu'il s'éloigne rapidement, qu'il est maintenant à des kilomètres de moi, inatteignable, ni par la main ni par la voix. L'impression qu'il est dans un autre monde, auquel je n'ai pas accès. L'impression qu'un mur aussi invisible qu'infranchissable s'est bâti en quelques secondes entre nous, m'empêchant à jamais de m'approcher à nouveau, de réparer ce que j'ai brisé. Est-ce que c'est mieux ainsi? Qu'il retourne à son monde, et moi au mien, qu'on ne se parle plus? Qu'il soit de nouveau seul, sans les rêves impossibles que je tente de lui offrir? Qu'il reste seul, toujours seul...? Je me relève lentement, mes yeux éblouis par mes larmes posés sur son dos puissant et interdit, mes oreilles bourdonnant en raison de son silence. Parle moi, je t'en prie, parle moi, ai-je envie de lui demander. Mais de quel droit? Pourquoi me parlerait-il quand je ne peux être l'amie dont il avait besoin? Pourquoi me ferait-il ce plaisir quand je ne sais que lui attirer des ennuis? Ne m'oublie pas... J'ai peur de tomber dans son oubli à lui aussi, mais comme pour mes parents, si je ne suis qu'un poids, qu'une tâche qui salit, pourquoi me garder en mémoire? Je suis vouée à en disparaître, c'est dans l'ordre des choses...

"Maria! C'est l'heure de rentrer, t'es où?"

Mon gardien... Je n'arrive pas à ouvrir la bouche pour lui répondre, je ne suis d'ailleurs pas sûre qu'il faille qu'il me voit ici, avec lui. Je dois partir. Lui faire de la place. Ne plus revenir le déranger inutilement. M'en aller pour de bon... Je sens une larme qui roule sur ma joue, brûlante, silencieuse, invisible pour lui qui me tourne toujours le dos. Une autre la suis, sur ma seconde joue. M'excuser. Avant de partir, je veux m'excuser. Je DOIS m'excuser. M'autoriser outrageusement le droit de lui reparler juste le temps de lui dire à quel point je m'en veux, qu'il sache que je ne le blâme pas lui, que je sais que je suis responsable. M'excuser, avant de disparaître de sa vie, comme j'en étais exclue avant qu'il ne me rencontre.

"Je suis désolée..."
dis-je dans un souffle faible "Je suis sincèrement désolée Jason... Je n'aurais pas du... Je ne recommencerai pas... Je ne reviendrai plus chez n... chez toi... Pardon... Pardon pour tout..."

Incapable d'en dire plus, je me détourne, larmes difficilement contenues, et sors de la serre pour rejoindre mon gardien. Il remarque mes larmes, me dit qu'il ne sait pas comment Jason a réussi à me monter la tête à ce point, mais que je ne devrais pas continuer à le voir, que ça va finir par me détruire. Qu'il vaut mieux que j'arrête de venir au jardin. Et j'acquiesce en silence. Je n'y reviendrai plus. C'est chez lui. C'était chez lui de base, et j'y suis entrée alors que je n'y avais pas ma place. Il me ramène à ma cellule, je me couche, recroquevillée sur moi-même, et, secouée par des sanglots silencieux, je pleure mon rêve évanoui.

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Lun 30 Mai - 17:11

Jason Todd
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 mai, 2016.
C'est trop dur. Trop dur et injuste ! Pourquoi nous. Avait-on été si mauvais pour nous punir de tout ? On ne cherche rien de mal et pas grand chose… juste quelqu'un pour être avec nous, mais nous n'y avons pas même le droit. Pas même le droit de se soutenir parce qu'on se blessera, mutuellement. Je n'en peux plus de souffrir et je ne veux pas qu'elle souffre autant que moi.
Alors, malgré la douleur, je continue de lui tourner le dos. Je m'efforce à ne pas me tourner. J'ai mal, Maria. Mal de devoir te repousser ainsi, mais ça te préservera, crois moi. Si nous sommes maudit, au moins, nous le serrons à deux.

C'était un joli monde, la serre avec toi, mais il nous montre à chaque instant qu'il est impossible. Je ne veux plus forcer le destin, je suis désolé, ma biche.

Son gardien revient la chercher. Je relève la tête vers la verrière, en me demandant s'il viendrait jusqu'ici ou non et qu'il arriverait cette fois.  Il faut que tu partes Maria, maintenant et sans te retourner. Tu files droit et on en parlera plus. Je ne ferais plus l'erreur de revenir vers toi. Et pourtant, elle s'excuse. Elle s'excuse à n'en plus finir, pour moi, mais elle n'a pas à le faire. Elle n'est fautive de rien. Et toujours comme un mur, je reste à ma place, sans même lui adresser un regard. Mon cœur se contracte quand je décèle des sanglots dans sa voix, mais je la laisse faire. Je la laisse seule.
Je n'ai plus le droit de te tendre la main, Maria. C'est mauvais pour toi.

Le temps que mes propres gardiens ne reviennent me chercher me paraît terriblement long. Je ne sais rien, assis sur la table à fixer le sol comme s'il n'y avait rien en face de moi. Ils plaisantent entre eux, de mon état, lorsqu'il me récupère et me reconduisent en cellule, si bien qu'une fois que la porte vitrée se referme, l'un deux s'accorde un murmure inquiet " T'es malade, Todd ? "
Je le regarde, mais je ne peux pas lui répondre. En quelque sorte oui, je suis malade…
 

Jason Todd


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