" - Tu devrais te tenir à carreau le ventre plein, Todd. " Je sors tout juste de table. J'ai mangé tout seul, encore une fois, sous surveillance. Les autres allaient être conduits à une récréation pour défouler leur âme timbrés, mais moi, on m'a dirigé ailleurs. Coupé du reste du monde, comme pour me préserver. La réalité dit qu'il s'agit de préserver les autres patients. Je suis devant les clôtures en fer forgé du Jardin, hors de l'asile. Ils sont quatre. Deux qui me tiennent le bras, un dans mon dos, prêt à m'assommer et un qui fait le malin en exhibant la clef des menottes qui me retiennent. Il tapote sur son flanc un petit calibre et un stock de fléchette anesthésiante qui terrasserait un éléphant si elles étaient toutes déployés.. " - Si tu te tiens pas à sage, tu sais où tu vas retourner." Je le regarde, sans conviction. Sérieusement, tu me crains au point d'avoir un escadron de fléchette sur ta hanche. Tu me fais de la peine vieux. Je hausse les sourcils, sans répondre, à peine un soupir. T'en fais pas mon pote, je suis dans un bon jour, mais dans d'autre circonstance, je vous aurais prit, tout les quatre. Une nuque se pète si vite. Ils m'entourent, fermement campé sur leur position. Ferme, mais craintif. Ils cherchent à me montrer qu'ils ne faibliront pas. J'esquisse un vague sourire, je sais qu'ils ont peur. Ils ont tous peur, ici. Je fais jouer mes doigts entre les menottes qui se coincent mes poignets. Je sais qu'on leur a apprit comment faire avec moi, qu'ils ont eu des entrainements pour me contenir si je me risquais à un geste, mais ce n'est pas ça qui m'arrêterait. Vous avez trop peur pour être efficace.
" - Bouge pas, Todd ! " Cette fois, j'émets un râle. Légèrement vouté, j'attends. J'observe le jardin extérieur vers lequel on m'a conduit. On m'isole, une fois de plus, considéré comme un danger pour tout le monde. Alors que les autres s'ébattent comme des bambins attardés, on m'expédie dehors comme si j'étais un clébard à qui on devait faire prendre l'air. Je sens les menottes quitter lentement mes mains, puis j'entends le bruit du chargeur. Il tient le canon pointé sur ma nuque. Il est nerveux et vif, si je bouge trop, il tirera. Ils se donnent tant de peine pour si peu. " - Tu restes sage ici, Todd. On revient te chercher quand t'auras fait ta balade, c'est clair ?" Ouais, un clebs. Un clebs qui s'appelle Todd. Je leur fais un doigt et m'écarte. Je reste sage, ouais, et profite du moment où tu peux encore me prendre pour un con.
Maintenant libre, je m'avance au milieu de l'herbe beaucoup trop haute et ne me retourne pour voir que quand je sais qu'ils sont parties. " - Je t'en foutrais des balades… Connard. " Je me masse les poignets, rougi par les menottes serrées à sang, mais ça ne fait rien, je n'en garderais pas une marque.
Le jardin est toujours en friche. Je me demande si on m'y met régulièrement parce qu'il faut que je me dépense, mais je n'ai personne pour me jeter de balles. Au fond, j'apprécie l'endroit et je pense qu'ils le savent. J'y suis seul, toujours, comme si c'était mon terrain de jeu privé . Comme un pensionnaire dont on prend particulièrement soin. J'esquisse un sourire mauvais, pour moi même. Qu'on me bichonne, oui, ça ne durera pas. Je reprends mes marques, reconnaît les passages dans lesquelles je suis déjà allé et les ronces que j'ai déjà écrasé et soudain, j'entends un bruissement de feuilles ! Vieux réflexe d'ancien chien-chien de Batman, je fléchis les jambes, prêt à sauver au cou de l'intrus, après tout, c'est peut-être un oiseau… Ca me ferait moyennement rire.
Furtivement et attentivement, je marche au milieu des ronces. Elles m'écorchent l'avant bras, griffent mes habits, mais peu importe. Comme d'habitude, je n'aurais rien. J'entends un souffle saccadé, presque tremblant. Et je n'aime pas ça. Qui occupe mon terrain ?
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Message envoyé le : Sam 7 Mai - 22:00
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Les journées s'enchaînent, grises, bruyantes, agitées, stressantes. Les nuits sont pareilles, sauf qu'au lieu d'être grises, elles sont noires. Maria dort peu, bien qu'elle passe le plus gros de son temps assise sur son lit repliée sur elle-même à ressasser ce qui l'a conduite jusqu'ici. Elle ne sort de sa cellule que quand on l'y oblige, pour manger ou pour aller dans la coure avec les autres détenus. Ou du moins, c'était le cas au début, jusqu'à ce qu'elle apprenne par un gardien plus bavard que les autres l'existence d'un jardin abandonné ouvert aux détenus. L'homme avait laissé entendre que personne n'y allait jamais, aussi la jeune femme s'était-elle risquée à demander si elle serait autorisée à y passer ses sorties, à la place de la coure pleine d'hommes tous plus effrayants les uns que les autres.
"C'est plein de ronces et de mauvaises herbes, personne n'y a mis les pieds depuis des mois, si ce n'est des années peut-être. Je vois pas ce que tu pourrais y trouver à faire d'intéressant. M'enfin, si c'est ton délire..."
Le calme quotidien de Maria avait fait baisser la méfiance d'une partie des gardiens, qui parfois ne la menottaient pas pour la sortir, ou tout simplement acceptaient de discuter un peu, ou, comme ici, de se montrer accommodants. C'est ainsi que les sorties imposées à Maria ont cessé d'être dans la coure, et que le jardin est devenu le havre de paix au milieu de l'enfer dans lequel la jeune innocente se trouvait désormais enfermée. Personne n'y venait. Pas de bruits de cris, de disputes, de coups échangés. Pas de gravier gris et inconfortable sous les pieds, mais de l'herbe, certes un peu rèche par endroit, mais de l'herbe, plus verte que grise. Un peu de couleur dans son cauchemar... Seul vrai inconvénient, les ronces, épaisses, assez hautes, ayant envahi les chemins prévus à la marche. Les premiers jours, elle s'était contentée de rester près du bâtiment, pour ne pas se blesser sur les ronces. Mais rapidement, elle a eu envie de marcher, de changer de cadre, de réellement profiter de ses sorties. Aussi a-t-elle fini par demander, une fois que le gardien qui lui avait parlé du jardin était de nouveau chargé de l'y emmener, s'il serait possible de retirer les ronces. Incrédule, il avait rit bruyamment avant de lui demander, sans agressivité, si elle se croyait sur un centre de remise en forme pour personnes malades. Il n'y avait personne pour prendre soin du jardin, pas besoin de perdre des sous pour ça. Si les patients voulaient en profiter, ils n'auraient qu'à s'en occuper eux-mêmes. Alors Maria avait demandé si elle pourrait avoir une paire de gants épais désormais, pour s'occuper elle-même du jardin. Ce coup-ci, le gardien l'avait regardée sans un mot, surpris, puis avait fini par dire qu'il se renseignerait pour elle. Le lendemain, on lui donnait une paire de gants de jardinage sales mais épais, et elle attaquait les premières ronces. Un travail qu'elle ne terminerait sans doute jamais, mais au moins, ça lui occupait l'esprit.
Ça faisait maintenant une semaine qu'elle venait tous les jours au jardin, qu'elle enfilait ses gants et qu'elle arrachait des morceaux de ronces ça et là. Habituée à ce petit moment de calme solitaire, elle avait fini par ne plus se méfier, persuadée que jamais personne ne viendrait. Aussi, comme les jours précédents, Maria s'était-elle mise dos au bâtiment, courbée en deux, quand un bruit de portes ouvertes avec fracas se fit entendre. La jeune femme sursauta et se retourna vivement, pensant qu'on venait la chercher plus tôt que prévu, pour apercevoir cinq hommes, un en orange, et les quatre autres qui de toute évidence cherchaient à le maîtriser. Quatre gardien pour un seul détenu... ça ne lui disait rien qui vaille. Inquiète, elle lâcha ses ronces, et observa un instant la scène, hésitant sur ce qu'elle devait faire. Le détenu ne semblait pas bouger, et les gardiens n'avaient de toute évidence pas vu qu'elle était là. L'un des quatre tira une arme à feu de sa veste et la braqua sur le détenu. Cette vision glaça le sang de Maria: ils n'allaient quand-même pas le tuer... ici... sous ses yeux... Mais non, un bruit de métal indiqua que les menottes avaient été retirées, et l'homme fut poussé en avant dans le jardin avant que les hommes ne se pressent de rentrer dans le bâtiments. Comme s'ils avaient peur de cet homme...
L'inconnu se mit à avancer, apparemment toujours sans l'avoir vue, bien qu'il se rapprochait un peu d'elle. Elle recula par réflexe, craquant une ronce sèche sous son pied au passage. L'homme sursauta, et sembla prêt à sauter sur la première personne venue. La respiration de Maria se fit plus courte, pressée par l'anxiété, et la jeune femme chercha un abri du regard. Elle aurait du courir aux portes et demander à ce qu'on la fasse rentrer, signaler qu'on avait oublié qu'elle aussi était là, mais elle n'y pensa pas. A la place, son regard se tourna vers la vieille serre sale qu'elle avait déjà remarquée la première fois qu'elle était venue au jardin. Elle était à une trentaine de mètres maximum, mais le chemin était parsemé de ronces épaisses et hautes. Tenter de courir s'y cacher, au risque de se couper sur les ronces? Rester immobile et espérer que l'homme passe sans la voir? Cette deuxième option fut rapidement rejetée, sa tenue orange la rendant trop voyante pour être ignorée encore longtemps dans ce paysage vert, noir et gris. La serre alors... Raide, tremblant d'avance, Maria se retourna et commença à marcher rapidement vers l'abri de verre, essayant d'être la moins bruyante possible, avec le vague espoir de l'atteindre avant qu'il ne regarde dans sa direction. Plus qu'une dizaine de mètres... Plus que cinq... Elle croit entendre des bruits derrière elle mais n'ose pas se retourner. Arrivée juste devant l'entrée de la serre, elle s'arrête et soupire, reprenant son souffle, prête à y entrer.
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Message envoyé le : Sam 7 Mai - 22:28
Jason Todd
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Je suis pas dingue, non. Ca, je le sais bien. Je suis toujours Jason Todd et je suis bien vivant. Je suis pas dingue et j'ai bien entendu quelqu'un. On peut reprocher ce qu'il veut à Bruce, il m'a bien entrainé. Je saurais flairer le piège à con à des kilomètres. Je fronce les sourcils, mais je ne suis pas nerveux. Je sens l'agacement me titiller, je n'aime pas qu'on empiète sur mes zones. L'asile est suffisamment petit, surveillé par des tas de gardes et de caméra pour qu'on se sente oppressé. Ce jardin, c'est mon repère. Je prends le temps d'observer les lieux, d'humer l'odeur. Rien de significatif, ni d'inquiétant. Ca sent juste le savon. Si je le mords, au moins, j'aurais pas envie de vomir. Je constate alors, pour la première fois, que le jardin est dégagé par endroit et que des branches sont entassés sur le côté, comme si quelqu'un s'évertuait à vouloir rendre l'endroit agréable. Non, quelqu'un s'évertue actuellement à rendre l'endroit, mon endroit, agréable. Surprenant.
Je perds du temps à me poser des questions sur le but de l'entretien d'un jardin aussi glauque. Je me mets à imaginer le genre de personne qui peut avoir envie de perdre son temps à ça. Une grimace vient me barrer le visage, laisse tomber, Jay, t'as quelqu'un à retrouver. A pas de loup, je marche vers les bruits. Je suis les léger craquement de feuilles à l'oreille. J'ai été construit pour être un rodeur. Je dois reconnaître qu'il a le pas léger, mais j'ai l'oreille fine. Dommage, mon gars, t'es pas tombé sur la bonne personne.
Vraiment dommage. Je reconnais la silhouette orange, celle de nos tenus, entrain de marcher sur l'allée. Une tignasse longue à faire tourner la tête et des manches beaucoup trop longue. De là, elle a pas l'air bien méchante. Je ne peux contenir un soupir. Eh bah ma biche, t'aura pas fait long feu si on avait du te chasser. Je me relève. Pourquoi chercher à se cacher, elle ferait pas de mal à une mouche, je crois, mais je la traque, sur la pointe des pieds. Elle nous emmène jusqu'à la vieille serre. Bonne idée de cachette, mais j'ai été trop rapide pour elle ! Avant qu'elle n'amorce un geste, je pose de doigts contre sa tempe.
" Qu'est-ce que tu fiches ici, petite tête ? C'est mon jardin, ça. " Je raille en posant un regard sévère sur elle. Je me décale un peu pour observer son visage, sceptique quand au fait qu'elle soit ici, comme moi, avec moi. Elle est peut-être dangereuse. Sans retirer mes doigts, je la toise et bloque la porte de l'autre bras. " Tu mords ou je mords le premier ? "
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Message envoyé le : Dim 8 Mai - 9:47
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Devant la porte vitrée sale et brisée par endroit, la jeune Maria a juste le temps d'apercevoir au travers des sortes de longues tables de part et d'autre de l'intérieur de la serre, avec ce qui ressemble à de vieux pots et bacs plein de terre posés dessus, qu'une pression vient s'exercer sur sa tempe, la faisant bondir sur place avant de se figer comme si ces deux doigts avaient été le canon d'un fusil.
"Qu'est-ce que tu fiches ici, petite tête ? C'est mon jardin, ça." Annonce une voix masculine ferme. La sienne, celle du détenu qu'elle a aperçu, elle en est certaine bien qu'elle ne le voit pas encore. Il se rapproche encore, lui permettant alors de voir son visage dont elle aurait sans doute pris le temps d'apprécier les traits si la situation ne l'avait pas effrayée à ce point. C'était son jardin? Non, le gardien avait dit qu'il était à la disposition de tous, ce n'était donc pas réellement le jardin de l'inconnu aux allures inquiétantes. Se pouvait-il que ça fasse partie de son délire, de sa folie? Mais si c'était le cas, alors elle était coincée dans son illusion à lui, et ça pouvait lui être dangereux! Il fallait se tirer de cette situation, et vite! La voix mal assurée, son accent français d'habitude presque imperceptible (sauf quand on s'appelle Monsieur Nygma) renforcé par l'anxiété, le corps tremblant sous ces doigts qui pourtant ne lui faisaient pas mal, la jeune femme tenta de se justifier, levant légèrement ses mains gantées par réflexe:
"Je suis dé...solée, je ne savais pas que... qu'il s'agissait de votre jardin... On m'a laissée y venir parce que... l'endroit est... était plus calme... Si j'avais su, je ne serais pas... je n'aurai pas demandé à y venir..."
Elle espérait que sa justification conviendrait à celui qui la menaçait en la touchant à peine, quand la voix de ce dernier retentit à nouveau, créant un nouveau vent de panique dans l'esprit de Maria.
"Tu mords ou je mords le premier ?"
Mordre... La mordre...? Pour de vrai...? Non, ça ne pouvait pas être ça... Il ne pouvait pas vouloir la manger... hein? Figée, les yeux grands ouverts sous la panique, la jeune femme repensa à ce qu'elle avait vu quand il était arrivé: il était maintenu fermement comme si on avait peur de lui, menacé à l'arme à feu, et on l'avait de toute évidence isolé des autres détenus. Se pouvait-il qu'il soit cannibale...? Cette "révélation" fit bondir la femme en diagonal vers l'arrière, à l'opposé du côté où se trouvait l'homme inconnu, un bon malheureux puisqu'elle se prit les pieds dans une ronce qui avait grimpé jusqu'au toit de la serre et tomba en arrière, se rattrapant maladroitement avec ses mains au sol. Sans les gants, elle se serait salement amoché les mains, mais là, seules les jambes de son pantalon furent un peu déchirées. Bégayant plus que la fois précédente, tremblant de manière on ne peut plus visible, elle essaya de trouver un moyen de se protéger de ce qu'elle croyait l'attendre:
"Vous... vous ne devez... pas... On ne doit pas... mordre les gens... la... la chair humaine... ça apporte des maladies... Ne... ne faites pas ça... je vous en prie..."
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Message envoyé le : Dim 8 Mai - 10:25
Jason Todd
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Je n'irais pas jusqu'à dire que je prends un malin plaisir à martyriser les gens, mais je dois bien avouer, que faire peur aux filles, c'est jouissif. Je mets ça sur le dos de mes relents d'adolescence. Elle s'affole comme une biche qu'on tient en joug, mais je reste impassible, attendant une réponse. D'un haussement de sourcil, je l'encourage à répondre, en suivant le mouvement de ses mains. Elle voudrait peut-être m'étrangler. Je recule d'un pas, elle a beau avoir des mains miniatures, on ne se méfie jamais assez des donzelles.
"Je suis dé...solée, je ne savais pas que... qu'il s'agissait de votre jardin... On m'a laissée y venir parce que... l'endroit est... était plus calme... Si j'avais su, je ne serais pas... je n'aurai pas demandé à y venir..."
Oh. Oh, attends bibiche, je ne comprends pas tout les mots et ça se voit. H-Je grimace, prit de court par cette accent qui m'est familié. J'ai l'impression de reconnaître des prononciations françaises, mais je ne suis pas sûre. Je parle français, mais je ne me fatigue pas à le faire, pas maintenant. Je lève les yeux au ciel, l'air de lui dire "Ca va, ça va, j'te crois." mais l'idée de la mordre à l'air de la faire paniquer.
Lourdement paniquer ! Elle saute en arrière, brusquement, mais comme un faon qui vient tout juste d'apprendre à marcher. J'ai le réflexe d'essayer de la rattraper par le poignet, mais avant que ma main n'ait pu effleurer sa peau, elle était déjà étalée par terre, dans un matelas de ronce. " T'aurais pu tomber sur un meilleur endroit, la Belle au bois dormant…" J'imagine que ça doit faire mal, même si pour moi, ça n'aurait pas été grand chose.
Il n'empêche qu'elle n'avait rien à faire là. Les gardes sont imprudent, j'aurais pu faire des dégâts, mais ça me ferait mal au cœur de la faire pleurer pour pas grand chose. Elle tremble comme une feuille, étalé sur le dos, avec ses petits bras comme des bonbons pour la protéger. Je me demande comment elle a pu se retrouver à Arkham… mais j'ai arrêté de me poser des questions sur le fonctionnement de Gotham depuis longtemps. J'avance vers elle, en posant les pieds autour d'elle. Mon ombre la recouvre complètement, le soleil au zénith me frappant dans le dos. " Vous... vous ne devez... pas... On ne doit pas... mordre les gens… - Tch', tch'… Parle doucement la biche, je comprends pas tout ce que tu dis… - la... la chair humaine... ça apporte des maladies... Ne... ne faites pas ça... je vous en prie…" Ok, là elle me surprend. Je passe ma langue contre mes dents. T'en fais pas, gamine, je suis pas cannibale, mais ça, t'es pas obligé de le savoir. J'étire un maigre sourire en coin, j'ai une nouvelle légende sur le dos. Cool. D'un air de défi, je fais claquer mes dents entre elle et me baisse à sa hauteur, vif comme un chat. Sans douceur, j'appuie ma main contre son épaule minuscule au milieu de ma main, pour que son dos repose dans les ronces. A peine, je n'ai pas l'intention de la ramener le dos en sang. Penché au dessus d'elle, je lui grogne dessus, prêt à la becter, mais entre nous, le gout du sang est immonde.
" T'inquiète pas, j'ai déjà mangé… Et tu sens trop le savon. Pourquoi on t'amène ici, la biche ? T'as pas vraiment l'air récalcitrante… Et encore moins aggressive. Tu te fais un potager pour me becter quand j'aurais le dos tourner ?"
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Message envoyé le : Dim 8 Mai - 11:15
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Etalée dans les ronces et la terre, Maria essaye de se relever tant bien que mal, les épines accrochant le tissu de sa combinaison. Son dos est un peu douloureux, mais rien de bien méchant. Par contre, dans sa tête, les pensées fusent, elle se voit déjà déchiquetée par l'homme devenu enragé, et cette pensée ne fait que rendre sa respiration un peu plus saccadée. Il s'approche, la surplombe, lui coupant ainsi le soleil et devenant difficile à regarder à cause de la luminosité. Une mise en scène qui ne fit que le rendre plus imposant encore. Et puis, d'un coup, il se retrouva juste au dessus d'elle, tout près, trop près. Cette vision soudaine arracha un hoquet de stupeur, et elle essaye en vain de s'éloigner quand la main de l'inconnu vient l'appuyer contre le sol. Il n'est pas à proprement parler violent, mais toute son attitude dégage une envie de violence qui terrifie la jeune femme. Son visage s'approche encore, il grogne, lui faisant penser aux loups dans les mauvais films, et claque des dents comme pour la menacer. Au moment où il fait claquer ses dents, elle gémit faiblement sous la peur, se tassant un peu plus contre le sol comme pour y disparaître. Finalement, il reprend la parole:
"T'inquiète pas, j'ai déjà mangé… Et tu sens trop le savon. "
Maria dégluti difficilement. Déjà mangé...? Quoi? Ou qui? Pas un détenu quand-même! Elle pensa vaguement à sa colocataire et au surnommé Sphynx, seules personnes qu'elle avait vraiment pu rencontrer. Faites qu'ils aillent bien. Elle ne les connaissait pas vraiment, mais ils avaient en partie comblé l'immense sensation de solitude qui lui pesait depuis son arrivée. Non, depuis même son séjour à l'hôpital quand elle était encore en France, en fait. Mais elle aurait le temps de penser à ça après, si elle sortait vivante de cette rencontre. L'homme poursuivait déjà son discours:
"Pourquoi on t'amène ici, la biche ? T'as pas vraiment l'air récalcitrante… Et encore moins agressive. Tu te fais un potager pour me becter quand j'aurais le dos tourné?"
Outre le surnom qui ne la rassurait pas le moins du monde quant aux attentions de son interlocuteur, la première question désarma Maria un instant. Parlait-il de sa présence au jardin, ou à l'asile? Elle hésitait à lui demander, craignant qu'il ne s'agace, et finalement la réponse lui fut donnée par la seconde question posée, sincèrement ou ironiquement, elle l'ignorait. Vivement, elle secoua la tête, ce qui ne fit qu'emmêler un peu plus ses longs cheveux dans les épines des ronces:
"Non! Je vous le promets! Je ne mange pas... enfin... je ne... fais pas ça... Je voulais juste un endroit... calme... Les autres..."
"Les autres détenus me font peur" aurait-elle voulu dire, mais elle doutait que ce fut une bonne idée de raconter ça à un inconnu, détenu lui aussi. A la place, elle poursuivit ainsi pour s'excuser:
"J'ai juste retiré quelques ronces pour pouvoir marcher dans le jardin, mais si... si vous voulez, j'arrête! Je ne recommencerai plus! S'il vous plait..."
"Reculez-vous", mais non, impossible de formuler la demande à voix haute, ça aurait pu passer pour un ordre. Elle n'osait pas bouger, pas même redresser sa tête, déjà trop proche de celle de l'inconnu qu'elle pensait mangeur d'hommes. Elle était comme une souris face à un grand fauve, figée, le regard braqué dans celui du prédateur, à sa merci.
Et en plus, la panique semblait lui donner de plus en plus mal à la tête...
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Message envoyé le : Dim 8 Mai - 13:18
Jason Todd
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Elle était expressive, fébrile dans ses gestes. Je devais redresser la tête pour ne pas me prendre la sienne en plein nez. "Je voulais juste un endroit… calme… Les autres… " Les autres sont trop barges, c'est ça ? Les autres ne veulent pas de toi ? Je comprenais, qu'elle ait besoin de calme. Moi, même, j'avais envie de me sentir différent de tous ses psychopathes névrosés qui hantaient les couloirs d'Arkham. J'étais pas comme eux, non… j'étais brisé, mais pas comme eux.
" J'ai juste retiré quelques ronces pour pouvoir marcher dans le jardin, mais si… si vous voulez, j'arrête ! Je ne recommencerai plus! S'il vous plait…"
S'il vous plait ? Oh, tu parles si bien, bichette. Je pesais mentalement mes intentions. Est-ce que j'avais envie qu'elle arrête de me défricher le terrain ? Elle se mettait en situation de jardinière, mais est-ce que ça signifiait avoir un faon maladroit sur les basques ? Je suis solitaire, pas asociale.
Nous restions figés, à se fixer, l'un l'autre, sans bouger. Elle avait le souffle d'un animal apeuré et le mien, profond, ralentissait le tempo de nos respirations. Tranquille, mais chaud, il battait les soupirs dissonant de la biche au sol. Ses cheveux étaient les seuls à oser bouger, forcé par une brise furtive que les bâtiments laissait passer. Je sentais qu'inconsciemment, je me baissais contre elle. Mes lèvres entrouvertes affichaient deux canines, menaçante comme des crocs. Si j'avais été mal intentionné, elle y serait passée si facilement. Loin de moi l'idée de me faire du souci pour les autres, mais Arkham est le pire endroit pour prendre soin de ses patients. On est toujours seul, ou qu'on aille, ou qu'on soit. Elle est dans le même état que moi, personne pour venir la sauver, personne pour lui mettre les mains sur les yeux et la protéger de la violence extérieur. Elle finira comme moi, parce qu'elle est seule. Je ne le souhaite à personne. Je ne le souhaite pas à la biche.
J'attendais une nouvelle supplique, mais elle n'en fit rien. Elle ne m'implorait pas une nouvelle fois, j'en étais presque déçu. J'adoucis mon regard, mais ça ne changera rien. Je lui fais déjà peur.
" T'es toujours toute seule ? Sans personne pour te garder ? " soufflait-je, au bord du visage de la biche.
J'observe plus attentivement son visage. Elle a des yeux bleus de chaton qui on l'air de n'avoir rien vu du vrai monde. Elle est pâle comme si elle n'avait jamais vu le soleil. Elle aurait pu me dire qu'elle était née dans ce jardin hier, je l'aurais cru. Pendant un bref instant, j'observe ses lèvres tremblantes, qui supplie en silence qu'on la laisse tranquille. Je serre les dents. C'est toujours comme ça. On finira par l'abimer. Quoi qu'elle choisisse, on l'abimera. La vie nous abime. Je détourne la tête. Je capitule et relève la main, libérant son épaule de ma poigne suffisamment lourde pour la bloquer. Je me pose sur les genoux, elle, malheureusement toujours coincée entre et en dessous. Je fronce les sourcils, comme contrarié de l'avoir sous le nez. Sans la quitter du regard, je croise les bras sur mon torse qui se soulève lourdement. " Tu fais une drôle d'impression. Comme si on t'avait sortie d'une histoire de fées pour te mettre dans un conte macabre… Tu vois l'idée ? " J'avais bien conscience que ce n'était pas le meilleur endroit pour poser des questions ou faire un semblant de conversation et je n'avais aucune raison de la retenir coincée. Elle se sauverait au fond du jardin comme un animal craintif si ça lui chantait, elle essayerait de me sauter à la gorge si ça l'inspirait - mais je ne lui conseillerais pas. Elle n'avait aucune raison que je la morde. Pas maintenant. C'est pas à elle que je devais laisser des marques.
C'est pourquoi, je me levais. Les éraflures des ronces faisaient perlés des goutes de sang contre mon bras, contre lesquelles certains cheveux de la biche venait se coller. Je retirais une de ses mèches rassembler par le sang pour la laisser rejoindre le reste des cheveux emmêlés et je me tenais à nouveau debout. Je laissais de nouveau le soleil frapper son visage de porcelaine. Je lui tournais alors le dos, faisant face à la serre dont je lui avais bloqué l'accès. Ca se trouve, elle était toujours caché là quand j'y étais.
" Eh, la biche. "
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Message envoyé le : Dim 8 Mai - 14:05
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Les ronces prises dans ses cheveux donnaient l'impression de tirer dessus, le soleil - pour une fois pas dissimulé par d'épais nuages noirs - chauffait l'air toujours épaissi d'une sorte de brouillard poissant, et l'homme ne bougeait pas d'au dessus d'elle. Il la dominait, la maintenait au sol, la tenait entièrement à sa merci de par sa poigne ferme quoi que pas douloureuse. En silence. Seul le bruit du vent le remplissait. Même la respiration de l'inconnu était si calme qu'elle en était inaudible pour l'oreille non entraînée de Maria. Une respiration qui aurait pu être apaisante, en fait, dans un autre contexte. Une respiration sur laquelle elle aurait pu essayer de caler la sienne pour se calmer elle-même. Et pourtant, chaque souffle qui venait balayer son visage la glaçait un peu plus, lui donnait l'illusion que ce serait peut-être le dernier qu'elle sentirait sur sa peau. Et il se rapprochait, ce souffle. Elle le sentait. Elle voyait ce visage à la fois si gracieux et si terrifiant descendre vers le sien, elle apercevait les crocs que les lèvres entrouvertes découvraient, mais son regard ne pouvait se détacher de celui posé sur elle, aussi sombre que le sien était clair.
Quelque chose semble différent, soudain. Un détail, un détail sur lequel la jeune femme pétrifiée n'arrive pas à mettre la main. Mais elle en est certaine, quelque chose a changé. L'inconnu ouvrit la bouche, et, bien que la voix soit toujours la même, elle sembla moins oppressante à Maria:
"T'es toujours toute seule ? Sans personne pour te garder ?"
La question la surprend. Personne pour la garder? Pourquoi la garderait-on? Qui, ici, pourrait vouloir la protéger des autres? Certains gardiens se montraient plus sympathiques envers elle qu'au début, certes, mais tous s'agaçaient de ses crises, et aucun ne tendait l'oreille pour comprendre sa peur des autres détenus. Non, on ne la gardait jamais. Lentement, un peu hésitante, elle hoche la tête:
"Je ne connais personne véritablement ici..."
Devait-elle dire qu'elle n'était arrivée qu'il y a peu de temps? Etait-ce utile, ou est-ce que ça pouvait lui nuire? Elle ne voyait pas comment ça pourrait lui nuire plus que de ne connaître personne, à part le mystérieux Sphynx rencontré une fois dans la cour, aussi décida-t-elle de le préciser.
"Je suis arrivée... il y a un mois seulement..."
Pourquoi entretenir la conversation avec un homme potentiellement menaçant? Elle n'en avait pas la moindre idée. La pression redescendue dans sa voix semblait avoir libéré en partie celle de la jeune femme. Un autre silence entourant leurs regards mêlés, et l'homme sans nom se redresse, retirant sa main de l'épaule de sa "victime". Cependant, elle n'a pas le loisir de s'asseoir, celui-ci demeure presque assis sur elle, la coinçant entre ses genoux. Bras croisés, l'air solide, il dit:
" Tu fais une drôle d'impression. Comme si on t'avait sortie d'une histoire de fées pour te mettre dans un conte macabre… Tu vois l'idée ?"
Une histoire de fées? S'il savait... Cela dit, il n'avait pas tort, jusqu'à il y a peu, sa vie était un conte de fées, sans méchant dragon ou vilaine marâtre. Et c'était le point d'orgue de ce conte merveilleux qui l'avait plongée dans ce "conte macabre" comme il le disait. Elle détourna le regard, le baissant à moitié, honteuse au souvenir de ce qu'elle avait fait. Elle ne répondit pas à sa demande, pas par opposition, juste parce qu'elle n'ose pas, elle ne veut pas exposer la vérité sur elle-même. Après tout, même sa famille avait cherché à cacher ça. "Un secret de famille", comme disait Nygma. C'est ce qu'elle était. Un secret de famille. Son regard tombe sur les bras de celui qui la domine, et elle remarque des marques rouges et humides où se sont collés quelques cheveux à elle. Du sang. L'homme s'était griffé sur les ronces, peut-être en la suivant, peut-être en la surplombant. Il avait beau lui avoir fait peur, elle ne put s'empêcher d'avoir un peu mal pour lui, les griffures faites par les plantes tendaient à brûler plus que les autres en raison des petites saletés sur les épines. Quand il dégage ses cheveux de son sang et se relève, la libérant enfin, elle s'assied, se prenant à regretter de ne pas avoir de mouchoir à lui tendre. N'importe quelle personne aurait soupiré en se rendant compte qu'il ou elle avait une telle pensée ridiculement naïve, mais pas elle. Ca lui était trop naturel.
Un peu éblouie par le soleil qui illumine de nouveau son visage, elle se relève lentement, un peu maladroitement, quand la voix de l'inconnu s'élève à nouveau:
"Eh, la biche."
Elle n'hésite pas un instant et se reconnaît immédiatement. D'un coup, elle termine de se redresser, presque au garde à vous, raide, immobile:
"Oui Monsieur...?"
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Message envoyé le : Dim 8 Mai - 21:09
Jason Todd
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Elle était arrivée il y a tout juste un mois, mais qu'est-ce qu'elle avait pu faire au monde pour mériter de se retrouver là ? Je l'imaginais difficilement tuer des gens, être suffisamment dingue pour faire sauter la ville, mais j'aurais pu être surpris. Elle n'avait pas un accent d'ici, ça expliquerait son transfert. Ca me laissait perplexe et même un peu méfiant vis à vis d'elle. Toujours se méfier des visages d'anges, règle absolu. La légende urbaine raconte qu'il y a des patients juste à moitié dingues à Arkham, qui serait apte à sortir une fois guérie mais je n'ai pas eu le loisir d'affirmer que c'était vrai. Elle en était peut-être et quant à moi, je ne suis pas fou. On ne peut pas me placer à Blackgate. N'est-ce pas ?
Elle a l'air de poser sa voix plus facilement et ça me vexe. Ou alors, elle prépare un mauvais coup et ça s'annonce mal. Mine de rien, je reste sur la défensive. J'aime être la terreur des couloirs d'Arkham, qu'on s'écarte quand j'arrive et qu'on cherche la merde uniquement parce qu'on ne connaît pas les conséquences.
Je sens qu'elle chancelle, toujours à la manière d'un faon derrière moi. Je ne suis pas en situation de pouffer, mais si je l'avais en face, j'aurais pu esquisser un semblant de sourire, peut-être. Je relève mes manches et étale les perles de sang parent d'étoiles rouge mon bras. Elles sont fines, ça ne fait rien. " Essaye de tenir debout, je me suis retenue jusqu'ici, mais les victimes au sol, ça me rend dingue. "
En l'appelant, je me rapprochais de la serre, regardait curieusement à l'intérieur, entre les éclats de vitre brisés. Précautionneusement, je flanquais un coup de coude dessus pour la casser un peu plus et nous permettre d'y voir plus clair. De toute façon, elle était déjà cassée et elle était sale. On y voyait plus au travers.
" Oui Monsieur… ?"
J'ai toujours un moment de latence, quand on m'appelle monsieur. Comme si j'attendais une suite. Est-ce que ça s'arrêtera là ? Est-ce qu'on ajoutera Todd ou Wayne ? A quoi va t-on m'affilier. Un voile triste traverse mon regard, mais je fais comme si de rien était. Ce n'est pas comme si elle allait répliqué.
" Todd. T'es bien protocolaire pour une biche. T'es déjà entrée à l'intérieur ? "
Par dessus mon épaule, je la regarde, sans parvenir à adoucir mon regard. Mes yeux sont fins, j'ai des cils d'une longueur interminable, j'aurais pu être une poupée et pourtant, ils restent meurtriers. " Toi, tu t'appelles comment ? " Je pose ma main sur la poignée en même temps et joue avec elle. " Putain … " Je souffle doucement entre mes dents, avant de planter mes canines contre ma lèvre. Fermé, mais pas à clefs. Je recule légèrement et pose la pointe de mon pied contre celle-ci. Bon, j'avais ma réponse, elle n'était jamais entrée à l'intérieur… Ou alors elle avait une force herculéenne qui ne lui ressemblait pas. Je recule un peu plus, poussée par l'impulsion de ma jambe. Et je la fixe, les yeux ronds. Non, ça me paraissait complètement dingue qu'elle puisse l'ouvrir. Mais ç'aurait été drôle qu'elle tente. Pour moi, c'était trop simple, un coup de pieds et elle lâchait.
" Tu sais l'ouvrir ? "
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Message envoyé le : Lun 9 Mai - 18:45
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
" Todd. T'es bien protocolaire pour une biche. T'es déjà entrée à l'intérieur ? "
Bien protocolaire? La jeune femme n'est pas certaine de comprendre. Elle n'a fait que s'adresser normalement à l'inconnu, mais sans doute les règles qu'elle a connu hors d'ici ne s'y appliquent pas. Malgré tout, elle préfère se rattacher à sa politesse, c'est pour elle le signe qu'elle n'a pas sombré dans la folie qui l'entoure désormais. Timide, presque plus qu'effrayée à présent, elle regarde la serre que l'homme désigne du doigt, et secoue doucement la tête: "Non Monsieur, je n'étais jamais allée aussi loin avant... je pensais dégager le chemin... avant..."
Elle regarde vaguement ses jambes de pantalon abimées par sa course dans les ronces, et se demande si elle aura moyen de les raccommoder, pour ne pas sembler trop débraillée lorsqu'elle sera obligée d'être dans une salle commune. Mais ce n'est pour le moment qu'un détail, et son attention se reporte rapidement sur celui dont elle ne connaît que le nom de famille. Il la regarde de biais, son corps face à la porte fermée de la serre. Elle croise son regard et un frisson la traverse, un frisson de peur mêlée d'une certaine admiration, forcée par l'intensité du regard qu'il lui porte. Une fois de plus, elle pourrait admirer ses traits fins et harmonieux. Et ce coup-ci, elle saisit inconsciemment, et très brièvement, l'occasion, notant la beauté de son regard en dépit de la peur qu'il lui inspire. Sa voix masculine coupe court à son observation involontaire:
"Toi, tu t'appelles comment ?"
Maria entrouvre les lèvres, étrangement surprise par la question. En réalité, ce n'est pas la question elle-même qui la perturbe, mais son hésitation sur la réponse à apporter. Que devait-elle donner? Son nom de famille, comme lui? Des Fernandez, il devait y en avoir des milliers, peu de chance de remonter ainsi jusqu'à sa famille donc, même en décelant son accent français. Mais l'appellerait-il alors simplement "Fernandez", comme certains gardiens continuaient de le faire? Puis ce nom était celui de sa famille... cette famille qui n'avait plus voulu supporter la souillure qu'elle y apportait... Continuer de se faire soi-même appeler par ce nom, c'était un peu continuer de leur imposer cette saleté, même à distance. Ils ne voudraient pas... et malgré ce qu'il lui faisaient subir, elle n'arrivait pas à le leur reprocher, convaincue d'être la seule fautive dans l'histoire. Non, elle ne pouvait plus se faire appeler ainsi. Maria alors? Oui, pourquoi pas... C'était un peu trop familier pour la relation qu'elle avait avec le dénommé Monsieur Todd, mais en même temps, il la tutoyais déjà, alors...
"Je m'appelle Maria, Monsieur."
La tête un peu plus lourde que quand elle était allongée dans les ronces, elle regarde l'homme essayer d'ouvrir la porte de la serre, sans succès. Quand il lui demande si elle sait l'ouvrir, elle secoue la tête de nouveau, un peu moins vive que la première fois:
"Je n'ai jamais essayé, et on ne m'a pas donné de clef... Je... Je peux essayer de vous aider, si vous voulez..."
Elle ne se leurrait pas, s'il n'y arrivait pas, c'était impossible pour elle seule. Mais peut-être qu'à deux, ce serait faisable. Et à vrai dire, la chaleur semblait l'assommer au point que ses membres lui semblaient un peu flous, et bien qu'il s'agisse d'une serre, donc d'un endroit censé être chaud, elle était si sale, couverte de terre, de poussière et de quelques plantes grimpantes, qu'elle devait être plus un lieu d'ombre qu'autre chose. Son nouvel état la poussait à chercher un coin plus frais, pour sentir mieux sa peau qui semblait comme s'évaporer au soleil. D'un pas mal assuré, elle s'avance vers la porte, et tente de la pousser faiblement, s'attendant à ce que le détenu qui l'observait vienne l'y aider.
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Message envoyé le : Lun 9 Mai - 21:16
Jason Todd
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Je n'aime pas son regard. Il est trop innocent, constamment surprit. Il déstabilise, trop sincère. J'ai de plus en plus de mal à la voir comme une menace potentiel. Je ne me laisse pas amadouer, tu sais, la biche. Je ne baisserais pas ma garde pour tes beaux yeux.
"Je m'appelle Maria, Monsieur. "
Je commence un sourire, qui s'estompe. Je voudrais sourire parce qu'elle m'appelle encore monsieur avec que depuis quelque temps. Je suis Todd, juste Todd. Je n'ai plus de prénom, ou alors on se contente de me hurler dessus pour m'interpeller. Sauf que je ne souris plus, parce que j'ai vu l'hésitation dans son regard, la même que moi. Elle ne savait pas comment se faire appeler, mais elle a finalement choisit. Pourquoi ça, la biche ? Pourquoi avoir hésité ? Après tout, je m'en fous, n'est-ce pas ?
Je hoche la tête, tout simplement. Ce sera Maria la biche. Les bras hermétiquement croisés, je regarde Maria la Biche s'approcher de la porte et tenter de forcer dessus. Si elle forçait véritablement. Etais-elle réellement capable de pousser, avec de si petit bras ? Je me rapproche alors qu'elle tente vainement d'ouvrir le passage et moi, j'observe attentivement les gonds. Si j'avais eu les outils nécessaires, j'aurais pu l'ouvrir et la remettre en place, mais je n'ai que mes mains et mes pieds.
Je ne pensais pas que ma sortie quotidienne se transformerait en atelier bricolage avec un faon dénué de force, mais soit, j'allais faire avec. Je me glisse sous ses bras, les force à s'écarter sous mon passage, quitte à être un peu insistant et tend la main en arrière pour la faire reculer. Face à face avec la porte, je jette un regard complice à Maria la biche.
" Tu peux reculer si tu veux, ou si tu crains les bruits, mais tu peux aussi rester en place. "
Je la préviens, mais je ne lui laisse pas vraiment le choix de choisir que j'enfonce déjà la porte d'un coup de pied. Elle claque contre le chassie, fait trembler les vitres, mais rien ne se casse. On aura peut-être alerté les gardiens, mais au moins, c'est ouvert. La porte garde l'impact de mon pied, malheureusement. La poussière voltige, partout. Il faut que j'agite le bras pour l'écarter de mon visage, mais je ne peux me retenir d'éternuer violemment. Une fois, puis deux ! Je suis obligé de reculer, bousculant doucement Maria au passage. Mon dos tape son épaule et je constate que je pourrais la cacher derrière. Je renifle, souffle la poussière que j'ai respiré, comme un chien qui a reniflé un mauvais endroit.
" A toi l'honneur, la biche. "
Je tousse entre temps et lui désigne le passage ouvert.
" Fais gaffes aux bout de verres. Je te porte pas si tu te coupes."
D'un geste de bras, je m'essuie le front et regarde en arrière. Il fait chaud ici, le soleil cogne sur nos tenus. Je tire sur l'encolure, je n'en peux plus, de cette orange qui m'agresse les yeux. Les gardes n'ont pas l'air d'accourir, ni de me viser. Peut-être qu'ils n'ont pas entendu, mais s'ils arrivent, je vais surement passé un quart d'heure désagréable. Ca n'en fera qu'un de plus.
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Message envoyé le : Mar 10 Mai - 9:38
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
La porte ne bouge pas d'un millimètre, comme si la jeune femme n'avait fait que poser la main dessus sans pousser. Etait-elle vraiment si faible que ça? Sans doute, oui... Mais elle n'abandonne pas, continue de pousser, de moins en moins fort parce que son corps s'engourdie toujours plus, mais elle n'en a pas conscience. Lui la regarde, bras croisés, stable sur ses pieds, et elle se sent ridicule de se montrer ainsi démunie devant une simple porte un peu rouillée. Quand tout à coup, il apparaît juste devant elle, tout près d'elle, trop près même, bien que la chaleur la fatigue trop pour bondir de nouveau en arrière. Il est entre elle et la porte, entre ses bras, elle aurait pu l'étreindre si ça avait été un ami. Mais ce n'en était pas un, il avait exprimé clairement qu'il la voyait comme une victime potentielle, en particulier si elle venait à de nouveau s'écrouler au sol. Elle recule donc de quelques pas, un peu maladroitement, surveillant le sol pour ne pas glisser sur une ronce de nouveau, tandis que la voix masculine du dénommé Todd s'élève:
"Tu peux reculer si tu veux, ou si tu crains les bruits, mais tu peux aussi rester en place."
A peine avait-elle eu le temps de comprendre ses propos et d'amorcer un mouvement de bras pour se protéger qu'il enfonçait la porte d'un coup de pied d'une puissance saisissante, du moins pour la frêle jeune femme qu'elle était. La porte s'ouvre avec fracas bien qu'aucun éclat de verre ne vole, et un nuage épais de poussière se répand autours du brun, allant jusqu'à Maria qui protège son nez et sa bouche d'une main. Lui tousse, recule, et heurte Maria qui s'en rend à peine compte, ne constatant presque que visuellement son contact imprévu. Elle ne bouge cependant pas, ne se sentant étrangement pas pressée par le contact, qu'elle suppose donc n'être qu'à peine perceptible pour son interlocuteur aussi. Elle le regarde secouer un peu la tête et expirer la poussière respirée, d'une manière qui lui arrache un très faible sourire.
"A toi l'honneur, la biche"
Elle hésite, le regarde de nouveau pour être sûre qu'il n'a pas l'air énervé ou mal intentionné, regarde la serre tandis qu'il lui dit de ne pas se blesser, et finalement, se décide à le contourner lentement, malhabilement, son épaule longeant en réalité le dos de l'homme sans qu'elle s'en rende compte. Elle avance, arrive au niveau de la porte le long de laquelle pend une ronce épaisse. Elle a chaud. Non, en fait, elle a si chaud que sa peau semble endormie. Elle espère trouver un air un peu plus frais à l'intérieur, juste pour sentir un changement sur sa peau, même minime. Un pas à l'intérieur. Son bras droit se griffe contre la plante en raison de ses manches remontées, mais elle a juste l'impression qu'une mouche l'a frôlée, et elle se contente de frotter du bout des doigts sa peau légèrement ensanglantée, ne remarquant pas la marque rougeâtre sur ses doigts. Un autre pas. Un troisième, mais celui-ci ne touche pas le sol. Ou plutôt, si, du point de vue de l'homme qui la regarde dans son dos, le pied a sûrement touché la terre, mais elle ne la perçoit pas, elle a l'impression que son pied est en chute continue, sans rien pour se poser. Le sol a aussi disparu sous son pied déjà posé, la température semble n'avoir pas changé d'un iota dans la serre. Aucun repère, pas de sol sous ses pieds, pas de table sous sa main qu'elle pensait pourtant avoir accrochée dessus pour empêcher sa chute. La serre qui s'élève d'un coup, la terre qui se rapproche à vive allure puis se stoppe nette, légèrement de biais, la table sur sa droite d'un coup très proche de son regard, comme si sa tête reposait contre le bord qu'elle ne sent pas. Et surtout, aucune douleur. Pas même celle des muscles contractés lors de la chute. Rien. Juste une peur floue, une incompréhension temporaire. Le monde cesse de bouger, elle reste immobile un instant, comme si tout n'avait été qu'un rêve, puis, d'un coup, deux choses lui reviennent en tête: son état nerveux, et les paroles de l'homme brun quand aux "victimes au sol". Elle baisse les yeux, comprend qu'elle est au sol, tombée par la perte de toute sensation physique, rendant la maîtrise des muscles et des mouvement ardue, et relève la tête brusquement. Il fallait qu'elle se relève, vite. Avant qu'il ne lui saute dessus de nouveau. Avant qu'il ne la voit plus que comme une victime au sol, perdue d'avance...
Son cerveau carbure. Impossible de compter sur ses muscles seuls, il faut qu'elle se serve de sa vue pour s'orienter. Elle regarde la table à sa droite, lève sa main devant ses yeux, et la regarde se poser dessus, serrant les doigts autours du bord jusqu'à ce qu'il lui semblent visiblement contractés. Puis elle regarde ses jambes, en contracte une comme elle pense se souvenir qu'il faut le faire, se regarde la lever et poser le pied à plat. Puis de nouveau, regard vers le bras qu'elle contracte pour se hisser debout, chancelante, surveillant du coin de l'œil ses pieds qu'elle garde à plat. Bon. Elle était debout. Mais dans quel état...
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Message envoyé le : Mar 10 Mai - 11:08
Jason Todd
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La biche parcourt mon dos de son épaule. Subitement, elle n'a plus l'air de la craindre. Je ne devrais pas être surpris, à Arkham. Ils sont tous lunatique. Je ne bouge pas, mais je ne comprends pas. Je peine à croire qu'un jour , je puisse comprendre les locataires de cette maison de psychopathe. Elle entre et je lui emboite le pas. Il fait encore plus chaud à l'intérieur, on suffoquerait si on y restait trop longtemps. En hiver, la serre devait être agréable, surement… J'espère que je n'y serais plus, en hiver. Les vitres sont tellement sales qu'elles cachent le soleil. Étonnement, il fait sombre. Comme un microcosme décadent. On se croirait dans une jungle que personne n'a encore explorée. Ce serait agréable si nous n'étions pas dans un huis clos glauque. Je laisse la biche, découvrir l'endroit et je fais ressortir mon sens pratique. Est-ce qu'on pourrait, objectivement, se planquer ici, voire y planquer des choses. Ca me paraît envisageable.
Et du coin de l'œil, je la vois. Elle a l'air de rater une marche sur un sol résolument plat. C'est tellement absurde, mais j'ai encore les réflexes d'un Robin qu'on a dressé comme un chien. Rattrape-le, Jay ! Ni une ni deux, je reviens à mon état de héros secondaire et ça m'agace. Je n'ai plus envie de jouer les héros, ça ne m'a jamais rien apporté, mais malgré tout, je fais une glissade fluide jusqu'à elle, mais un cran trop tard. Robin, recommence ! Mon cœur se serre, j'entends le bruit sourd d'un coup sur la table.
Bong.
Je grimace pour elle. Je ne suis plus un héros, mais je ne peux m'empêcher de me souvenir de ce qu'un coup sur la tête produit. Respire, Jay. C'est bon, tout va bien. Je ressens les vibrations de chaque coup. De la sensation de mon crâne, qui se fissure. Tout va bien. Je hoche la tête, à moi, même. Oui, tout va bien. Elle est par terre, immobile et je suis incapable de bouger. Je pense à trop de chose. Mon regard est planté dans le sien, mais c'est comme s'il regardait au travers.
Le bruit lointain des gardes me ramène à la réalité. Je ne pense pas qu'ils approchent, et le bruit était trop sourd pour qu'ils aient pu l'entendre. Ma respiration reprend enfin, sans mon accord. J'ai l'air de revenir à la réalité, déboussolé, je fronce les sourcils, furieux et attrape son visage pour le pencher de droite à gauche.
" He ! Regarde où tu mets les pieds, j'ai pas envie qu'on me colle encore des fléchettes dans la nuque ! "
Les gardes pourraient penser trop facilement que c'est moi qui l'ait agressé. Et les calmant commencent à devenir trop récurant à mon gout. C'est gonflé et elle aura une vilaine bosse. Je ne saurais pas dire si tout va bien dans sa tête. De toute façon, si elle est ici, c'est qu'elle a déjà un problème. J'incline plus sa tête. Elle est rouge où là où sa tête à taper. Je continue mon inspection, avec patience et attention. Mes doigts contournent sa blessure, parcourt une partie de son visage amoché.
" C'est pas toi qui aura des problèmes la biche…, je prononce doucement, concentré sur ma tâche, est-ce que ça te lance ? Ca tourne ? Tu vois floue ? "
Check up accompli, Bruce faisait toujours ça. Connard. Je remarque alors le sang qu'elle a mit sur la table. C'est pas sa tête ça.
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Message envoyé le : Mar 10 Mai - 18:32
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
La tête lui tourne un peu, en dépit de l'absence de douleur. Est-ce qu'elle se l'est cognée? Impossible de le dire, puisqu'elle ne ressent rien. Cependant, la réponse lui arrive assez vite: le brun au regard noir s'est précipité à ses côtés au moment de la chute, arrivant devant elle alors qu'elle levait les yeux pour comprendre ce qui lui était arrivé. Mais elle ne le voyait qu'à moitié, perdue dans sa réflexion sur son nouvel état. Elle restait muette, aussi silencieuse que lui qui la regardait sans un mot. Qu'attendait-il? Elle n'en savait rien. La conscience de sa situation la frappa, et elle tenta de se relever, se basant sur sa vue pour contrôler ses muscles et la position de ses membres, quand de nouveau, le monde se mit à bouger d'une manière incontrôlée. La serre pencha sur la droite, sur la gauche, pivota de même, sans qu'elle puisse décider d'où se posaient ses yeux. Que se passait-il? Sa tête semblait tourner toute seule...
"He ! Regarde où tu mets les pieds, j'ai pas envie qu'on me colle encore des fléchettes dans la nuque !"
C'est lui qui parle, celui qui s'est présenté sous le nom de Todd. Elle remarque qu'il est bien plus proche qu'avant, et que son regard est encore plus sombre, plus coléreux. Il avait dit qu'il n'aimait pas les victimes au sol, qu'il ne résistait pas à l'envie de leur faire du mal, ou du moins était-ce ainsi qu'elle l'avait compris. Et là, c'était lui qui faisait bouger sa tête, vraisemblablement. Dans quel but? Cherchait-il à lui faire mal? Mettait-il à exécution sa mise en garde? Lentement, Maria lève une main en la suivant du regard, et la pose sur le bras du détenu dans le but de le repousser. Cependant, impossible de savoir si elle pousse trop fort ou pas assez, et la crainte d'être violente fait que sa main est simplement posée et ne pousse nullement le bras qui la tient fermement. Son visage tourne encore, un peu plus en biais ce coup-ci, et elle a l'impression que son interlocuteur regarde sa tête. Se pourrait-il qu'en fait, il vérifie si elle s'est blessée...? Le geste, pourtant naturel pour elle, la surprend de la part de cet homme qui s'est présenté comme puissant et plutôt violent. Le monde cesse de bouger, mais elle voit son bras continuer d'évoluer autours de son visage, ce qui lui laisse penser que sa main continue de la toucher au visage, sans pour autant pouvoir en être certaine.
"C'est pas toi qui aura des problèmes la biche… Est-ce que ça te lance ? Ca tourne ? Tu vois floue ?"
La voix de l'homme en face d'elle est, étrangement, plus douce qu'avant, moins incisive. Une voix qui s'enquiert, une voix qui veille, qui rassure même, d'une certaine manière. Plus de colère? Plus d'envie de la plaquer au sol, de la "mordre"? Drôle de cannibale... Mais dans le fond, l'était-il seulement réellement? Peut-être s'était-il moqué d'elle, tout simplement. Dur de savoir quoi en penser, mais en tout cas, son attitude n'avait plus rien de menaçant, et malgré sa position délicate, ce changement calmait un peu les battements affolés du cœur de la femme encore jambes au sol. Lentement, elle se concentre pour amorcer un mouvement de tête, espérant ne pas avoir à lutter contre une main qui la retiendrait, et fait signe que non:
"Je n'ai pas mal, ça va. Navrée, j'ai juste glissé... Je peux me relever"
Elle ne le dirait pas. Elle avait peur de le dire. Peur d'avouer son état de faiblesse, peur des abus qu'il pouvait entraîner. Peur qu'il s'agace, lui aussi, comme les gardiens, et la laisse perdue et sans moyen de se déplacer dans cette serre loin du bâtiment, hors de portée de voix pour elle. Plutôt faire passer son accident sur le compte de la maladresse. Cependant, sa voix n'était pas des plus convaincante... En effet, l'absence de sensations, si elle n'empêchait pas réellement d'articuler, faussait la sensation d'ouverture des lèvres, et entraînait parfois de vagues imprécisions sur la prononciation de certains sons. Pas comme quand on a des dents arrachées, ou une plaie dans la bouche non. Ni vraiment comme quand on est sous anesthésie et qu'on plane à moitié. Non, le débit des paroles est normal, l'ordre des mots aussi, mais le tout laisse une très vague impression des ces petits restes qui perdurent plusieurs heures après une anesthésie générale, restes à peines perceptibles mais présents à l'oreille attentive. Elle le sait. Elle s'en est déjà aperçue une fois, avant cet incident. Mais ça ne coûtait rien de tenter une histoire, c'était toujours mieux que de se présenter comme démunie, presque nue face à un homme sûrement capable de la briser entre ses bras.
Doucement, gérant ses gestes grâce à sa vue, elle parvint à se relever, chancelant un peu, une main toujours appuyée sur la table. C'est comme ça qu'elle le remarqua: le sang, sur la table. Son sang, assurément. Frais, bien rouge, il venait d'y être déposé. Elle jette un coup d'œil à son bras indolore, et y voit des petites traînées de sang plus des traces de sang étalé dans sa chute. Elle ignore comment elle s'est fait cette blessure, il n'y a pas d'éclat de verre sur la table, mais elle ne semble pas profonde, et sans doute cessera-t-elle de saigner d'ici peu de temps. En revanche, il lui faudra bien laver son bras en rentrant, pour espérer éviter une potentielle infection. Elle y passe le doigt maladroitement, espérant ressentir le picotement familier d'une blessure qu'on effleure, mais ne ressent rien, bien que son doigt ait appuyé plus que de raison sur la plaie. Pas un frisson, pas un froncement de sourcils, pas un soupire, rien. Elle cesse de regarder la plaie, et réfléchit. Il lui fallait détourner l'attention de l'autre détenu, l'occuper jusqu'à ce que son sens revienne, et qu'elle soit en mesure de marcher jusqu'aux portes pour retourner à sa cellule. Lui parler, et surtout le faire parler, qu'il ne remarque rien, qu'il ne parte pas non plus en la laissant à son sort. Si elle restait seule, qui sait si on penserait à venir la chercher ici...
Elle décide de commencer par rebondir sur sa réflexion, qu'elle avait un peu occultée mais qui lui trottait dans la tête malgré tout. Il disait qu'il risquait d'être anesthésié, qu'on risquait de croire qu'il l'avait blessée lui. Un maigre sourire mal assuré aux lèvres, elle le regarde et répond:
"Pour les gardiens... je leur dirai que vous n'avez rien fait... ils savent que je suis..." elle hésite, et finalement termine "maladroite..."
Oui, elle le défendrait face aux gardiens. Elle n'avait pas de raison de vouloir le voir accusé à tort, et effectivement, eux savaient qu'elle avait des crises du genre, ils la croiraient donc. Elle entend d'ailleurs des voix masculines, mais celles-ci disparaissent doucement, signe qu'elles s'éloignent de la serre. Gardiens ou détenus, qu'importe, ici, personne ne vient, elle ne peut donc que continuer à gagner du temps. Mais pour le faire vraiment parler... il lui faudrait une question... une question à laquelle il n'aurait pas de raison de refuser de répondre, surtout. Une idée lui vient, aussi sincère que bienvenue:
"Dites... Pourquoi m'appelez-vous "la biche", monsieur?"
Pas de reproche dans la voix, juste une honnête sincérité, accompagnée d'un regard à la couleur de l'eau de la méditerranée.
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Message envoyé le : Mar 10 Mai - 19:54
Jason Todd
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Fais attention, Jason, on doit prendre soin de la famille. Je me souviens comment Bruce soignait mes écorchures. Il avait beau avoir une poigne capable de déboiter la mâchoire, il me soignait toujours comme si j'étais la personne la plus fragile. Du sucre. J'étais du sucre et je me rendais compte que je reproduisais le même schéma. Sauf que je ne veux pas ressembler à mon père.
Une moue malheureuse se pose sur mes lèvres, mais je continue d'inspecter le visage de Maria. Elle est en sucre, réellement. Sa main se dépose sur mon bras, à peine plus lourd qu'une plume ou qu'une patte de chaton. Je la laisse hocher la tête, en la maintenant néanmoins dans une position qui l'empêcherait d'être brusque.
" Je n'ai pas mal, ça va. Navrée, j'ai juste glissée… Je peux me relever. "
Soit, montre moi, le faon. Je relâchais son visage, en gardant les mains à distance raisonnable. Mon visage se durcit, contre ma volonté, mais c'est l'attention qui me crispe. Je guette le moindre effet qui ferait penser à un état de choc. Quelque chose cloche, mais j'ai du mal à percevoir quoi… Ce n'est pas mon boulot en même temps. J'ai pas à m'inquiéter.
" Pour les gardiens… je leur dirai que vous n'avez rien fait… ils savent que je suis… maladroite…"
Tiens donc ? Je hausse les sourcils, faussement surpris.
" A peine un mois ici et t'as déjà une réputation sur le dos ? Bien joué, mais, c'est…"
Gentil ? Elle était pas obligée ? Non, elle ne l'était pas. Elle pouvait bien se taire et me laisser prendre toutes les responsabilités sur le dos. Ca ne changerait rien. Voilà, la réponse était là…
" C'est inutile, la biche. Je suis connu comme le loup blanc et je fais partie des bêtes noirs des gardiens… Je suis solide. Et j'ai des crocs s'ils cherchent trop. Occupe toi de ton cas, ça vaut mieux. "
Je me crispe à nouveau quand j'entends les gardiens faire la ronde. Je pose un doigt près de ses lèvres en regardant en arrière, mais nous sommes encore tranquilles. Je n'avais pas envie d'être de nouveau jeté dans cette petite cellule où je m'ennuyais comme un rat mort. Ce n'était bon qu'à devenir suicidaire ou morbidement agressif.
" Dites… Pourquoi m'applez vous "la biche", monsieur? "
Elle est peut-être minuscule, mais elle est finaude. Si elle comptait me prendre à revers, c'est réussi. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me parle d'elle même. Engagée la conversation semblait déjà être un terrain glissant et elle y mettait ses petits sabots, à tâtons.
" Tu deviens bavarde, bichette ? Je commence avec un sourire, Il suffirait de nous regarder dans un miroir, tu comprendrais vite. J'ai l'air d'un prédateur à côté de toi." Je me penche en avant, les sourcils toujours aussi durement inclinés et inspecte son regard bleu, effarouché comme si on allait la manger à chaque instant. " Tu tiens à peine debout et tu sautilles dès qu'on s'approche. Un vrai biche. Étonnant qu'on ne t'ait pas encore mangé… Enfin…"
Oui, qu'est-ce que j'en sais ? Elle a peut-être déjà croqué, elle. Je ne la connais ni d'Eve ni d'Adam. Je secoue la main. Je ne suis pas là pour chercher à comprendre les autres, j'ai une tâche qui m'appelle à l'extérieur. Je retiens une perle de sueur sur mon front. Il fait chaud à crever ici. Je me pousse alors de la table et en profite pour essuyer le sang qu'elle a sur le bras de ma manche.
" Et, c'est Jason. "
Je m'écarte un peu plus, regarde dans les pots. Des vestiges de plantes abandonnés, certaines se débattent pour survivre. Malheureusement, je n'ai pas la main verte. Il reste des outils qui ne semble pas avoir été utilisée depuis des siècles. Je retire de la poussière sur une vitre.
" Tu peux m'appeler Jason, si ça te chante. Même si tout le monde s'en fout. "
Ceci dit, que le monde s'en tape, ça me faisait ni chaud ni froid. Ma famille, elle, s'en fout. Ceux qui étaient de ma famille. De toute façon, ils n'ont plus du prononcer mon prénom depuis longtemps. Je suis mort pour eux. Je n'étais plus avant même de l'être, réellement, mais dehors, je saurais quoi faire. Je serre mon poing, fais jouer mes doigts pour les détendre.
" Reste pas planter là, la biche. "
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Message envoyé le : Mar 10 Mai - 21:29
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Maria ne lâche pas le regard de son interlocuteur, comme si elle le retenait ici grâce à ses yeux. Il semble croire à son histoire de maladresse:
"A peine un mois ici et t'as déjà une réputation sur le dos ? Bien joué, mais, c'est… C'est inutile, la biche. Je suis connu comme le loup blanc et je fais partie des bêtes noirs des gardiens… Je suis solide. Et j'ai des crocs s'ils cherchent trop. Occupe toi de ton cas, ça vaut mieux."
Oui, elle avait déjà une réputation. Maria Fernandez, la détenue gentille mais ennuyante. Certains gardiens ne s'étaient pas gênés pour le lui dire en face, et elle aurait voulu que ça ne l'atteigne pas du tout, mais elle n'y pouvait rien, être un poids n'était pas quelque chose qu'elle réussissait à accepter. Elle n'avait jamais voulu devenir dépendante des autres, ni envahissante par ses problèmes. Elle aurait voulu que tout s'arrête comme convenu le dernier soir chez elle, vers 4h du matin... Une larme solitaire monte à son œil droit, elle la voit par sa vision qui devient plus floue, et se concentre pour la ravaler. Elle est convaincue d'avoir réussi, que ça ne s'est pas vu, mais en réalité, la larme chaude a roulé sur sa joue insensible avant de s'échouer sur la terre sèche et poussiéreuse de la serre. Certaine que rien n'a changé, elle garde son demi sourire fatigué et ne détourne pas le regard. Elle réfléchit aux paroles du semi inconnu.
Oui, il lui avait fait peur. Oui, il lui avait fait penser à un loup, plus noir que blanc d'ailleurs. Et oui, elle était convaincue de sa solidité, il suffisait de voir comme il avait débloqué la porte de la serre. Mais malgré ça, elle ne voulait pas qu'il ait d'ennuis avec les gardiens. Surtout pas à cause d'elle. Non, elle expliquerai aux gardiens qu'elle avait fait une crise, ils comprendraient. Et s'ils menaçaient l'homme, elle s'interposerait du mieux qu'elle le pourrait. Mais puisqu'il semblait nier cette idée, elle n'insista pas, ça ne l'empêcherai pas d'agir de la manière la plus juste à ses yeux. Immobile, concentrée sur garder son équilibre, elle observe son interlocuteur qui lui sourit enfin en répondant à sa question.
"Tu deviens bavarde, bichette ? Il suffirait de nous regarder dans un miroir, tu comprendrais vite. J'ai l'air d'un prédateur à côté de toi."
Elle n'est qu'à moitié d'accord avec les dires du détenu, qui certes était clairement plus fort qu'elle, mais ne semblait pas particulièrement avide ou affamé, prêt à lui sauter à la gorge comme il l'avait semblé quelques instants plus tôt. Si son regard n'avait pas gardé son air strict, il aurait pu passer pour un grand frère bienveillant. Enfin, sans doute était-ce une pensée à garder pour elle. Il poursuit, le visage plus proche d'elle qui, par manque d'équilibre, ne peut reculer:
"Tu tiens à peine debout et tu sautilles dès qu'on s'approche. Une vraie biche. Étonnant qu'on ne t'ait pas encore mangée… Enfin…"
En entendant la dernière phrase, le sourire grandissant de Maria s'estompe, et son regard, redevenu plus lumineux malgré son état, s'assombrit de nouveau. Se faire manger... Profiter de sa faiblesse... c'était déjà fait. Il ne pouvait pas savoir, bien sûr, et elle n'allait pas lui en parler, elle avait honte de ce qui lui était arrivé. Mais les mots avaient fait leur effet, les souvenirs remontaient: la peur, la honte, la douleur, l'isolement, l'abandon. Une suite tragique qui l'avait amenée ici, où elle ne connaissait personne. Elle baisse le regard, instinctivement, comme si son histoire pouvait se lire dans ses yeux. Une nouvelle larme monte et lui donne l'illusion d'être ravalée alors qu'elle trace une ligne brillante sur sa seconde joue, chutant cette fois-ci silencieusement sur la manche orange qui apparaît sous ses yeux pour essuyer les traces rouges à moitié séchées sur son bras. Elle relève le regard d'un coup, surprise, lançant un regard de réelle incompréhension à cet homme de plus en plus déconcertant.
"Et, c'est Jason." Annonce-t-il naturellement, comme s'ils reprenaient leurs présentations respectives. Jason... Elle hésite, ouvre la bouche, reste un instant silencieuse, ses joues encore un peu brillantes, et finalement, parvient à articuler:
"Merci... Jason..."
Elle s'attend un instant à ce qu'il la reprenne, mais non, il annonce à la suite:
"Tu peux m'appeler Jason, si ça te chante. Même si tout le monde s'en fout."
Bien, alors Jason il serait, pour elle. Et elle ne s'en moquait pas. Un nom de famille, c'était une appartenance. Un prénom, c'était une identité personnelle. Lui donner son prénom c'était lui autoriser une connaissance de cette identité propre, et ça la touchait sincèrement, même si lui semblait ne rien y voir de particulier. Finalement, il s'éloigne, va vers l'entrée de la serre:
"Reste pas planter là, la biche. "
Il voulait sortir...? Non... Elle ne le pouvait pas, elle était incapable de marcher, incapable même de se retourner pour le suivre du regard. Non... Mais pas le choix, elle ne pouvait l'empêcher de sortir, lui. Au moins devait-elle se trouver une excuse pour rester. Incapable de sentir la réelle température de l'air autour d'elle, et jugeant que la terre et la poussière sur les vitres devaient créer une ombre suffisante pour que l'air de la serre soit plus frais que celui à l'extérieur, elle invente:
"Je... je vais rester un peu ici, il fait trop chaud dehors... je me sens mieux au frais, ici... Mais je ne veux pas vous retenir..."
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Message envoyé le : Mar 10 Mai - 22:24
Jason Todd
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" Merci… Jason… "
Elle me prince le cœur. Je n'aurais peut-être pas dû lui dire de m'appeler Jason. Les dernières fois où je l'ai entendu, je n'ai pas apprécié. Jay, Jaybird… Batsie ne viendra pas sauver son oisillon. Je me contente de regarder le sol. Bruce ne me dira plus jamais merci. Dick non plus. Mais elle est sincère. La peine n'en est que plus lourde. Pourquoi la vie fait si mal, au fond ?
Je me demande parfois, si je n'aurais pas mieux fait de rester mort. Tout aurait été plus simple, pour tout le monde.
Alors que je l'invite à me rejoindre, elle reste au même endroit. Immobile, à sa place. C'est vrai ça, elle n'a pas bougé d'un pouce. Je me demande si je lui ai faits mal, mais je crois me souvenir d'avoir fait attention à ne pas être brusque. Elle est fragile, certes, mais je ne la casserais pas avec une caresse. Elle ne me regarde même plus. J'amorce un pas vers elle.
" Je… je vais rester un peu ici, il fait trop chaud dehors… je me sens mieux au frais, ici… Mais je ne veux pas vous retenir. - Tu sais ma biche, tu vas crever d'insolation ici… A moins que tu sois suicidaire."
Certes, je n'avais pas été délicat, mais autant être fixé là dessus. Ca m'aiguillerait sur la raison de son enfermement ici. Et je ne me voyais pas me planter en face d'elle et lui demander clairement pourquoi elle était enfermée chez les cinglés. Je me rapproche encore. Je lui avais déjà annoncé que je ne la portais pas, alors à moins qu'elle me supplie en s'accrochant à mes lacets, je n'allais pas changer d'avis. Il me semble.
Encore un peu plus près, à pas de loup, je me glisse en silence de nouveau face à son regard de biche. Je vois la trace humide qui zèbre sa joue. J'ai déjà pleuré avant toi, tu sais… Je sais ce que je vois. Brillante et fine comme la pointe d'un couteau, la larme avait tracé une ligne claire sur sa peau. Je penche la tête sur le côté, en essuie le bord pour lui montrer.
" A quoi tu penses... ? "
Le doigt rivé au milieu de son nez, j'attends tranquillement une réponse.
" Tu peux te contenter de me fixer d'un air absent, je le prendrais pas mal… Ou tu peux mentir, je le dirais pas à ta psy. "
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Message envoyé le : Mer 11 Mai - 11:54
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Le regard rivé au sol, la tête lui tournant un peu, à cause de sa perte de sensations pense-t-elle, elle se maintient debout, incapable de bouger sans risquer de s'écrouler de nouveau. Les gardiens n'avaient pas tort, elle était ennuyante, à enchaîner les problèmes qu'il fallait l'aider à surmonter. Elle ne voulait pas se montrer fragile une fois de plus devant l'homme maintenant derrière elle, il l'avait déjà aidée alors que rien ne l'y obligeait, contrairement aux gardiens dont c'était le travail. Elle ne s'en rend pas compte, mais en raison de la température de la serre, sa peau est devenue brûlante, et comme elle ne peut le sentir, elle ne peut transpirer, donc refroidir cette peau qui ne cesse de monter en température. Elle est dans une situation à grands risques, et en est totalement inconsciente. Elle pourrait bien mourir sur place et ne jamais savoir pourquoi, dans son état...
"Tu sais ma biche, tu vas crever d'insolation ici… A moins que tu sois suicidaire."
Mourir d'insolation? Il faisait donc plus chaud dans la serre qu'en dehors? Elle se mord la lèvre, ou du moins suppose qu'elle a réussi à se la mordre parce qu'elle en a fait le mouvement, mais aucune sensation ne vient confirmer cette supposition. Elle s'était à moitié trahie en se cherchant une excuse, mais heureusement, il ne semblait pas avoir relevé. La respiration lourde à cause de son corps trop chaud pour tourner correctement, elle réfléchit à un moyen de détourner de nouveau son attention, quand quelque chose la frappe. "Comment... m'avez-vous appelée...?"
Il est juste devant elle à présent, et elle le regarde d'un air entre la surprise et l'incompréhension. Il n'avait pas utilisé la même tournure que jusqu'alors. Bien sûr, ça aurait pu passer pour un détail, n'être qu'une erreur, ou dit sans y penser, mais... il avait dit "ma biche" et non "la biche" comme jusque là. "Ma". Un possessif, un tout petit mot qui implique un lien entre celui qui parle et ce dont il parle. Un lien entre lui et elle. Un petit mot qui lui fait oublier sa question implicite sur sa potentielle tendance suicidaire. Elle le regarde, le dévisage presque, et remarque quelque chose: son air a changé. Il y a des ombres familières, des teintes d'une attention particulière, celle qu'on porte à quelqu'un de blessé, ou de triste. Elle ne comprend pas d'où lui vient cet air, et ne sent même pas sa main sur sa joue qui vient y récupérer les restes de larme écoulée. Elle ne comprend que lorsqu'il monte son doigt humidifié à portée de regard: ses larmes avaient donc coulé...
"A quoi tu penses... ?"
Une question, mais pas urgente, pas pressante. Juste une question, une interrogation sincère. Pourquoi se poser la question? Ce qu'elle pensait, ce qui avait fait couler cette larme, avait-ce de l'importance, ici et maintenant? Pour lui? Elle le regarde, sans savoir quoi répondre, la respiration un peu plus lourde encore. Une lourdeur qui lui échappe, incapable de sentir même ses poumons compressés par la chaleur. A quoi pense-t-elle... Personne ne s'en est inquiété jusque là. Tout le monde avait déjà décidé de ce qu'elle pensait, de ce qu'elle allait dire, ressentir. C'était inscrit sur son dossier médical à son arrivée. Elle n'avait pas voix au chapitre, quand bien même c'était d'elle qu'on parlait. Alors que dire? Allait-il seulement la croire, lui? Et s'il la croyait pour ses crises, qu'allait-il décider? Il n'était pas payer pour lui éviter de se blesser, il était déjà assez entravé par ce milieu d'asile où il semblait qu'il soit particulièrement surveillé, lui. Elle hésitait quand il reprit:
"Tu peux te contenter de me fixer d'un air absent, je le prendrais pas mal… Ou tu peux mentir, je le dirais pas à ta psy."
Il envisageait, non, il acceptait qu'elle lui mente... mais acceptait-il aussi qu'elle lui dise la vérité...? "Je..."
Lui dire? Lui mentir? Risquer de se dévoiler? Continuer de se cacher...? La tête qui lui tourne un peu plus ne l'aide pas à se décider, elle hésite. Et puis, finalement, elle se laisse de nouveau happer par son regard, un regard qui semble lui donner la réponse.
"Je ne peux pas marcher... je ne suis plus capable de... sentir... ce qui m'entoure... Je vois ce que je fais... ce que je touche... mais je ne le sens pas... je ne sais pas si j'appuie fort ou non... si je suis stable ou non... si j'ai chaud ou non..."
C'était la première fois qu'elle avouait sa faiblesse. Bien sûr, elle n'était pas rentrée dans les détails nerveux et les autres formes de son handicap, mais déjà, c'était plus qu'elle n'avait dit à aucun détenu. Même à sa colocataire, elle n'avait pas expliqué son problème ainsi. Comment allait-il réagir, lui? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle se sent de plus en plus fatiguée, sans doute à cause de ses courtes nuits à répétition. Elle ne se doute pas que c'est le manque d'air qui l'épuise. Mais cette fatigue supprime sa peur, qu'elle n'a plus la force de ressentir comme au début de leur rencontre. Et ainsi, elle la pousse à une attitude plus proche, une attitude qu'elle ne pourrait avoir dans son état normal. Elle ne délire pas vraiment, mais son regard se brume un peu, alors qu'elle monte une main pour illustrer ses propos d'une manière impensable pour elle normalement: "Par exemple... là, j'ignore si je vous touche ou non... si j'appuie ou si... je frôle..."
Tandis qu'elle prononce difficilement cette phrase en raison de sa respiration lourde de chaleur, sa main s'approche et se pose sur le front du dénommé Jason, juste du bout des doigts, glissant sur le côté de son visage puis le long de la ligne de sa mâchoire avant de retomber lentement le long du corps de la jeune femme. Ses yeux se ferme, elle s'en rend à peine compte. Elle est fatiguée. Tellement fatiguée...
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Message envoyé le : Mer 11 Mai - 12:59
Jason Todd
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" "Comment... m'avez-vous appelée...? - Euh… Ma biche ? "
Qu'est-ce qui changeait ? Elle avait la mémoire courte ou c'est moi qui perdais la tête ? Je n'avais pas l'impression d'avoir changé d'appellation, ou alors la chaleur me jouait des tours. Je doutais, alors un instant, sur ma santé mentale. J'allais bien, je n'étais pas comme eux, non. Elle n'avait pas l'air offensé, juste surprise. Je ne peux pas douter de ce que je vie, je sais ce que je ressens, je n'invente rien. Je suis pas dingue.
" Je… "
La question pouvait être dur, je lui accordais. Je ne veux pas non plus qu'on me demande ce que j'ai dans la tête, de peur qu'on pense encore que j'invente quelque chose. Comme si ma vie n'avait jamais été celle à laquelle je pensais, alors j'attends. Sans la brusquer, elle ne dira peut-être rien, mais je le sentirais, quand elle voudrae que j'arrête. Alors, je n'insisterais pas. Je ne veux pas prendre la place du bourreau et du tortionnaire. Ce n'est pas là que je dois me situer.
" Je ne peux pas marcher... je ne suis plus capable de... sentir... ce qui m'entoure... Je vois ce que je fais... ce que je touche... mais je ne le sens pas... je ne sais pas si j'appuie fort ou non... si je suis stable ou non... si j'ai chaud ou non… "
Je lève la main, comme pour me rassurer que je vis encore. Je ressens la chaleur, l'air moite et oppressant. Je sens tout. J'inspire plus profondément. L'odeur de la poussière, des plantes. Une odeur différente de mon quotidien aseptisé. De son savon, à elle. Attentif, comme si elle venait de montrer l'évidence même de la vie, je me mets à considérer la sensation de l'ombre sur ma peau qu'un frisson hérisse. Je sentais la réalité et quelque chose de rassurant m'envahissait. Instinctivement, je passais mes doigts sur ma peau sans accroc. Je n'ai pas de marque, mais je l'ai vécue…
" Rien ? Rien du tout ? "
C'était presque fascinant. Un avantage comme une faiblesse considérable. Elle ne ressentait pas la douleur, mais pas le plaisir non plus, du moins si elle y avait encore accès à l'heure actuelle. J'ai du mal à envisager qu'on ne puisse rien ressentir. J'essaye d'imaginer dans quel drôle de monde elle se situe, absolument seule. Elle n'a personne pour lui tenir la main et lui dire, je te laisserais pas . Pour lui rappeler qu'on abandonne pas la famille. Quoi pour se raccrocher à la réalité ?
"Par exemple... là, j'ignore si je vous touche ou non... si j'appuie ou si... je frôle… - Même si je te dis que tu me touches et ta peau est brulante, ça te rassurera pas, hein … ?"
Avait-elle seulement besoin d'être rassurée ? Elle avait juste l'air au bout du rouleau. Je laisse sa main dévalée sur mon visage. Une étrange sensation, quand les dernières attentions que je reçois se résument à me planter des aiguilles ou me coller sur ses tables sanglées. Je n'ai pas le temps de m'y attarder qu'elle ferme les yeux. Je me souviens qu'elle a heurté la table, qu'elle s'est coupé et qu'elle ne sent rien du tout. Si elle tombe, j'aurais des problèmes, sauf si on ne la retrouve pas. Mais il n'est même pas question que je fasse comme si je n'avais jamais été là.
" Ha non, tu me laisse pas dans les emmerdes comme ça ! S'il te plait ! "
Je l'attrape aussitôt, un bras autour de la taille, l'autre sur l'épaule. Nous n'étions pas plus avancés, mais au moins, elle n'allait pas tomber plus bas. Qu'est-ce que j'allais bien en faire ? La ramener en chevalier blanc et avoir un dessert en plus à la cantine ? Je soupire, lourdement. Je n'avais pas prévu d'être serviable à quelqu'un. Je voulais juste faire mon temps, sans me faire remarquer. Un fantôme qui passe et dont on oublierait aussitôt l'existence.
" Si tu deviens un nid à emmerde, je te bouffe… "
Je n'ai rien d'agressif, ni même de menaçant. Je n'avais pas envie d'être une béquille, ni un copain, mais mon bon sens m'empêchait de la laisser à son sort. Je récapitulais ; elle ne ressentait rien, n'avait aucune notion la chaleur. Pas la moindre idée de douleur, surement pas plus la sensation de s'endormir ou pire, mourir. C'était bien ma veine. Bruce m'avait enseigné des trucs à pelles, mais ça, on l'avait balayé. Elle ne devait pas peser bien lourd et elle n'était pas en mesure de me coller une patate si je l'emmenais de force. Alors soit, le problème était réglé.
" Tu cris pas, hein ? Sauf si j'te fais mal, ce sera peut-être rassurant, au moins… "
Sur le coup, seulement. Ni une ni deux, je la soulevais, comme si elle avait été garni de plume. Pour moi, rien n'était bien lourd et encore moins une nana qui a la taille d'un chaton pour moi. Je la portais comme les princesses dans les dessins animés qui pue l'amour et les bons sentiments, mais j'aurais très bien pu la soulever à une main.
J'emmenais la dites Maria la biche hors de la serre, retrouvait le semblait de fraicheur extérieure. Le soleil tapait un peu moins, mais la chaleur était encore là, mais au moins, il y avait le vent. Est-ce qu'il la rafraichirait ? Pas la moindre idée. Sa peau brûlait contre mes mains et son corps n'avait pas l'air d'être d'avis de la refroidir. J'allais vraiment dehors appeler les gardiens, franchement ?
" He, ma biche, tu veux retourner en cellule ou tu te la joue belle au bois dormant ? "
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Message envoyé le : Mer 11 Mai - 13:56
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
"Euh... Ma biche?"
Il n'avait pas l'air de voir ce que l'appellation avait de particulier. Soit, c'était sans doute mieux ainsi. Mais malgré tout, elle continuait d'y sentir une différence, pas si désagréable que ça, d'ailleurs, comme différence. Puis elle lui avait expliqué, et ses yeux avaient fini par se refermer, la plongeant dans une bulle d'absence de sensation totale, seulement coupée par la voix de son interlocuteur.
"Même si je te dis que tu me touches et ta peau est brulante, ça te rassurera pas, hein … ?"
L'information lui paraît si loin d'elle, puisqu'elle ne la ressent pas... comme si elle ne la concernait pas vraiment personnellement. Elle se contente d'un faible sourire instinctif, plongée dans son cocon d'obscurité. C'était étrange... Dans son monde noir et dénué de sensations, la voix de l'autre détenu semblait soudain l'envelopper totalement, devenir l'entièreté du monde qui l'entourait, elle avait l'impression de s'y plonger toute entière. Une nouvelle vague de cette voix omniprésente:
"Ha non, tu me laisse pas dans les emmerdes comme ça ! S'il te plait!"
La voix semble un peu plus proche d'elle, mais elle n'ouvre pas les yeux pour la chercher. Non, la voix est là, c'est tout ce qui compte. Elle n'est pas toute seule, elle est entourée de la voix. Cette voix... Elle ne se rend pas compte qu'il l'attrape, ni qu'il la soulève du sol. Non, elle est juste dans sa bulle dénuée de sensations. Elle ne comprend même pas vraiment ce que demande la voix. Elle a reconnu un "s'il te plait", qui la fait hocher la tête instinctivement, mais elle ne sait pas ce qu'on lui a demandé, ce qu'elle a accepté. Encore une vague, chaude par son timbre, seule sensation de chaleur permise à ce corps qui ne ressent plus rien:
"Tu cris pas, hein ? Sauf si j'te fais mal, ce sera peut-être rassurant, au moins…"
Qu'elle est chaude, cette voix... C'est agréable. Elle se laisse immerger dedans, comme on sombre dans le sommeil, inconsciente de tout ce qui se passe réellement. Il l'emmène, mais elle ne s'en rend pas compte. Il pourrait la briser, lui faire du mal. Il pourrait. Mais va-t-il le faire? Elle n'y pense même pas. Il n'y a plus de "il" d'ailleurs, ce n'est plus un homme fort au regard assuré, c'est une voix profonde, enveloppante, rassurante. Une voix ne fait pas de mal. Une voix porte, accompagne, mais ne blesse pas. Ce sont les hommes qui blessent.
Comme elle se sent bien... confortable... rassurée... Sa tête tourne instinctivement du côté de son porteur et vient s'y appuyer. S'appuyer? Sur quoi? Il n'y avait qu'une voix... Une brise fraîche effleure la surface de sa peau découverte, lui tirant un soupire. Oui, il n'y avait qu'une voix... Mais y avait-il une brise en plus, avant? Que faisait une brise fraîche dans sa bulle? Etrange... Etrange, mais pas inconfortable, au contraire. Hein? Confortable? Comment ça, confortable...? Il n'y avait jamais eu de confort, dans sa bulle... D'ailleurs, sa bulle semblait bizarre, plus large, ou plutôt, ouverte. Elle entourait tout son corps maintenant. Son corps... SON corps? Oui, elle avait un corps, elle l'avait oublié le temps d'un instant. C'était un peu moins confortable, en fait, maintenant qu'elle avait de nouveau un corps. Ca la brûlait un peu au niveau du bras droit, et ça la tirait au niveau de la tête. Yeux toujours clos mais un peu plus serrés ce coup-ci, elle frotte un peu sa tête contre ce qui la soutient, seul élément resté vraiment confortable, un peu comme une personne à moitié endormie qui ne voudrait pas quitter le sommeil.
"He, ma biche, tu veux retourner en cellule ou tu te la joues belle au bois dormant ?"
La voix est de retours. Mais est-ce vraiment la voix? Elle paraît moins omniprésente, moins enveloppante. Pourtant, elle la connaît cette voix, elle l'a entendue plusieurs fois déjà. Un nom lui vient. "Jason". Jason? C'est lui, la voix? Mais oui, et cette voix a un corps, aussi. Un corps puissant, qu'elle a vu lui sauter dessus et ouvrir avec fracas une porte bloquée par la rouille. Il y a un regard aussi, avec ce corps. Un regard noir, strict, mais étrangement doux, aussi,, parfois. Drôle de voix... D'ailleurs, elle semble provenir de pas très loin de son oreille, la voix. Au dessus d'elle. Et elle, elle a l'impression d'être allongée. Que se passe-t-il...? Elle entrouvre les yeux doucement, et voit une surface orange pas totalement lisse contre laquelle elle sent reposer son front. Instinctivement, comme elle ne comprend pas ce qu'est cette surface, elle vient y presser du bout des doigts, essayer de l'attraper, de les y faire glisser, pour tenter d'en reconnaître la texture. Etrange, on dirait sa combinaison... elle formule d'ailleurs cette réflexion à voix "haute" (quoi qu'il s'agisse plus d'un murmure) sans y penser:
"On dirait le tissu de ma combinaison..."
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Message envoyé le : Mer 11 Mai - 14:26
Jason Todd
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Chaton & Papa Rouge-Gorge.
Elle s'agite, mais je n'ai absolument aucune idée de ce qu'elle ressent. Si elle est comme une poupée de chiffon que le moindre ballotement secoue ou si elle bouge inconsciemment. Je fais pourtant attention à ne pas être brusque, je ne veux pas être responsable des bleus qu'elle pourrait avoir. Sa tête, pourtant, repose lourdement sur mon épaule. Lourdement pour son gabarie, j'entends.
J'attends. Il me semble entendre les gardiens revenir. Après tout, ça fait un moment qu'on est dehors. Assez longtemps pour que la fin de notre pause s'annonce. J'aimerais resté dehors, tout le temps, qu'il pleut où qu'il vente plutôt qu'à entendre mes voisins de cellules hurler ou se lamenter. J'aimerais mieux être sourd, parfois. Elle a peut-être cette avantage, la biche, de parfois quitter le monde réel. Mais j'aimerais que tu te réveilles, juste pour m'éviter des complications de plus.
Je baisse les yeux vers elle. Ouais, t'as de la chance, mais tu le sais pas. Elle remue, avec ses allures de chaton malhabile qui cherche à griffer le peu de chose qu'il touche. J'attends qu'elle bouge, un peu plus. Qu'elle se réveille, lentement, ou sorte de sa léthargie. Est-ce qu'elle s'était vraiment endormi, après tout ?
" On dirait le tissu de ma combinaison... -Normal, ma biche, c'est le… même ? "
Est-ce qu'elle parlait du tissu ou de la couleur ? Pas moyen de savoir. J'entends les gardes se rapprocher, encore. On allait nous sortir de là. Pour de bon, mais comment j'allais justifier la situation, hein ? Je me mords la lèvre. Un nid à emmerde, j'avais vu juste. Est-ce qu'elle tiendrait debout si je la posais ? Je regarde son oreille et je me souviens avoir déjà fait ça, avec les chiots, pour les faire réagir. Ça marchait avec les chiots… mais je n'ai pas d'autre idée.
Ni une, ni deux, je la soulève une peu plus et lui mord le haut de l'oreille, juste assez pour qu'elle le sente, mais pas assez pour qu'elle ait mal. La porte du jardin grince.
" TODD ! Lâche là ! "
Les gardiens ont braqués les fusils de chasses à l'éléphant sur moi. Je relève la tête de son cou, comme si elle était ma proie. Alors docilement, je la lâche, lui repose les pieds à terre, en gardant les bras tendu sous ses aisselles pour la maintenir debout.
" Lâche là. Joue pas au con. - Pour ma défense, si je la lâche, elle tombe. Quitte à me faire porter la faute, autant que ce soit pour une raison valable… "
Tire, ça fait rien. On se vautrera tout les deux. J'amortirais la chute.
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Message envoyé le : Mer 11 Mai - 16:17
Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
"Normal, ma biche, c'est le… même ?"
La voix a reparlé, mais elle semble vraiment plus détachée de son corps à elle maintenant. Mais en même temps, elle semble aussi étrangement proche... Et pourquoi lui répond-elle? Non, ce n'est pas l'important, qu'a dit la voix? Que c'est le même tissu...? Mais ce n'est pas sa combinaison à elle, non, elle en est certaine. La combinaison d'un autre? Mais qui...? Ce Jason...? C'est sa voix après tout... Oui... C'est sa voix, sa combinaison, et donc, par conséquent... c'est ses bras, qui la tiennent...?! A peine s'est-elle fait cette réflexion qui avait finit de la réveiller qu'elle sent une pression étrange sur son oreille, une pression jamais ressentie avant, qui lui fait s'agripper de surprise au tissu orange qui ne lui appartient pas. Que venait-il de se passer? Pas le temps d'y penser qu'une voix masculine et agressive crie:
"TODD ! Lâche-la !"
La jeune femme sursaute dans les bras qui la tiennent solidement, comme si c'était son propre nom qu'on venait de crier. Mais non, c'est celui de son chevalier du moment. Jason Todd. C'est lui qui la porte, lui qui l'a probablement récupérée quand elle a plus ou moins perdu connaissance, lui qui l'a sorti de la serre où elle aurait pu cuire vivante. Pas d'explication de pourquoi. Pas de raison apparente. Mais il l'avait fait. Lui. Elle ne l'oublierait pas de si tôt...
Le monde bascule de nouveau, elle se retrouve à la verticale, et là, elle les voit. Trois gardiens, dont deux avec une arme à feu braquée sur eux. Non. Sur lui. Malgré la fatigue encore présente et son équilibre pas totalement récupéré, elle réfléchit rapidement, ignorant à moitié l'échange qui se joue entre son tuteur et les gardiens. Ils le menaçaient explicitement. Ils devaient penser qu'il l'avait attaquée, que ça expliquait son état et pourquoi il la tenait ainsi. Elle ne connaissait pas bien ces gardiens-là, elle ne les avait jamais eu en tant que gardiens responsables d'elle. Savaient-ils pour ses crises? Pouvait-elle sortir celui qui l'avait aidé des ennuis dans lesquels elle l'avait plongé? Des ennuis... Un écho de la "voix" lui revient, un écho auquel elle n'avait pas prêté attention dans son état précédent: "Si tu deviens un nids à emmerdes, je te bouffe". Un nid à emmerdes... c'était ce qu'elle était, oui, et il venait d'en avoir la preuve. Elle cherchait encore comment le sortir de là quand une voix familière éclate, lui apportant la solution:
"Maria! Bordel, la prochaine fois, faites gaffe à si y a pas déjà quelqu'un avant de le lâcher lui dans le foutu jardin!"
Elle lève le regard, et le reconnaît de suite; le gardien qui lui avait parlé du jardin. Lui, il savait. Il la connaissait bien, et elle avait l'impression qu'elle lui était plus ou moins sympathique. Elle tente sa chance, la voix un peu faiblarde encore:
"Monsieur, j'ai refait une crise... J'ai du mal à marcher, et Monsieur Todd m'a aidée à sortir de la serre..."
Ah oui, la serre, est-ce qu'il aurait des ennuis pour la porte? Inutile de prendre le risque, elle avait moyen de lui éviter ça:
"J'ai perdu l'équilibre tout à l'heure... et en tombant, le choc a ouvert la porte, du coup je me suis retrouvée à l'intérieur. Je crois que... je l'ai abimée... Je suis désolée... Et je me suis aussi griffée en tombant..."
Silence du côté des gardiens, les trois premiers continuent de menacer Jason le chasseur, attendant le verdict du gardien qu'elle connaît. Ce dernier soupire, et s'approche un peu:
"T'es usante, tu le sais ça? Enfin. Todd, je la récupère, et je te déconseille de faire le con." Il s'approche lentement, prudemment, et vient récupérer Maria qu'il détache du bras de son tuteur humain. "Allez toi, direction l'infirmerie. Et pour la porte, on s'en fout, elle est pourrie cette serre de toute façon."
"Il n'aura pas d'ennui?" demande-t-elle alors qu'il l'éloigne du brun au regard sombre.
"Tu devrais t'occuper de tes fesses avant de penser à celles des autres. Perso, chuis bien content de pas gérer son cas. M'enfin, si ça peut éviter que tu me refasses une crise... Les gars, il y est pour rien. Bouffez pas vos munitions pour rien."
Epuisée, elle n'insiste pas plus. Elle n'a pas l'habitude de parler autant à qui que ce soit de l'asile, même pas à ce gardien-ci. Cependant, au moment où ils dépassent les autres gardiens qui commencent déjà à s'approcher de Jason, elle lance un regard en arrière, cherchant celui du jeune homme, et articule un "merci" silencieux, avant de se laisser guider jusqu'à l'infirmerie pour nettoyer ses plaies puis de retourner sagement à sa cellule.
La nuit, quand elle s'endort enfin, son esprit est de nouveau hanté par ses souvenirs cauchemardesques. Mais cette fois-ci, il y a une présence dans son dos. Une présence familière, incarnée par une voix bien qu'elle ne parle pas. Une présence qui porte un nom, même si elle n'y pense pas directement. Jason Todd.
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Message envoyé le : Mer 11 Mai - 22:48
Jason Todd
One life for yourself and one for your dreams
Talk to me, Baby.
Chaton & Papa Rouge-Gorge.
La biche sursaute dans mes bras que je resserre aussitôt. Ils ne me lâcheront pas, pas tant que je ne la libérerais pas, mais je sais qu'ils ne lui feront rien. Je suis une sale bête, le loup qui détient la biche. Ils la protègent, comme je le fais moi-même, mais ils me voient comme le plus dangereux, le plus négatif. Ils ont raison sur un point, de tous, le chasseur, c'est moi.
" Maria! Bordel, la prochaine fois, faites gaffe à si y a pas déjà quelqu'un avant de le lâcher lui dans le foutu jardin! - Monsieur, j'ai refait une crise... J'ai du mal à marcher, et Monsieur Todd m'a aidée à sortir de la serre...J'ai perdu l'équilibre tout à l'heure... et en tombant, le choc a ouvert la porte, du coup je me suis retrouvée à l'intérieur. Je crois que... je l'ai abimée... Je suis désolée... Et je me suis aussi griffée en tombant..."
Pourquoi tu mens ? Je t'ai dit que c'était inutile. Je les vois se regarder entre eux, puis moi. Je ne la ramène pas, sur les nerfs. De plus belle, mon visage se ferme, ne laissant passer qu'animosité et rancune. J'étais loin d'être de glace, au contraire, trop impétueux et émotif, la moindre parcelle de haine devenant rigoureusement expressive.
" T'es usante, tu le sais ça? Enfin. Todd, je la récupère, et je te déconseille de faire le con. "
T'occupes, je suis dangereux, pas kamikaze. Je laisse la biche à ses soins, sans demander mon reste. On se charge de moi bien assez vite à mon gout pour que je réclame. Sans la moindre délicatesse, ils me neutralisent, du moins, pensent-ils. Menotté à nouveau, on me fait sortir, longtemps après elle. De biais, j'ai juste aperçu ses cheveux et c'était tout.
Elle avait été posé dans mon jardin, par erreur. Mise entre les griffes du chant, par erreur. On ne se verra probablement plus. Une fois en cellule, on ne se croira plus et tu oublieras mon prénom. Désolé, la biche, mais j'aurais préféré être le seul chasseur ici.
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