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Innocence et curiosité font-elles bon ménage? (Feat E.Nygma) TERMINE


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Message envoyé le : Dim 20 Mar - 16:26

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
"Qu'est-ce que je fais là...?" Une question qui tourne en boucle dans sa tête depuis son arrivée à l'asile, il y a maintenant trois jours. Assise sur son lit, genoux repliés contre elle et visage enfoui entre ses bras croisés dessus, Maria repasse ses fautes dans sa tête, cherche en vain à savoir comment elle aurait pu les éviter. Aurait-elle du demander qui était son père? Se renseigner sur s'il avait eu un fils? Elle doutait que sa mère aurait apprécié de telles questions. Alors comment? Une petite voix, imitant celle de sa mère, lui susurrait qu'elle aurait du se concentrer plus sur ses études, ignorer le regard insistant de celui qui avait été son amant avant d'être son frère. Oui, si elle l'avait ignoré, rien ne se serait produit, il se serait sans doute lassé, et aurait abandonné l'idée de l'attirer à lui. Mais...



"Maria Fernandez! Debout!"

La jeune femme sursaute et se lève d'un bond, face à la grille de la cellule, dos presque collé au mur. Un homme, un gardien pour être plus précise. Il n'avait pas l'air particulièrement chaleureux, avait-elle commis une faute? L'homme prend sa matraque dans une main, et déverrouille la cellule de l'autre, y entrant avant de pousser la porte derrière lui.

"Tendez vos mains!"

Elle s'exécute, inquiète, et se retrouve en quelques secondes menottées, la sensation d'attaches sur ses poignets lui tirant quelques sueurs froides dues aux souvenirs qu'elle faisait remonter. Sans plus de mots, l'homme saisi la femme par l'épaule et la pousse devant lui, pour la faire sortir de la cellule qu'il referme à clef une fois dehors bien qu'elle soit désormais vide. Sa colocataire était sortir un moment plus tôt pour un entretien médical, si elle avait bien compris. Pression sur l'épaule, elle se met en marche, guidée par le gardien à travers des couloirs qu'elle ne connait pas encore. Un escalier, puis un autre, et encore un troisième. Où allait-elle? Elle n'osait pas demander, craignant que la réponse ne soit de mauvaise augure. Finalement, l'homme ouvre une porte qui donne sur l'extérieur. Maria plisse les yeux, se disant que sa vue était perturbée par la luminosité soudaine du soleil de printemps. Mais non, les alentours restent entre le blanc et le gris, couvertes par une brume assez épaise, humide, et surtout, froide, même pour la saison. Le changement brusque de température lui arrache un début de frisson, coupé par la poigne si forte de l'homme sur son épaule qu'il l'empêche de trembler pour de bon. Il la retourne rapidement, détache les menottes, et pointe le "jardin", ou plutôt l'étendue brumeuse où la jeune femme distingue déjà quelques silhouettes humaines.

"Temps en extérieur, éloignez-vous de la porte. On viendra vous chercher quand ce sera l'heure de rentrer. Et ne songez même pas à vous cacher, vous le regretteriez..."

Il rentre et claque la porte, laissant la brunette seule dans l'air humide, face à des inconnus rendus flous par la brume. D'après les voix qu'elle peut entendre, ce sont des hommes. Et puisqu'ils sont là, vraisemblablement des fous, et dangereux surtout. Elle n'est pas à l'aise. S'éloigner, elle dois s'éloigner. Sans trop s'enfoncer dans la brume si possible, pour ne pas rentrer dans quelqu'un par inadvertance. Alors elle longe le bâtiment, entendant au passage quelques mots ressortir de la conversation la plus proche: "clopes", "papier", "dose". Elle presse le pas pour ne pas en entendre plus.
Finalement, les voix se font plus faibles, presque inaudibles désormais. Elle fait encore quelques pas, et se rend compte que l'air est moins froid depuis quelques mètres. Pas chaud, bien sûr, mais plus doux, et qu'il l'est de plus en plus à mesure qu'elle s'avance. Elle s'approche du mur, et pose la main sur une imposante canalisation. Le métal rouillé est chaud. Elle lâche un soupire, soulagée désormais aussi bien physiquement que moralement, du moins aussi soulagée que possible sur ce point dans sa situation. Finalement, elle décide de s'asseoir contre le tuyaux métallique, reprenant une pose similaire à celle qu'elle avait sur son lit il y a un instant, et se laisse de nouveau porter par ses pensées noires. Son environnement présent s'efface à ses yeux bien que, pour le moment, tous ses sens fonctionnent parfaitement, et elle revoit tantôt des scènes réellement passées entre Dimitri et elle, tantôt un portrait fictif de son frère gisant sur le sol de sa chambre, sans vie, sans plus de douleur ou de honte. La conclusion parfaite pour une tragédie. Cette dernière pensée lui arrache un nouveau soupire, plus mélancolique ce coup-ci.

" "C'est une mort contre nature que celle qui tue pour crime d'amour"... mais qu'en est-il quand l'amour lui-même est contre nature?"


Elle prononce cette réflexion à haute voix, sans même s'en rendre compte, plongée dans les ténèbres de ses souvenirs.


[La citation vient d'Othello, de Shakespear Wink ]

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Jeu 24 Mar - 0:51

Edward Nashton
Je suis une Question pour ce monde
Innocence et curiosité font-elles bon ménage ?



The Riddler

Brume ou pollution ? Cette étendue grisâtre était comme un filtre sur des yeux vifs et par inadvertance, habitude ou stupidité on pourrait rester aveugle. Nygma se souvenait d’un article du Gotham Globe où un salarié de l’Aciérie Sionis avait été victime de cécité pendant pas moins de trois mois à force de travailler avec leur produit chimique. Fascinant comme l’homme pouvait se faire volontairement du mal pour de l’argent, après tout, il devait avoir senti les changements dans sa vision. Il était aussi coupable que Black Mask. L’île d’Arkham était elle-aussi la victime des gaz qui s’échappaient des grosses usines de Gotham City. Sans doute était-ce la dernière priorité de tous, après tout, entre mourir d’un cancer des poumons (ou du cerveau) et mourir au fond d’une cellule de l’asile, la première option coutait moins cher à ses citoyens. Malgré cette farce de la nature et des hommes, les dealers étaient toujours à leur endroit habituel, ignorant leur sens pour l’appât du gain. Tout le monde finissait par céder au dollar. Hn, ça lui donnait une idée pour célébrer sa sortie. Enfin, quand il sortirait.

Il glissa l’idée dans sa base de données mentale avant de se diriger vers les canalisations de l’asile, bien décidé à passer l’heure à l’extérieur le plus agréablement possible. Aujourd’hui, il se sentait bien. Il n’avait pas cœur à se mettre en colère ou à provoquer plus fort (physiquement seulement !) que lui. Il s'essayait à la méditation depuis quelques semaines et il trouvait cette gymnastique de l'esprit fascinante. Il aurait presque pu penser que l'asile était une sorte de camp de vacance revisité, les antidépresseurs, les antipsychotiques et la lobotomie en moins. Il sifflota doucement avant de se stopper net. La petite nouvelle semblait avoir pris ses aises, bien bien ! Même plus que bien, il en aurait presque ri. Elle avait été assez maligne pour fouiller son environnement et remarquer la chaleur qui s’échappait de la tuyauterie. Le printemps s’annonçait frisquet et il était toujours bon de trouver quelques astuces pour éviter de finir à l’infirmerie.

L’infirmerie était un endroit de refuge, pas tellement de soin et Nygma savait de quoi il parlait. Il s’approcha finalement d’elle lorsqu’il s’aperçut qu’elle était dans ses pensées. Il s’accroupit face à elle, un grand sourire sur la figure.

- Gémir sur un malheur passé et disparu est le plus sûr moyen d'attirer un nouveau malheur.*

Et en plus elle savait ses classiques, pauvre petite, elle aurait pu apprendre encore tellement de choses à l’extérieur de ses murs. Si seulement sa vertu avait été plus forte que sa raison, si seulement elle avait pensé avec sa tête et non son cœur. Le cœur mettait toujours plus d’un dans des ennuis sans nom. Elle avait tout perdu, son amant, sa famille, sa raison. Une victime de plus d’une société trop arriéré, une victime de plus de la romance. « Voilà pourquoi je ne cède jamais, le cerveau est un muscle que l’on dresse. Il ne faut pas le laisser entre les griffes des hormones. » Nygma oubliait volontiers ses crises de rage et de violence, peu enclin à accorder que, comme tous, il était capable d’émotion.

- Et piquer la place des autres également. Pousse-toi.


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*Othello, I, 3
Et je corrigerais demain, trop tard pour le faire xD Navrée s'il y a de vilaines fautes, hésite pas à me les signaler !

Edward Nashton


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Message envoyé le : Jeu 24 Mar - 16:03

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Des bruits de pas légers sur le sol graveleux, parsemé de quelques herbes sauvages et éparses. Des bruits qui parviennent bien à son oreille, mais dont son cerveau, trop concentré sur le passé, fait abstraction. A tel point que ce n'est que quand la voix – qui n'a pourtant rien d'agressif – retenti à ses oreilles que Maria relève la tête d'un coup, surprise et inquiétée de se retrouvée si proche d'un détenu inconnu. Un détenu ? Elle jette un bref coup d'oeil à la tenue orange, ne prenant pas le temps d'y remarquer les points d'interrogation, et en a la confirmation. Quand l'homme prononce sa seconde phrase, la nouvelle arrivée se lève d'un coup, comme frappée par un courant électrique, et s'écarte précipitamment et de l'inconnu et du tuyau chaud qu'elle comprend être le « territoire » du prisonnier. La peur domine sur son visage : peur d'être punie pour s'être installée là où elle n'en avait pas le droit, peur que son interlocuteur soudain soit un homme particulièrement dangereux ou agressif, peur enfin du malheur promis par cet homme, et qu'elle comprend comme une menace implicite. Et ce, malgré son sourire d'apparence inoffensif. D'une voix mal assurée, elle tente une réponse hachée, dite trop vite et en même temps qui manque de fluidité :

    « Je... suis désolée... j'ignorais que vous... que c'était votre... je ne savais pas... »

    « Je ne savais pas ». Comme ces mots avaient un écho dramatique dans son esprit ! Elle ne savait pas, et avait donc commis une faute. Encore une fois. Son ignorance la mettait de nouveau en défaut, et potentiellement en danger mortel. Partir, elle devait partir, s'éloigner de cet endroit où elle n'était de toute évidence pas à sa place, et où elle risquait peut-être de subir de lourdes conséquences. Elle lâche un autre « désolée » avant de faire quelques pas précipités en avant pour retourner vers les portes qu'elle ne distingue plus à cause du brouillard, quand un éclat de voix se fait entendre. Une insulte. Suivie d'un bruit de coup, vraisemblablement porté à main nue. Deux silhouette un peu floue dans la brume, et qui semble s'agiter, l'une toute contre l'autre. Une bagarre. La jeune femme se fige ; pour rejoindre les portes, il lui faudrait passer près des deux combattants, et elle n'en avait nullement l'envie, après tout, elle pouvait être prise dans l'échange de coups malgré elle. Deux pas en arrière, puis le souvenir de l'inconnu désormais derrière elle lui revient, et elle s'arrête de nouveau, raide. Elle était coincée entre deux hommes qui montraient clairement leur violence physique, et un qui risquait peut-être de lui en faire une démonstration si elle ne s'en allait pas. Avec hésitation, elle se retourne à moitié pour surveiller les gestes du détenu le plus proche. Que faire... ?

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Dim 27 Mar - 9:58

Edward Nashton
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The Riddler


Nygma n’eut qu’un sourire poli à son encontre, la laissant s’emmêler dans ses idées et ses mots, sans intervenir -quel étrange accent que celui français. Qu’il était bon d’embrouiller les faibles d’esprit lorsque l’on était d’un génie supérieur. Que cela lui manquait le temps où il n’avait qu’à observer ses petites souris dans les labyrinthes qu’il créait pour eux, le temps où il inventait chaque jour de nouvelles machines, de nouveaux puzzles pour les petites gens de Gotham. Que Gotham lui manquait. « Bientôt ma chère, bientôt je te reviendrais. ».

La jeune femme se releva. Ou jeune fille, il ne serait dire. Elle semblait si jeune d’esprit et de corps, si perdue dans cette asile. Quelque part, les patients d’Arkham étaient tous des enfants, par leur action ou dans les yeux de leurs gardiens. Nygma n’était pas si différent d’eux malgré ce qu’il pensait. Il était capricieux, violent, tellement égocentrique. Il se démenait pour être le seul maître de son propre univers et pourtant, il était obnubilé par une seule image qui se répétait encore et encore en boucle : son père. Batman était cette autorité violente, le maire, Gordon et ses sous-fifres, le directeur de l’asile, tous ceux qui ont osé lui dire « non ». Cette Maria n’était qu’une perdue de plus, il ignorait si cela était dû à une réelle folie ou si c’était l’asile qui allait la rendre folle. Les informations qu’il avait obtenues d’elle semblaient montrer que l’amour avait fait d’elle une déséquilibrée. Pourtant, Nygma avait en tête l’idée qu’on voulait se débarrasser d’elle. Elle était tellement loin de chez elle. Il avait bien des structures en France, non ?

Il la regarda s’éloigner un instant avant de de s’installer à son tour, se fichant que les tuyaux lui brûlent la peau. Assez maligne pour ne pas lui tenir tête, tant mieux pour elle. Bien qu’il aurait souhaité communiquer davantage avec la petite nouvelle, histoire de passer le temps et de creuser davantage dans son esprit embrumé. Il vient cogner sa tête contre le métal et il sentit presque aussitôt les picotements familiers contre sa nuque, chauds et réconfortants. Il ferma les yeux, prêt pour une méditation improvisée –vraiment la seule chose de bien que lui avait appris Arkham. Il calma son souffle tandis qu’il se concentrait sur ses membres : pieds, jambes, mains, bras, torse, épaules, mâchoire. Il devait contrôler son corps aussi bien que son esprit et ce n’était pas toujours une mince affaire. Alors qu’il commençait tout juste à ressentir pleinement son corps et ses sens, un craquement lui parvient, brisant l’harmonie qu’il tentait de créer. Il ouvrit les yeux, passablement agacé et vit alors que la jeune fille était toujours là. Elle assistait à un règlement de compte, tout ce qu’il y avait de plus banal en somme à l’asile. Un gémissement étouffé se fit entendre et une des silhouettes dans la brume semblait se tordre, se tenant le visage, Nygma supposait le nez.

La Maria semblait paralysée par la peur. Ou peut-être ignorait-elle où aller à présent. Les deux possiblement.

- Je t’ai dit de te pousser, pas de partir, dit-il alors à son adresse d’une voix qui se voulait posée. Tu peux rester Maria.

Il l’appelait par son nom pour mieux l’attirer à lui. Ne disait-on pas que si on connaissait le nom de l’autre, on le possédait ? Il lui montra un second tuyau à ses côtés, certes plus cabossé mais tout aussi chaud. Nygma semblait paisible, calme et en paix avec lui-même. Pourtant, son cerveau bouillait. Qu’il était difficile pour lui de cesser de réfléchir. Après tout, il était un génie. Tenter de le faire serait vraie folie que tout le reste.

- Ce n’est que Rudy et Joey, des obsédés de la gâchette. Heureusement, ici, il n’y a que leurs yeux qui fusillent. A moins que tu ai besoin de leur service, évite-les et ces braves toutous ne viendront pas t’ennuyer, surtout pendant leur sortie.

Il rajusta tranquillement son col orangé avant de poursuivre :

- Alors, pas trop perturbée de passer de the French Republic à l’enfer sur terre ?

Il se permit un gloussement. L'information était le réel pouvoir de la société, du monde même, et à Arkham, ça n'était pas si différent. La crainte passait par le savoir, le respect arrivait si l'on savait l'utiliser.


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Edward Nashton


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Message envoyé le : Dim 27 Mar - 21:47

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
La panique montait toujours plus dans la jeune femme qui se sentait comme une souris piégée entre un chat endormi et deux chiens enragés ; les deux combattants passaient pour les plus agressifs mais pouvaient aussi l'ignorer, emportés dans leur combat, alors que le premier avait des apparences douces et inoffensives qui pouvaient cacher un ennemi naturel et malin. Dans tous les cas, il fallait parier sur ses chances de passer au travers des mailles du filet de folie qui semblait recouvrir l'asile entier. Un pari qu'elle retournait dans tous les sens sans savoir de quel côté il valait mieux pencher. Et puis la voix dans son dos s'élève de nouveau, tout aussi posée qu'avant, et pourtant à l'instant où la phrase se termine, Maria a l'impression qu'un silence pesant vient d'englober le reste du monde. Non, pas le silence qu'elle subit lorsque son ouïe l'abandonne. Les sons lui parviennent, et son cerveau les enregistre et les classe, mais tout cela se fait en second plan. Lentement, incrédule, la jeune femme se retourne vers le détenu mystérieux, avec sur le visage un air où se mêlent peur, curiosité, et espoir futile. « Maria ». Il l'avait appelée par son prénom. Sans qu'elle le lui ait donné. Exactement comme Lui...

Elle voit toujours la scène devant elle, l'homme en orange appuyé contre le tuyau chaud avec un air serein, ou plutôt, satisfait de lui-même, mais son esprit vient d'être projeté près d'un an en arrière, dans un de ces souvenirs qui ne s'effriteront probablement jamais, qu'importe le temps qui pourra s'écouler. Une coure intérieure au sein d'une université. Une petite foule composée majoritairement d'étudiants, mais aussi de quelques parents, professeurs, et autres adultes présents pour l'occasion. Une estrade, un micro, et Lui qui regarde la foule, sans sembler la chercher des yeux. Une salve d'applaudissements alors qu'Il quitte l'estrade, marchant dans sa direction comme s'Il avait su dès le début où elle se trouverait. Ses propres pas hésitants pour réduire à néant la distance entre eux. Des bras qui se referment sur elle. Son nom qui résonne, sorti d'une bouche qui ne devrait pas pouvoir le prononcer. Et deux rideaux imaginaires qui viennent clore la scène, l'un rouge comme la passion, l'autre noir comme le pêché. Cette vision la renvoie au présent avec un vague sursaut, et une prise de conscience. Cet homme, ce détenu dont elle ignorait tout, ne devrait PAS connaître son prénom. Pour Dimitri, elle avait supposé qu'il l'avait entendu prononcé par ses amies de prépa. Mais lui n'avait normalement aucun moyen de le connaître ; sa cellule n'était forcément pas dans le couloir des femmes, et elle ne l'avait encore jamais croisé, sauf peut-être au réfectoire, mais là personne n'avait prononcé son nom.

Le reste de ses mots refit surface dans son esprit qui les avait délaissés le temps que son passé la hante de nouveau. Elle enregistra plus ou moins consciemment l'information sur les deux combattants, notant d'ailleurs une troisième voix assez sèche, qu'elle devina être celle d'un gardien intervenu dans la bagarre. Mais ce qui la marqua le plus fut quand il mentionna sa nationalité d'une manière assez subtile. Comment savait-il, outre son prénom pour lequel il existait peut-être une très mince possibilité qu'il l'ait entendu d'un gardien, d'où elle arrivait ? Son accent ? Pourtant, il était très léger... S'il l'avait reconnu à la simple écoute, c'était qu'il devait être fin connaisseur en langues. Sans quoi, elle doutait qu'on puisse la reconnaître comme française juste par ce point de détail. Mais une telle coïncidence qui lui aurait permis d'acquérir et son nom et sa nationalité lui semblait trop énorme pour être possible. « Et en même temps » souffla une petite voix intérieure « quelles étaient les possibilité de tomber amoureuse de son seul et unique frère jusque là jamais rencontré ? » Cette pensée lui arracha un soupire intérieur douloureux, mais ne suffit pas à réduire la curiosité que l'inconnu avait fait monter en elle, au point d'en effacer sa panique d'un instant plus tôt.

« Vous... on ne se connaît pas... je ne vous ai jamais vu Monsieur... alors comment savez-vous pour mon nom... et ma nationalité française... ? »

Sans vraiment y penser, elle s'était rapprochée, de sorte à se retrouver finalement face à l'homme assis dos au mur, elle étant toujours debout ; s'asseoir lui semblait pour le moment encore trop dangereux, le souvenir des agissement de son beau-frère qui avait tiré profit de sa position assise étant encore bien présent dans son esprit. Son regard s'attarda un peu plus sur les traits de l'inconnu que, dans sa panique, elle n'avait pas pris le temps d'observer. Un visage mince – non, en fait, son corps entier semblait assez mince, malgré la tenue orange un peu ample – des yeux noisette qui, bien que de toute évidence vifs, semblaient étrangement fatigués, le tout surmonté d'une chevelure fine – mais pas éparse – brune avec d'élégants reflets cuivrés. Son regard descendit sur la tenue du détenu, remarquant enfin ce qui la rendait unique : la dizaine de points d'interrogations placés ça et là sur le tissu orange. Ils semblaient ajoutés au marqueur, ou peut-être avec un simple feutre. Etait-ce le signe que ce n'était pas un détenu comme les autres ? Elle était en train de réfléchir à cette question quand elle se rendit compte qu'elle détaillait l'homme en face d'elle depuis plusieurs longues secondes. Elle releva le regard d'un coup, avec un air d'excuse pour son attitude déplacée, et le détourna de celui de son interlocuteur qu'elle craignait d'avoir offensé. Malgré cela, la curiosité ne quittait pas ses yeux, et elle ne reprit pas plus de distance, désireuse de comprendre comment l'inconnu avait eu accès à de telles informations sur elle.

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Ven 1 Avr - 20:35

Edward Nashton
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Il reçut le refus muet sans surprise. Après avoir révélé les quelques informations qu’il connaissait sur elle, il était tout à fait normal que la jeune fille soit perturbée. Il resta silencieux lorsqu’il vit son regard s’égarer sur sa tenue. Elle l’analysait, comme lui l’avait faut plus tôt. Il apprécia, même plus, sans amusa :

- D’habitude, c’est moi qui pose les questions. J’aime poser des questions, il lui offrit un nouveau sourire puis ajouta : mais je t’en prie, prend place.

Il se montrait insistant. Il ne voulait pas éveiller les soupçons des gardiens. L’un à côté de l’autre, ils seraient plus discrets. Avec la brume, ils pourraient parler comme bon leur semble mais sur un ton plus bas. Les gardiens n’aimaient pas trop voir l’homme-mystère discuter avec les nouveaux venus, la dernière fois que l’asile lui avait laissé une certaine liberté, il était parvenu à recueillir assez d’appareils électroniques pour fabriquer une bombe sonique, ce qui lui avait permis de s’enfuir. Il poursuivit finalement :

- J’avais déjà remarqué que tu n’étais pas d’ici. Tu mets légèrement plus de temps à répondre aux autres, quelques secondes, certes, mais vu que tu ne sembles pas plus bête que les autres, j’en déduis que c’est un problème de langage. Sans compter l’accent... Également, tu as tendance à légèrement tendre la joue lorsque tu rencontres des gens qui ne te sont pas désagréables. Sûrement l’habitude de vos « bises ». J’ai pu déduire que tu venais d’Europe. Il se redressa un peu et annonça finalement dans un ton volontairement théâtrale : pour le reste, tu peux m’appeler le Sphinx.

Comme si son nom expliquait tout. Il n’était donc pas connu en France, lui, le grand Edward Nygma, inconnu du public européen. Il lui adressa un regard appuyé, essayant de voir son pseudonyme lui évoquait quelque chose. Après tout, à Arkham, il avait été dépouillé de son identité. Adieu costume, canne et chapeau melon, et sur son dossier, Nashton avait remplacé le Nygma. Il allait devoir rajouter un voyage en France à sa liste post-évasion.

Nygma payait cher pour avoir ce genre d’information auprès des gardiens et pas toujours avec de l’argent qu’il faisait transférer par Echo et Query. Cependant, il ne regrettait rien. Si sa fortune ne lui permettait pas d’acheter son ticket de sortie, cela lui faciliterait grandement les choses.

- Ou monsieur Nygma, Edward Nygma.

E.Nygma. L’énigme. Même son nom l’était.

- Je sais beaucoup de choses à ton sujet, Maria. Et toi, que sais-tu à propos de toi ? Question : me partager est une trahison, me faire connaitre entrainent ma disparition. Mon identité a entrainé ta perte. Quelle est ta réponse ?


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Edward Nashton


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Message envoyé le : Sam 2 Avr - 17:51

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Il y eu quelques secondes de silence avant que la voix du détenu n'attire de nouveau son regard vers lui. Il aimait donc poser des questions... avait-il été enquêteur autrefois ? Ou peut-être journaliste. Voire encore professeur, ces trois professions allaient assez bien avec les personnes désireuses d'apprendre, et donc de poser des questions. Oui, parce que s'il aimait poser des questions, c'était pour apprendre des choses, non ? Pourquoi d'autre se plairait-il à questionner son entourage sinon... ? Il avait de nouveau offert qu'elle s'asseye non loin de lui, peut-être par pure politesse d'ailleurs, mais elle hésitait toujours. Debout, elle pourrait facilement s'enfuir s'il se montrait agressif, et trouver refuge auprès des gardiens. D'un autre côté, il n'avait pas l'air violent... Il s'était montré poli jusque là, semblait parfaitement maître de lui. Et surtout, il intriguait Maria, de par son assurance calme, de par ce qu'il avait réussi à apprendre sur elle rien qu'en l'observant si elle croyait ses propos, de par, enfin, le fait qu'elle se demandait s'il était réellement fou. Elle avait envie de comprendre ce qui lui échappait au sujet de l'inconnu, et, sans doute aussi, envie de découvrir qu'elle n'était pas la seule à ne pas être folle dans cet asile où elle se sentait en danger permanent.

Finalement, avant qu'elle ne se soit décidée, il se présente. « Le Sphinx ». Elle se demandait si c'était un vrai nom qu'on pouvait croiser dans les pays anglophone, ou si c'était plutôt, comme il semblait plus probable, un pseudonyme comme pour les gens du spectacle. Se pouvait-il qu'il soit un ancien artiste de ce milieu-là ? Après tout, mince et grand comme il était, ça n'aurait pas été très surprenant. Mais il avait dit aimer poser des questions... y avait-il des artistes spécialisés dans les énigmes ? D'ailleurs, quelque chose dans sa voix et dans son regard la laissait penser qu'il s'attendait à une réaction face à son surnom, donc à ce qu'elle en ait entendu parler. Elle se senti un peu honteuse de ne pas être au fait de la culture américaine, surtout alors qu'elle rencontrait sans doute quelqu'un d'assez connu. Enfin, il donna son véritable nom. Edward Nygma. Ça ne lui parlait pas plus, mais elle étudia sans vraiment y penser le nom qu'elle venait d'apprendre, tout en s'asseyant finalement à ses côtés, plus concentrée sur ses réflexions que sur sa prudence initiale. Elle avait l'impression qu'il renfermait quelque chose qu'il fallait remarquer. Nygma. Ça sonnait étrangement familier, comme si elle avait déjà entendu ce mot lors d'un de ses cours d'anglais. Nygma...

Son regard s'éclaire d'un coup alors que la réponse lui apparaît. Nygma, c'était presque le mot « énigme » en anglais, « enigma », il ne manquait que la première lettre, le e. Nouvel éclair dans le regard. Le e était là. Il avait dit s'appeler Edward Nygma. Sur une carte, ou en signature, ça donnerait E. Nygma.

« Une énigme... » Souffle-t-elle sans s'en rendre compte sur le coup, concentrée sur sa réflexion. L'homme en face d'elle était une énigme, autant dans son nom que dans sa personnalité. Sans doute n'était-ce qu'un hasard si son nom renvoyait aux énigmes, et sans doute aussi était-ce de ce hasard qu'il s'était servi pour se trouver son surnom de Sphinx, l'animal légendaire poseur d'énigmes. Quand le dénommé Nygma reprit la parole, son statut d'énigme n'en fut que plus affermi. Il assurait qu'il savait bien des choses sur elle, mais elle était certaine de ne pas le connaître, et s'il avait pu déduire son nom et son origine de son attitude générale, rien n'aurait du pouvoir lui faire connaître plus sur elle, n'ayant que peu parlé au reste des personnes, détenus comme personnel, présentes sur le site de l'asile. Mais c'est l'énigme qu'il lui posa qui eu le plus d'impact sur elle. D'une part, parce qu'elle lui fit prendre conscience qu'elle avait dit à voix haute sa réflexion sur le nom de son interlocuteur, et qu'elle s'imagina qu'il lui posait une énigme parce qu'il avait interprété ses paroles comme une demande d'énigme. Mais surtout, parce que l'énigme insinuait qu'il savait ce qui l'avait perdue. Or, c'était impossible. Elle n'en avait parlé à absolument personne, seuls les registres de l'asile en gardait une trace. Jamais elle n'en avait discuté, ni avec les gardiens, ni même avec sa colocataire de fortune. Et puis, si jamais il savait réellement ce qui l'avait amenée ici... s'il avait connaissance de sa souillure, de son « crime »... pourquoi la tolérer aussi proche ? Pourquoi ne pas la rejeter, comme l'avait fait sa famille ? Elle était sale, elle ne cessait jamais d'y penser. Et elle ne voulait imposer cette saleté aux autres. Alors pourquoi quelqu'un qui aurait conscience de cette saleté lui demanderait de s'approcher, de s'asseoir à ses côtés ? Ça n'avait pas de sens, n'est-ce pas ?
La jeune femme se serra un peu plus contre son tuyau, cherchant à mettre plus de distance entre elle et cet homme qui disait connaître son pêché. Mais malgré la peur et la méfiance rallumées dans son regard, son esprit ne put s'empêcher de chercher la solution à l'énigme qui lui avait été posé. Un mot lui venait. Le secret. On trahit un secret en le partageant, et on lui fait perdre sa nature secrète en le révélant. Mais cependant, ce n'était pas le secret qui avait entraîné sa perte. Au contraire, c'était la vérité. Personne n'avait su jusque là la nature du lien entre elle et Dimitri. Personne donc n'avait gardé le secret. A moins qu'on ne puisse considérer que c'était le fait que sa mère ait tenu secret le fait qu'elle ait un frère, qui avait été la racine de toute l'histoire. Après tout, si elle l'avait su, jamais elle ne se serait laissé séduire...

Serrée contre son tuyau, un peu tassée sur elle même en raison de sa crainte de la vérité, elle se risque à dire :

« Je crois que... c'est le secret, que vous attendez... Mais Monsieur Nygma, s'il vous plaît... Vous ne pouvez pas savoir... vous n'avez pas pu apprendre de qui que ce soit pourquoi je suis ici. Vous ne savez pas, n'est-ce pas ? Vous ne savez pas... »

Ses phrases sonnaient moins comme des affirmations que comme des vœux désespérés. Elle ne voulait pas qu'on sache. Elle avait peur qu'on la juge. Et c'était encore plus vrai pour cet homme qui avait réussi à la mettre relativement à l'aise un instant plus tôt, qui avait réussi à lui tirer un demi sourire timide et curieux, signe qu'elle n'était plus concentrée sur sa condition de détenue mais uniquement sur le mystère qu'il incarnait. Elle avait peur que la vérité ne lui fasse perdre cet instant à jamais. Peur qu'il ne la juge, qu'il ne la rejette. Peur qu'il ne la punisse lui aussi pour son crime, comme on l'avait déjà fait plusieurs fois.
Le doute, la méfiance, la peur. Voilà ce qui brillait sombrement dans le regard bleuté que la jeune femme posait à présent sur cette personne qui avait entre ses mains le pouvoir d'éteindre ou de raviver la lueur qu'elle avait cru apercevoir au milieu de son cauchemar...

Maria Fernandez


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Edward Nashton
Je suis une Question pour ce monde
Innocence et curiosité font-elles bon ménage ?



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L’embarra laisse place à l’intérêt, pour son plus grand plaisir. Le sphinx dévorait la timidité de sa proie pour ne lui laisser qu’un questionnement au bout des lèvres. Il parvint à une première victoire. La jeune fille se plaça à ses côtés, leur permettant de faire plus ample connaissance. Il hocha doucement la tête pour la remercier tandis que le vent se mettait à souffler brusquement, déchirant ses extrémités, son nez, sa bouche, ses doigts. Il aimait ce jeu où il régnait en maître. Il ignorait quelles étaient les pensées qui traversaient son esprit, mais il pouvait l’imaginer. Tentait-elle de deviner qui se cachait derrière ce superbe orateur, puisque le nom ne lui évoquait rien ? Pensait-elle à son infériorité, ou voulait-elle qu’elle lui prouve toute son intelligence ? Douter, oui, elle le pouvait très certainement. Il n’aura qu’à effacer ses soupçons d’une simple énigme et c’est ce qu’il fit. Elle réfléchissait et il était délectable de voir un esprit ainsi se torturer, jusqu’à la victoire. Il n’y avait pas de plus beau combat que celui de l’esprit, même si, celle qui lui avait posé était d’une simplicité enfantine.

- Le secret, exactement.

Lorsque la réponse fut révélée, une angoisse sembla agiter Maria. Nygma ne souriait plus et affichait une sollicitude feinte. Il n’avait pas de compassion pour elle, mais il pouvait comprendre son trouble. Cette société rejetait la marginalité alors que c’était leur conception de la morale qui était douteuse, et non la leur. Ses parents, si on pouvait appeler ça un parent, l’avaient renvoyé de l’autre côté de la planète, pour s’en débarrasser. Son crime était devenu le secret de cette famille, alors que rien ne se serrait passer si justement ils ne lui avaient pas caché ce frère. Nygma prenait toutefois du recul sur le cas de la jeune fille. Il était le professeur, l’orateur et non pas l’ami ou le confident.

- Si tu me le permets, tu te questionnes beaucoup Maria et c’est une preuve de grande intelligence. C’est ce qui nous sépare des animaux. Ceux qui ne doutent jamais d’eux-mêmes ne sont que des imbéciles, et tu n'es pas une imbécile, n'est-ce pas ?

Nygma ne pouvait changer sa nature, mais il se reprit aussitôt :

- Nous nous interrogeons tous, sur nos actions, sur ce que nous sommes et ce que nous deviendrons. Cependant, il y a une différence entre le doute, qui nous limite, et se remettre en question, qui nous fait évoluer.

Nygma n’hésita qu’à peine et posa sa main sur son épaule, presque paternaliste. Ce geste calculé venait renforcer son discours compatissant. Pourquoi jouer de la manipulation ? Parce que Nygma n’avait plus que ça. Il voulait qu’on le regarde, être au centre de toutes les attentions et surtout, il voulait sortir de là. Peut-être que la petite française pourrait lui servir demain. Peut-être pas. Tout ce qu’il souhaitait à cet instant était son attention entière et sans égal. Après tout, un professeur n’était rien sans son élève. Il répondit ainsi à la question de la jeune française, mais à sa manière.

- Question : qu’est-ce qu’une jeune fille enfermée dans le pire asile du monde, de l’autre côté de la planète pour inceste ? Réponse : un secret de famille.

Il retira alors sa main après ce bref élan de sympathie. Assez de sentimentalisme. Il reprit une position plus tranquille et vient fermer les yeux. Il avait envoyé les germes de curiosité dans son esprit, les graines n’avaient plus qu’à grandir. Peut-être que tout cela ne mènerait à rien mais il fallait garder la foi. Après tout, c’était tout ce qui restait ici : la foi. « Et mon génie ».

- Si vous voulez participer à ma séance de méditation, ça serait un grand plaisir. Vous verrez, vous vous sentirez nettement mieux ensuite.


PS : Vraiment navrée pour la qualité, je suis pas fière de moi pour le coup.

Edward Nashton


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Message envoyé le : Jeu 28 Avr - 21:24

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Maria attendait avec anxiété la réponse de son voisin au charisme mystérieux. Allait-il annoncer qu'il plaisantait? Ou au contraire, confirmer qu'il la connaissait jusque dans ce qui la souillait? Lorsqu'il confirma que c'était le secret qu'il attendait pour réponse, sa nervosité augmenta à nouveau, et il lui vint l'idée de partir, de partir vite, sans un mot, de courir chercher le gardien et de demander qu'on lui permette de retourner s'enfermer dans sa cellule, à l'abri des regards. Celui de son interlocuteur n'avait pourtant rien de hargneux ou de méprisant, mais elle savait qu'un regard pouvait être trompeur, comme celui de son demi-frère qui avait paru si compréhensif peu avant de lui infliger l'impensable. Mais avant qu'elle ne se décide enfin à se lever, il avait repris la parole, la réduisant étrangement à l'immobilité docile et attentive, comme s'il avait été inconcevable qu'elle ne l'écoute pas parler. Sa politesse excessive, sans doute, pensait-elle.

Le ton la surprit de suite. Il y avait quelque chose d'autoritaire, sans violence, ou du moins sans violence contre elle, mais une force, une assurance lorsqu'il mentionnait ceux qu'il appelait "imbéciles", et dont il l'excluait en lui demandant rétoriquement de le faire elle-même. Mais, n'attendant pas sa réponse, il changea un peu d'attitude, se faisant plus doux d'une certaine manière, plus rassurant. Se remettre en question sans tomber dans le doute... Oh, elle ne doutait pas de ce qu'elle avait fait, elle savait qu'elle l'avait fait. Et elle savait que c'était une faute. Et elle ne doutait pas non plus que si elle avait pu expliquer son erreur à ses parents, ils auraient compris... n'est-ce pas? Elle n'avait pas le droit d'en douter, et pourtant... elle n'arrivait plus à en être certaine. La main sur son épaule l'arracha à ses réflexions muettes, la faisant sursauter et se tendre par réflexe. Depuis Daniel, elle était nerveuse au moindre contact masculin. Se rendant compte de son attitude qui pouvait être vexante, elle essaya de se raisonner, de prendre sur elle pour se calmer, ne pas montrer sa nervosité. Le geste se voulait rassurant, à n'en pas douter, elle n'aurait pas du se montrer nerveuse.

Probablement avait-il senti sa tension, parce qu'il se contenta d'une semi énigme avant de retirer sa main, un geste qui aurait du soulager la jeune fille (tout en la laissant un peu coupable de sa nervosité), mais qui passa presque inaperçu en raison d'un petit mot employé par son voisin de cour. "Inceste". Elle n'avait jamais utilisé le mot, en fait, il n'avait jamais été employé tel quel devant elle. Bien sûr, elle savait que c'était le mot qui allait pour ce qu'il s'était produit entre elle et son frère Dimitri, mais l'entendre pour de vrai semblait donner au crime une réalité plus forte, plus palpable, plus écrasante. Elle avait évité plus ou moins inconsciemment ce mot, et lui, qui ne lui parlait que depuis quelques minutes, venait de l'utiliser le plus naturellement qui soit. Plus encore, elle n'avait pas eu l'impression qu'il s'en servait comme d'une insulte ou d'une accusation. Non, il évoquait un fait, comme on évoque la couleur des cheveux d'une personne. Le mot ne lui paraissait-il pas sale? Lourd? Honteux? Lui qui de toute évidence n'avait pas commis de telle faute, n'aurait-il pas du vouloir se tenir éloigné d'un tel mot?

Se tenir éloigné d'un mot... Sa propre phrase lui paraissait ridicule. Un mot, ce n'était qu'un ensemble de lettre et de sons, on ne devrait jamais en avoir peur. Elle le savait. Il avait raison d'utiliser ce terme! Et pourtant... elle en avait peur. Elle le craignait comme une forme sombre et imposante qui menacerait au dessus de sa tête. Un peu à la manière de l'épée de Damoclès, le banquet en moins... Un soupire lui échappe, et finalement, le reste de l'énigme lui revient, sa réponse surtout, une réponse que, malgré sa volonté d'innocenter sa famille, elle ne parvient à nier tout haut. Elle avait entendu sa mère se lamenter de ce que diraient les gens s'ils l'apprenait. Elle avait aussi entendu son beau-père lui assurer que ça n'arriverait pas. Prévoyait-il déjà, à ce moment-là, qu'elle arrive ici? Daniel aussi, bien sûr, devait cacher la vérité, pour ne pas subir les conséquence de ce qu'il lui avait fait. Oui... elle était devenu un "secret de famille". Elle avait perdu son statu de personne pour prendre celui d'entité abstraite et qu'on ne nomme jamais. Et après suffisamment de temps, sans doute, elle ne serait plus personne, plus rien.

A nouveau, les paroles de son interlocuteur la rappellent à la réalité, et elle remarque seulement qu'il a changé de posture, pour en adopter une plus détendue. Une séance de méditation? Avec lui? Elle ne le dérangerait pas? Timidement, presque craignant qu'il ne change d'avis, elle répondit après un si long temps silencieuse et songeuse:

"Si... vous êtes certain que cela ne vous dérangera pas... Je vous remercie, vous êtes très généreux."

Que dire d'autre? Elle était bloquée dans ses paroles par cette situation étrange: elle n'était pas proche de son voisin, et ne pouvait donc pas lui parler librement comme à un ami, de manière naturelle, mais en même temps lui se comportait comme s'il l'avait presque toujours connue. Elle ne savait quelle attitude aborder. Alors, silencieuse, elle imita la position du dénommé Edward Nygma, et ferma les yeux à son tour. Méditer... il fallait se concentrer sur sa respiration, et essayer de faire le vide dans son esprit, non? Elle n'avait jamais essayé, sa mère n'aurait pas approuvé. Tant bien que mal, la jeune femme essaye de réguler sa respiration, de la faire lente, profonde, et de chasser la nuée de pensées qui lui tournent en permanence dans l'esprit. En vain. Si sa respiration est plus posée, son esprit, lui, est toujours aussi fourmillant de fantômes. La seule différence étant qu'à la place de la panique habituelle, c'est un sentiment de solitude extrême qui domine, pressant sur sa tête et sur son cœur, causant même de légères douleurs à la première. Finalement, après ce qui lui semble être plusieurs longues minutes de silence, elle reprend la parole, plus timide encore, s'accusant par avance de rompre la quiétude de son énigmatique voisin:

"Monsieur Nygma... Vous... ne doutez jamais...? Comment faites-vous...?"


Son assurance semblait à toute épreuve, comme s'il savait toujours qu'il allait gagner. Comme Dimitri. Mais pourtant même lui avait fini par tomber dans un gouffre d'imprévu. Pouvait-on vraiment de jamais douter...?

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Dim 8 Mai - 20:57

Edward Nashton
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The Riddler

Sa respiration était tranquille. Il sentait tout son corps. Ses pieds qui frôlaient le sol, ses jambes croisées, ses bras posés sur ses genoux, la caresse du vent qui chatouillait son nez et le creux de ses mains dirigées vers le ciel, le rythme lent de son cœur comme une litanie, ses cheveux contre sa nuque elle-même posé contre le tuyau brûlant. Il sentait son environnement, le souffle plus inquiet de Maria, les grondements des autres patients, une voiture au loin et puis enfin, la mer. La sortie était si proche. Il laissait ses pensées arriver, sans les bloquer. Il pensait à son évasion prochaine. Il espérait que tout fonctionnerait. « Pourquoi ça ne fonctionnerait pas ? J’ai tout prévu. » Il angoissait à l’idée d’échouer et de reste renfermer là. « Et si Batman intervenait encore ? Non, il est trop occupé pour intervenir à Arkham. J’ai vérifié. » Il angoissait de mourir là. « »

Son visage se fendit d’une grimace tandis qu’une voix s’élevait, interrompant le calme qu’il peinait à installer. Il glissa son regard noisette sur la jeune fille, l’air visiblement vexé. Ce n’était pas la faute de la française s’il était incapable de se relaxer, il n’avait découvert cette méthode que depuis peu après tout. Cependant, Nygma est incapable de prendre ses responsabilités, comme un gamin turbulent et méchant. Bien que tenté de lui lancer une remarque acerbe sur la culture française qui donnait sans doute le droit d’interrompre les gens, il s’abstient face à la politesse exacerbé de Maria. « Monsieur Nygma », cela faisait bien longtemps que quelqu’un –hormis ses psys – n’avaient pas utilisé cette formule pour s’adresser à lui. Il apprécia grandement et quand bien même il affichait une froideur exemplaire, ces mots étaient empreints de chaleur.

- Qui te dit que je ne doute pas ? Ma chère, en ce moment même, je doute. J’ai un panel de choix pour chacune de mes actions tellement denses, des réponses tellement variées à ta question, des possibilités multiples et chacune conduit à un chemin différent. Ce que tu vois n’est le fruit que d’une seule action : le contrôle. Je m’assure toujours de choisir la meilleure réponse à la meilleure situation donnée. Méditer est un moyen comme un autre de m’en assurer.

Très léger reproche, saupoudré de conseil et de sympathie. Nygma l’analysait. Elle ne semblait nullement douée de maturité, elle avait été arraché brutalement à son cocon et jeter dans l’enfer sur terre. Pire, elle se savait coupable et elle se plongeait dans le reproche. L’asile d’Arkham devenait sa punition. Une petite âme perdue qui avait besoin d’être guidé, qui avait besoin d’un modèle. Elle le servirait s’il s’y prenait bien. Il jeta un bref regard vers le ciel voilé.

- Il reste trois minutes et trente-quatre secondes. Après quoi, nous nous quitterons. Dis-moi Maria, penses-tu pouvoir montrer un peu de contrôle en restant tranquille durant ce laps de temps ? Ce n’est pas comme si soudainement, j’allais disparaitre.

Disparaitre. Que ce mot était riche de sens pour la demoiselle. Il reposa ses iris bruns sur elle, presque amical.


Edward Nashton


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Message envoyé le : Mer 11 Mai - 10:20

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Elle l'observait. Elle observait sa posture, image parfaite de celles que l'on pouvait voir sur les livres de méditation. Elle observait ses traits fins, ses cheveux entre le châtain et le roux. Elle observait son calme. Il semblait réellement à l'aise dans sa méditation, aussi tenta-t-elle de l'imiter... en vain. Elle copia la position, ferma les yeux même, quelques instants, mais sa tête n'arrivait pas à se vider, et plus elle essayait de le faire plus elle bourdonnait de souvenirs et de craintes. Elle avait fini par abandonner l'idée de faire comme lui, elle n'en était pas capable. Alors elle l'observa de nouveau, jusqu'à ce que sa question ne quitte ses lèvres pour venir briser la concentration aux apparences parfaites de son charismatique interlocuteur. Il rouvrit les yeux, et elle baissa la tête immédiatement. Il était fâché... il ne lui répondrait pas... non, en fait, s'il était en colère il valait mieux qu'il ne lui réponde pas, qu'il l'ignore, qu'il lui fasse comprendre par le silence qu'elle n'aurait pas du le déranger. Elle s'apprêtait à présenter ses excuses quand sa voix à lui s'éleva, calme, douce même, sans acidité:

"Qui te dit que je ne doute pas ? Ma chère, en ce moment même, je doute. J’ai un panel de choix pour chacune de mes actions tellement denses, des réponses tellement variées à ta question, des possibilités multiples et chacune conduit à un chemin différent. Ce que tu vois n’est le fruit que d’une seule action : le contrôle. Je m’assure toujours de choisir la meilleure réponse à la meilleure situation donnée. Méditer est un moyen comme un autre de m’en assurer."

Elle releva la tête d'un coup, laissant son regard se faire à nouveau capturer par le sien. Avant même la réponse, c'est la politesse de son voisin qui la frappa. "Ma chère". Personne ne l'avait jamais appelée ainsi, ou d'une manière semblable. Ici, elle était juste Fernandez. En France, elle avait été soit Maria soit Maria Fernandez, selon qui s'adressait à elle. Même Dimitri ne lui avait jamais donné de surnom, ou d'appellation similaire. Les seules fois où il l'avait appelée autrement que par son prénom furent lors de leur première discussion, où il l'avait d'abord comparée à Alice courant après le lapin blanc, puis au Chaperon Rouge se jetant dans la gueule du loup. Aussi ces deux mots la marquèrent, lui firent en quelque sorte un peu de bien, en dépit du fait qu'elle les sache n'être probablement que de pure convenance.
Puis la réponse en elle-même s'imposa à son esprit. Alors lui aussi doutait parfois. Mais ce n'était pas les mêmes doutes. Lui doutait, ou plutôt hésitait entre plusieurs choix possibles, pour choisir le meilleur pour lui, alors qu'elle doutait d'une possibilité d'avenir, alors qu'elle doutait, tout simplement. Cependant, même si ces doutes étaient de natures différentes, le fait que lui aussi puisse parfois douter la rassurait, la faisait se sentir très légèrement moins seule. Un sentiment non négligeable, la solitude étant la plus grande douleur de la jeune femme. Il lui expliqua aussi que la méditation l'aidait dans ses choix, et elle se sentit alors plus coupable encore de l'avoir interrompu dans sa recherche des réponses adaptées à ses problèmes. Elle n'aurait pas du. Il aurait pu le lui reprocher plus rudement, mais à la place, il ajouta:

"Il reste trois minutes et trente-quatre secondes. Après quoi, nous nous quitterons. Dis-moi Maria, penses-tu pouvoir montrer un peu de contrôle en restant tranquille durant ce laps de temps ? Ce n’est pas comme si soudainement, j’allais disparaître."

Elle s'empourpra. Il lui avait parlé comme on parle à une enfant dissipée, comme un professeur parle à son élève ayant des difficultés à se concentrer en classe. Elle était traitée comme une enfant alors qu'elle avait 23 ans, et que cet homme ne lui semblait pas tant plus âgé qu'elle en dépit de ses traits fatigués. Le rouge lui monta un peu plus, alors qu'elle lui répondit dans un semi-murmure:

"Oui Monsieur... excusez-moi..."

Elle baissa de nouveau la tête, cherchant à cacher ce rouge sur ses joues qui ne faisait que renforcer son côté enfantine face à cet homme au charisme rarement vu. Et elle ne la releva que lorsque, du coin de l'œil, elle nota qu'il avait repris sa position initiale. Levant le regard, elle vit que ses yeux à lui étaient de nouveau fermés. Elle repensa à la fin de sa phrase. Il n'allait pas disparaître, autrement dit, il n'allait pas l'abandonner lui aussi à sa solitude, ou du moins pas avant la fin de la pause. C'était une affirmation rassurante, mais malgré cela, la jeune femme ne referma pas les yeux, elle se contenta de le regarder lui, comme pour s'assurer qu'il ne mentait pas. Et étrangement, cette observation prolongée eu l'effet que la méditation avait failli à atteindre. Concentrée sur cet homme si spécial, sa tête se vida pour n'être plus remplie que de son image à lui, de l'impression qu'il faisait sur elle. Doucement, son cœur cessa de s'affoler, sa respiration devint plus longue, plus douce, presque apaisante. Elle se perdit si bien dans sa contemplation inconsciente qu'elle ne sentit pas le temps passer. Aussi fut-elle surprise d'entendre des voix masculines - celles des gardiens - appeler au rassemblement. Il lui fallut un certain temps pour comprendre ce que cela signifiait: la pause était terminée. Les paroles du dénommé Edward Nygma lui revinrent en tête: "après ça, nous nous quitterons". Oui, le moment était venu de se séparer, et rien ne lui permettait de savoir si elle le recroiserait, surtout dans de telles conditions. Elle eu un étrange pincement au cœur, mais se reprit en se rappelant qu'elle n'était pas ici pour passer de bons moments en compagnie d'un détenu que de toute évidence n'aurait pas du en être un, que ce n'était pas le principe d'une punition. Quand les voix masculines appelèrent de nouveau, plus rêches, elle se leva, regard posé sur la chevelure embrasée de son voisin que le vent s'amusait à agiter de temps à autre. La voix un peu hésitante, mais plus posée qu'avant, elle l'appela:

"Monsieur Nygma...?"

Maria Fernandez


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Message envoyé le : Sam 14 Mai - 14:54

Edward Nashton
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Trois minutes pour retrouver une certaine sérénité, c’était peu. Nygma relevait cependant le défi. Après tout, c’était ce qu’il savait faire de mieux. Cependant, son esprit cogitait toujours et les quelques mots qu’avaient prononcé la jeune française avait su réveiller chez l’homme-mystère ce qu’il y avait de plus désagréable chez lui : sa mégalomanie et son narcissisme. Elle était si polie et il irait même jusqu’à penser qu’elle l’admirait un peu. Elle le regardait comme un élève regarderait son meilleur professeur, sans doute était-ce qu’il avait toujours voulu être. Il ignorait cependant quelles seraient ses réactions lorsqu’elle apprendrait son penchant pour les jeux mortels et l’anéantissement de la bêtise humaine. Elle semblait cependant si seule et si perdue. Elle avait semblé soulagée lorsqu’il traitait la raison pour laquelle elle était ici avec neutralité. Peut-être devait-il continuer dans ce sens, l’amadouer et l’éduquer. Elle avait répondu à sa première énigme, bien qu’elle ne fût pas très difficile. Il s’imaginait déjà mille et un exercice d’esprit, travaillé sur des casse-têtes pour mieux se complaire dans un théâtre mentale où il serait le metteur en scène, le public, le critique.

Nygma s’apaisa alors doucement tandis qu’il se plongeait dans des calculs, la science, la physique, les énigmes. Autrefois, il n’avait pas besoin de ça. Il lui suffisait d’être et d’exécuter ses plans. Les choses avaient bien changé en seulement un an.

Les trois minutes s’écoulèrent tandis que le brun commençait enfin à se sentir bien. Il en oubliait les cris des demi-cerveaux qui leur servait de garde, ignora les bruits alentour des patients qui se pressaient déjà et quand il put saisir toute la subtilité de son nouveau plan, la voix craintive et perplexe de Maria fit son chemin et les yeux bruns du Sphinx s’ouvrirent sur le monde. Il lui accorda un bref sourire et se leva à son tour.

- Retrouvons-nous ici même, si la moindre question te taraude. Je me ferais un plaisir d’y répondre. Après tout, tu auras surement bien besoin d’un ami.

Il mima de retirer un chapeau pour la saluer avant de se glisser à sa gauche pour se diriger d’un pas ferme vers les gardes qui attrapaient les retardataires.

- Ô, et Maria…

Il ne se tourna qu’a peine, lui adressant un dernier regard appuyé comme pour l’inviter à se souvenir des quelques mots qu’il lui adressait pour conclure leur rencontre. Ils se retrouveraient, c’était une chose certaine. Après tout, ne lui avait-il pas promis de ne pas disparaitre ?

- Être dans le doute, c'est déjà être résolu.*

Il détacha son regard d’elle et entreprit de retourner vers sa cellule. La journée s’était terminé bien mieux que ce qu’elle n’avait commencé.


*Othello, III, 3




Fiche de liens (c) Miss Yellow + icon de spandexy.dreamwidth.org

Edward Nashton


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Message envoyé le : Sam 14 Mai - 18:55

Maria Fernandez
Je ne suis pas folle...
Un sourire... Elle croit avoir mal vu, mais non, c'est bien un sourire qu'il lui offre. Pas particulièrement large ou rieur, bref, mais un sourire tout de même. Il parvenait à sourire dans un tel lieu, ça la laissait aussi surprise qu'admirative. Elle n'arrivait pas à s'imaginer elle sourire dans cet asile où le gris et la violence semblaient les maîtres mots. Elle le regarde se lever, lui exposer plus clairement sa minceur et l'aspect sophistiqué de ses mouvements, même pour un geste aussi simple:

"Retrouvons-nous ici même, si la moindre question te taraude. Je me ferais un plaisir d’y répondre. Après tout, tu auras surement bien besoin d’un ami."

A-t-elle bien entendu? A-t-elle bien compris ce qu'il venait de lui dire? Il parlait d'ami, du fait qu'elle aurait besoin d'en avoir un. Parlait-il de lui? De devenir cet ami? Pouvait-il réellement souhaiter, après l'avoir seulement rencontrée brièvement, devenir un ami, qui plus est un qui répond à ses interrogations? Elle avait du mal à imaginer qu'il soit le genre à employer un mot à la légère, mais s'offrir d'être son ami... A elle, qui plus est, la petite créature frêle perdue dans un monde de géants tous plus puissants et agressifs qu'elle... Pouvait-il être généreux à ce point? Décidément, elle ne comprenait pas ce que cet homme faisait dans un asile. Elle le regarde avancer vers les autres détenus et le suit, à quelques pas de distance, quand il s'arrête, et se tourne légèrement:

"Ô, et Maria… Être dans le doute, c'est déjà être résolu."

Elle est incapable de dire mot sur ce que vient d'énoncer le charismatique Edward Nygma, mais c'est comme si la boucle de leur rencontre venait d'être bouclée; il l'avait abordée sur une citation qu'elle faisait de la fameuse tragédie de William Shakespeare, et il la quittait sur une autre citation de la même pièce. L'histoire d'Othello. Une histoire où le doute sème la mort et brise les rêves pourtant près d'être atteints. Une histoire où celle qui ne sait pas s'enfonce dans la mort et la trahison, comme elle s'était enfoncée dans une mort sociale sans s'en rendre compte jusqu'au moment où elle était arrivée. Elle se serait comparée à cette célèbre martyre du théâtre si elle ne s'était pas su réellement coupable d'une faute. Une faute qu'elle ne pouvait deviner par avance, certes, mais une faute malgré tout. Et lui, la comparait-il à elle? Il reprend sa marche, et la voix agressive d'un gardien la pousse à faire de même alors que la phrase tourne dans sa tête. "Etre dans le doute, c'est déjà être résolu". Elle était dans le doute. A quoi était-elle donc résolue? A mourir ici? A n'être plus personne? Ou au contraire, à s'accrocher à la maigre lueur qu'il lui avait fait voir le temps d'une dizaine de minutes...?

Alors que les hommes et les femmes retournent à l'asile et se séparent, son regard reste accroché à l'homme aux cheveux de braises, et ce jusqu'à ce qu'il disparaisse. Il ne la regarde plus, mais ce n'est pas grave. C'est mieux même, ça lui permet à elle de le faire jusqu'au dernier moment. Puis c'est le retours dans sa cage de rouille et de pierre. Le retours à ses fantômes, ses démons. Mais aussi à une nouvelle réflexion. Elle avait rencontré une énigme aujourd'hui. Saurait-elle en trouver la réponse...?

Maria Fernandez


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