« Et qui est ce complet frappadingue ?
HO !
Dans les sagas de l’ancien temps.
Le scalde, le barde ou le druide ne venaient-ils pas vêtus de vert comme le printemps ?
OH
Ou eau qui se fait air.
Et en laquelle tout complexe trouve résolution !
Oh oui !
Emplissez ces églises d’obscènes pensées !
Faites entrer l’honnêteté à la maison-blanche !
Ecrivez des lettres dans des langues mortes,
A des gens que vous n’avez jamais rencontrés !
Inscrivez des grossièretés sur le front de vos enfants !
Brûlez vos cartes de crédit et portez des talons aiguilles !
Ouvrez grand les portes de l’asile !
Que le viol et le meurtre déferlent sur les banlieues chics !
Divine folie. Qu’il y ait de l’extase, de l’extase plein des rues !
Riez pour que le monde rie avec vous ! » - JokerGotham la sale. Gotham la malade. Gotham la recluse.
Ses monstres bétonnés, ses labyrinthes de goudron, ses démons de ferraille, ses enfers pestilentiels.
Gotham la sale. Gotham la malade. Gotham, qui jamais, Ô grande misère, jamais ne s’éteint.
Elle survit et pollue de sa seule présence les glorieux Etats-Unis d’Amérique. Voisine de la lumineuse Metropolis, Gotham City fait parler d’elle. En son sein contaminé se nourrissent les plus grands malades de ce siècle.
Fous ! Ils sont fous !
Depuis sa fondation, Gotham City toujours fut la victime de sa corruption. Elle gangrène tous les domaines, toutes les administrations. Des plus hautes tours aux cloaques les plus misérables. Elle est partout, règne sur tout.
Les quelques policiers encore intègres se font exécuter par la Pègre. L'organisation criminelle locale, régie sous l’autorité de la mafia italienne, russe et américaine, elle-même en constante guerre intestine. Comme une nuisance pugnace, la folie pullule et se multiplie, là où la pourriture stagne. Les prison sont pleines. Les administrations pénitencières remplies. L’infection dégouline jusqu’aux villes voisines qui se coupent de tout contact avec les marchés de Gotham City.
Novembre 1921La police a enfin mis la main sur Martin Hawkins. « Le chien fou ». En fuite depuis quelques mois déjà. Et au même moment, le vénérable aliéniste, le docteur Amadeus Arkham ouvre enfin les portes de son asile. Construite à même les fondations de l'ancien manoir Arkham, le dernier représentant de la famille décide d'en faire don à la ville. Sa modeste contribution après l'odieux assassinat de sa fille et de sa femme. L’asile d’Elisabeth Arkham. Le nouveau poumon de la ville. Bientôt, aussi pourri que tout ce qui touche Gotham City. La sale, la malade. La perverse.
Seigneur, ayez pitié de l'agneau égaré. Soyez miséricordieux pour l'affamé et le misérable. Et laissez votre humble serviteur démembrer son prochain. Que votre volonté soit faite. Amen.
***« Mais je ne veux pas aller parmi les fous ! » fit remarque Alice.
« Impossible de faire autrement », dit le Chat :
« Nous sommes tous fous ici. Je suis fou. Tu es folle. »
« Comment savez-vous que je suis folle ? », demande Alice.
« Tu dois l’être », répondit le Chat, « Autrement tu ne serais pas venue ici. » - Lewis Carroll
Novembre 2013Les forces de l’ordre ont de nouveau appréhendés le Joker. Depuis quelques années, un nouvel espoir est tombé sur la ville de Gotham, comme un miracle envoyé de Dieu ou du Diable. Un homme, un sauveur, un messie, un fou. Il apparaît quand, dans les ténèbres de la nuit, la peur envahit le cœur des citoyens. Il traque, il pourchasse le criminel. Il est le symbole de la ville, le héros, le champion de Gotham. L'ange vindicatif. Le chevalier noir.
Peu après, fut-il suivit par d’autres. D'autres qui veulent tout aussi bien porter l’espoir. Qui veulent promettre un avenir meilleur à leur ville bien-aimée. Qui veulent la guérir de ses afflictions. De sa corruption. De sa criminalité. Batman. Robin. Nightwing et tous les autres. Alors, les citoyens aussi menent cette guerre contre le mal. Depuis quelques années, Gotham est auréolée d’une nouvelle lumière. Une espérance, jeune et audacieuse. Elle guérit, respire. Et au loin, à des kilomètres de la ville, attendent dans l’ombre toute la souillure nettoyée.
Je lui demandais pourquoi il mutilait uniquement les visages et les organes sexuels de ses victimes.
« C’est la Vierge Marie qu’a eu l’idée. Elle dit que c’est le meilleur moyen d’empêcher ces petites putes de répandre des maladies. »
Je lui demande pourquoi il s’est tailladé les bras à coups de rasoir.
« Pour sentir. Juste pour ressentir quelque chose. » - Journal d'Amadeus Arkham
Juillet 2015L’asile d’Arkham s’élève au bord d'une haute falaise, à l'écart de tout, sinistre et menaçante. Des cris, des hurlements. Et la perversion dans toute sa grandeur. C’est ici que sont enfermés le Joker et sa compagne, Harvey Dent et ses personnalités multiples, Edward Nigma et ses éternelles questions,… Au fin fond de leur cellule, ils se débattent. Ils tournent en rond, les fauves affamés. L’héritage d’Amadeus perdure à travers le siècle et de vieux souvenirs hantent encore les couloirs sombres du château. Ses passages secrets, ses murmures silencieux. Nombreux sont les membres du personnel qui auraient cédés à la démence. Car à l’intérieur de ces murs, rien ne se ressemble. Cauchemars s’entremêlent avec réalité et il semble qu’il faille passer de l’autre côté du miroir pour comprendre réellement tous les mystères que cache la lugubre Elisabeth Arkham.
Soyez tentés. Rejoignez ce grand bal des fous, cette Danse Macabre.
Car il suffit souvent d'un simple
mauvais jour pour traverser la barrière qui sépare lucidité et folie.