Biographie « I'm On the wrong side of heaven, and the ritgheous side of hell »
Face contre terre, mâchoire endolorie. Jude se trainait sur le sol comme un chien martyr, le goût ferreux du sang entre les babines. Mais elle ne geindrait pas, "ils" ne l'entendraient pas se plaindre. Se plaindre, c'était montrer que l'on avait des faiblesses. La jeune femme aurait mordu, déchiqueté même si ses liens n'étaient pas aussi serrés, si la douleur ne l'anesthésiait pas tant. Il n'y avait depuis toujours nul dieu auquel s'en remettre, nul ange perché sur son épaule pour la guider. Jude était une enfant du monde, une fille perdue de mère Gotham. Une âme errante que personne n'attend, que personne n'espère. Oh dear mother... Entre or et ivoire, sang et larmes, joie et tristesse, soit consciente que malgré tes défauts, tu restes encore son foyer. La brise marine qui berçait les dock Dixon lui caressait le visage comme les coups de son assaillant ses côtes, et l'odeur du sel marin se mélangeant à celle de la terre, venait lui brûler les poumons. Allait-il seulement s'arrêter un jour ? Depuis combien de temps ils y étaient ?
Ce n'était pas la première fois que l'insubordination de Jude lui valait de passer par une correction aussi violente qu'inutile. A la manière d'un chien blanc, sa peur s'était avec les années transformée en haine pour ses boss. Un jour, ils la laisseraient sur le carreau, et très certainement avant de comprendre que les coups ont perdus depuis longtemps le pouvoir de la remettre dans le droit chemin. Alors qu'elle tentait de se relever une nouvelle fois, son regard trouble se posa sur ses poings liés. Son avant bras dénudé révélait sous la crasse le seul et unique marquage à l'encre noir qui ornait son corps.
« Vae Soli »Même si Jude n'était pas réputée pour avoir inventé l'eau chaude, elle attachait de l’importance à certaines valeurs. « Malheur à l'homme seul » c'était ce que signifiaient ces deux mots latins. Une bête citation tirée des paroles de l'Ecclésiaste, qui caractérise la position malheureuse de l'homme sans attache, isolé, abandonné à lui-même, dont personne ne se soucis.
« S'ils tombent, l'un peut relever son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul ; s'il tombe, il n'a pas de second pour le relever. »_ Nashton ?C'est drôle parfois une voix. Il se peut qu'elle ai une sonorité familière, qu'elle vous évoque quelque chose. Même que parfois, elle prononce votre nom comme s'il ne s'agissait que d'un lointain souvenir.
« Tired of living like a blind man, I'm sick of sight without a sense of feeling »
Jude ne devait pas avoir plus de 16 ans quand les deal pour le compte de Black Mask ont commencé. Par un affreux concours de circonstances, et surtout le besoin de manger. Au début, cela ne devait durer qu'un temps, et rapidement, cette espèce d'amour du risque, de drogue qu'était l'adrénaline avait pris le pas sur la raison. Elle aimait ce sentiment de liberté, de puissance, d'indépendance que lui procurait cette vie dangereuse. Jeune chiot au milieu des loups, elle ne tiendrait jamais plus de cinq minutes dans la fosse à défendre des intérêts qui ne sont pas les siens, qu'elle ne comprenait même pas. L'enfant avait mis les deux pieds à l'extérieur du bac à sable le jour où sa mère -entendez pas là, de sang, et non celle qui lui avait été imposé toute sa vie durant- avait sombré dans le comas. La gamine avait compris que ni dieu ni âme charitable ne lui viendrait en aide. Elle était juste... "seule".
N'ayant obtenu aucune réaction de la jeune fille sur son perchoir, l'agent du GCPD l'interpela à nouveau.
_"Jude" Nashton ?Elle était à moitié vautrée sur le premier palier d'un escalier de secours, non loin de Park Row. Une bouffée d'air et le papier transparent entre ses doigts d'enfant s'embrasait à nouveau, laissant quelques secondes plus tard s'échapper d'entre ses lèvres un épais nuage blanchâtre. Le regard fixé sur le ciel couvert de Gotham, Jude tentait d'y percevoir une quelconque lueur , comme un signe, en vain. Autour de son cou, un casque négligemment installé là, vomissait un air de punk-rock contant à quel point les dirigeants du monde entier ne valait pas mieux que la racaille.
_ Négatif, je suis un hachis Parmentier pensant.Elle n'avait même pas daigné lui adresser un regard. Jude se foutait de tout, du monde, et du reste. Non pas qu'elle se soit éprise de l'idée de faire flamber tout ça pour le plaisir, ou pour l'amour de l'anarchie toute puissante. Ce monde l'avait déçu, elle n'en attendait en réalité du haut de son jeune âge plus rien. Samuel Nashton -son père- lui avait fait lire le Paradis Perdu de Milton, un jour, ainsi que des écrits plus ou moins controversés tels que le livre d'Enoch. Bien plus que l'amour de la littérature ou l'histoire du christianisme dont sa folle perdue d'épouse raffolait, Samuel s'était surtout appliqué à connecter sa fille avec l'idée de bannissement d'un paradis, d'abandon d'une figure toute puissante et d'une rédemption impossible à atteindre. Sans promesse de pardon. Jude s'était souvent demandé si son père n'avait pas compris quelles horreurs se déroulaient entre les murs de la maison de son propre frère. Bien que tout était toujours fait pour ne rien laisser paraître, la maison de son cousin Edward avait fait mousser la salive de plus d'une bouche. Coupable de son inaction, de son silence, Samuel à cette époque, véhiculait chez sa fille l'image du père héroïque. A travers tout ça, aurait-il essayé de lui faire comprendre que l'Homme pouvait être lâche, fait de faux-semblants, menteur aussi parfois. Qu'il fallait accepter l'idée qu'une fierté puisse devenir source de honte et de déception. Que parfois on ne pouvait pardonner l'Homme pour ce qu'il avait fait, mais aussi pour ce qu'il n'avait pas fait.
L'agent du GCPD en contrebas afficha un demi-sourire suite à la remarque de l'adolescente. Ce n'était pas la première fois qu'il venait à sa rencontre et il ne connaissait que trop bien son tempérament impulsif. La moindre phrase déplaisante pourrait autant la faire déguerpir que bondir à la gorge du policier. Et malheureusement comme à chaque fois, c'était pour qu'elle rende des comptes qu'il était présent.
_ J'ai entendu dire qu'une teigne rouquine avait forcé Wayne Enterprise. Par "forcer", je parle de manquer de castrer un pauvres vigile à l'entrée.L'adolescente pouffa à l'évocation de ce souvenir. Il est vrai que c'était particulièrement cavalier de sa part d'avoir pensé pouvoir se frayer un chemin jusqu'à Eddy sans encombre, sans papiers d'identités aucuns, et sans demander son chemin de surcroit. Et comme il arrive parfois que des personnes fassent leur travail sérieusement, l'un des vigiles l'avait intercepté et interdit d'aller plus loin. Elle aurait voulu pouvoir se justifier, lui expliquer la raison de sa venue, qu'on dérange l'intéressé même tiens, rien que pour ses beaux yeux à elle. Elle était dans une mauvaise passe, son cousin ne le savait sûrement pas, et puis il l'aurait aidé lui, c'était certain. Mais... Cet infâme trou du cul sans fion avait commis l'erreur d'attraper l'adolescente par le col, et s'il y avait une chose que Jude détestait par dessus tout, c'était les contacts physiques avec les inconnus... Ça la rendait mauvaise. L'instinct parlant avant la raison, elle avait mordu, armé, puis frappé avant de se dire que c'était une mauvaise idée.
_ Ils avaient prévu de servir un super bon gratin à la cantine. J'aime le gratin... _ C'est tout ce que tu trouves à redire de tout ça ?_ Hmm... Non. Mais on s'en fou non ? J'vais aller en enfer de toute façon. C'est ma belle-mère qui l'a dit.Peu de temps avant que l'on ne déclare le cancer de Samuel qui lui coutera la vie, Jude multipliait les altercations avec Merry, sa belle-mère. En bonne croyante trop pratiquante, beaucoup de choses à la maison étaient dictées par la bonne conduite et le seigneur, ce qui n'était pas du tout du goût de l'adolescente qui, pour Merry, était un blasphème... Vivant... Avec des cheveux. L’or de leur dernier repas de famille commun, sa marâtre n'avait comme à son habitude pas cessé de lui rappeler au combien elle était une fille horrible, et son père avait brillé par son absence de réaction. Merry avait tellement insisté sur le fait que Jude finirait en enfer ce jour là que l'adolescente en avait presque entendu le ricanement des diablotins. " A une époque, les gens comme toi finissaient au bûcher." Non vraiment ? Ça c'est un argument recevable ? Les roux n'ont pas d'âme aussi... Ils sont les enfants du diable... Tout ça tout ça.
Elle avait aussi employé les mots "engeance de catin" ... De bien beaux mots pour rappeler à Jude que sa mère biologique était une femme de mauvaise vie rencontrée avant l'erreur.. Pardon, le mariage de son père avec "Merdy". Il est vrai qu'imposer à sa jeune épouse un enfant qui n'était pas le sien, n'était peut-être pas l'idée du siècle monsieur Nashton. Voyons les choses autrement... Cela partait d'un bon sentiment. L'idée partagée et approuvée par les trois partis, était de pouvoir permettre à l'épouse infertile d'avoir la chance de pouponner au moins une fois dans sa vie, et puis, vivre dans une maison était toujours préférable aux squatts pour un bébé. Du moins, il paraît... Les choses ont très vite dérapé. Merry était de ces femmes qui naissent avec l'instinct maternel en moins, et le lien entre Jude et elle ne s'est jamais fait, bien au contraire. Tout n'était que conflits, ou sujet aux conflits depuis toujours. L'insulte de trop, Jude s'était brusquement levée de table et avait fait mine de quitter la maison quand son père lui adressa sur le ton de l'agacement un ultime "Où est-ce que tu vas ?".
La gamine s'était retournée, et lui avait craché au visage " En enfer apparemment" avant de claquer la porte du foyer sans jamais la repasser dans l'autre sens.
Puis il y eu la maladie. Samuel n'avait pas encore passé l'arme à gauche que Merry faisait déjà le nécessaire pour qu'on ne l’ennuie pas par la suite avec Jude. Garce... Jude ne s'était pas rendu à l'enterrement de son père, elle n'avait jamais pris le temps de lui dire " au revoir" de l'accompagner, de le soutenir dans l'épreuve. " l'idée de bannissement d'un paradis, d'abandon d'une figure toute puissante et d'une rédemption impossible à atteindre." Elle ne voulait pas contempler l'objet de sa honte, le début de la fin. Le début de SA fin. Jude commença à avoir des fréquentations douteuses, du côté de Park Row entre autre. Il fallait aider, et surtout ne jamais se demander "pourquoi maman rentrait tard le soir ?". Jude n'était pas malheureuse dans cet appartement pourri. Les moyens étaient faibles, mais elle embrassait un sentiment de liberté qui lui était inconnu jusqu'à ce jour. Et ça... Ca n'avait pas de prix.
Malheureusement, Gotham n'apprécie guère voir le sourire de ses enfants. Quand l'un d'eux prend son envole, enfin, le nez encore couvert d'une vie boueuse, elle s'empresse de lui arracher les ailes en plein vol. S'il encaisse la chute, il sera à nouveau son enfant. Un digne d'elle. Un à son image.
Durant l'une de ses nuits de "service", Abigail se vit faire une mauvaise rencontre, une passe qui tourna mal, l'un des nombreux risques de ce métier.
L'hôpital central de Gotham pouvait la sauver, mais son état nécessitait des soins, et Abigail ne possédait pas l'ombre d'une couverture sociale. C'était ce qui avait poussé Jude à vouloir forcer l'entrée de Wayne Enterprise pour rencontrer son cousin, ce fameux jour. Depuis quelques temps, se fréquentations lui en avait conseillé d'autres pour du travail, des mieux placées. C'est comme ça qu'elle s'est retrouvée à son tour prise au piège. A cette époque mineure, elle craignait d'être récupérée par les services sociaux qui l'aurait placé en foyer sans vergogne. Elle n'avait jamais songé à l'alternative de se retrouver dans les pattes de son cousin, ou de son oncle. Parce qu'il était pour elle inconcevable de s'imposer, et qu'elle était bien trop têtue et obstinée pour l'avoir envisagé. De l'autre, on lui avait subtilisé tout ce qui faisait d'elle une citoyenne américaine, tout ce qui définissait aux yeux de la loi son identité.
C'était comme ça que les laquais de Black mask tenaient en laisse les employés récalcitrants, comme ça, et en les corrigeant physiquement quand cela ne se terminait pas avec une balle à l'arrière du crâne dans la Gotham River. Le choix, elle ne l'avait plus vraiment depuis ces six dernières années. Pourtant... Il lui arrivait d'aller contre les ordres quand cela heurtait de trop près ses principes. Haaaa... Les principes ! Ces principes qui lui valaient d'être punie, encore, et encore, et encore...
_ T'en as assez comme ça ?
« Who are you to change this world ? No one needs to hear your words. »
La morsure du coup, cette sensation que tout vos os se sont retournés d'un bord tranchant contre vos organes. Jude avait perçu la dernière phrase de son assaillant comme un défis. Elle avait entreprit de se remettre sur ses deux jambes, luttant contre la douleur qui lui tiraillait les côtes, les bras, le crâne. Pourtant... Le boss lui avait dit "pas dans la tête, elle pourrait encore servir. Le reste je m'en fou."
_ Te relève pas...Avait-il lancé sur un ton au combien témoin de son désappointement. Il avait levé les yeux et les mains au ciel face à son obstination avant de lui asséner un nouveau coup de genoux dans l'estomac la renvoyant au sol qu'elle avait eu tant de mal à quitter. L'arrière du crâne lourdement posé contre le bitume, Jude figea son regard trouble sur la robe noire dans laquelle dansait Gotham cette nuit. Non, ce soir non plus, il n'y aurait nul dieu auquel s'en remettre, nul ange perché sur son épaule pour la guider. Si on le lui permet, Jude sera encore demain une fille perdue de mère Gotham. Une âme errante que personne n'attend, que personne n'espère. Oh dear mother... Roulant sur le côté, rassemblant ses jambes contre elle pour se redresser à nouveau, encore et toujours, jusqu'à ce que l'inconscience ne l'emporte. Peut-être que cette fois, ses bourreaux seront las de ce jeu. Peut-être enfreindront-ils les règles et qu'au petit jour, on retrouvera le corps sans vie d'une idiote que ses principes auront conduits ici. Elle l'avait clamé, elle se rendait en enfer en quittant son "chez elle". Si elle avait su à quel point elle avait été proche de la vérité...
Jude aurait pu devenir un bon petit soldat, à manger dans la main de ses patrons. Mais cette peur qu'ils transpiraient tous sous les ordres, comment l'accepter ? Non... C'était vital pour elle, défendre les petits morceaux de bien qu'elle avait pu semer ci et là. Alors pourquoi Mère ? Pourquoi au bord de l'abîme ton enfant est-il capable d'entendre les cris de ton cœur devenu trop bruyant pour se terrer dans le mutisme qu'on lui connait si bien ? Vivre et mourir comme un chien, roué de coup, le visage dans le rien. C'était ça la vie que tu offrais ? Comme si sa vie n'avait aucune valeur ? Si inexorable, si.. "Rien du tout". Dans son regard, on ne pouvait lire que résolution entre deux éclairs d'une haine viscérale. Autour d'elle rien ne se mouvait, rien ne lui viendrait en aide s'ils décidaient d'en finir ce soir. Alors à quoi bon...
Témoin d'une lourde constatation, Jude songea qu'elle pouvait crever dans le silence, crever dans l'indifférence général, sans que cela n'inquiète jamais quiconque. Aussi blessant que les coups dont on l'affublait, l'enfant en elle n'avait plus de monde suffisamment concret auquel se raccrocher. Mais elle l'avait bien cherché non ? Il y a des choses que l'Homme fait, que l'Homme ne fait pas, qu'on ne peut pardonner, que l'on condamne, que l'on punis. Malheur à celui qui est seul, s'il tombe, il n'a pas de second pour le relever...
" Vae Soli."Une main tendue, agrippée à son poignet scellé. Comme un animal malade que la rage de vivre étreint, Jude s'empara de quelques phalanges à l'aide de ses dents. Serrant jusqu'à ce qu'à nouveau le goût ferreux du sang ne se fasse sentir. Le type se met à hurler, l'insultant de tous les noms possibles en serrant sa main blessée de la seconde. Le second type, lui il était plus vicieux. Toujours en retrait, et il ne plaçait que de coups stratégiques. "Travis"... Ou "Trevor"... Un truc comme ça. Une pourriture en résumé... Il haussa les épaules en sortant un objet de son sa veste. Alors que la jeune femme rampait tant bien que mal vers le bord des docs, comprenant qu'elle avait commit l'affront de trop, Trav-truc pris la parole, sur un ton plus désolé que jamais.
_ Tu sais Judy... J'ai jamais eu de problème avec toi dans le fond moi. Mais malheureusement, dans ce bas monde, les chiens enragés, on prend pas de risques, on les abats. La pauvre âme eu le temps d'entendre le déclique de l'arme, le coup partir. Les poumons figés, pétrifiés. Les prunelles dilatées comme si le monde se dérobait sous ses yeux, il y avait cette douleur dans son dos, son épaule, par là, partout. Pas un cris ne perça entre ses lèvres ouvertes quand l'objet de métal perfora ses chaires. Pas parce qu'elle était une personne dont la constitution lui permettait de lever son majeure à la douleur brute. Non... Elle était au contraire si vive que plus rien ne semblait réel. Il y a eu le froid, saisissant, intense. Si fort qu'il en devint brûlant, donnant l'illusion de faire bouillir le sang dans ses veines, le faire cogner contre les tempes. Puis les sons distordus, la vision déjà trouble qui se perd et s'éteint. Et enfin le rien. C'était fini ? Comme ça ? Son esprit, sa raison, tout le lui indiquait.
Si bien, que lorsque ses yeux s'ouvrirent, après avoir senti cette odeur étrange de médicaments, de javel et d'eau de Cologne bon marché, Jude pensa vivre un épilogue de sa vie. Qui l'avait emmené ici ? Eux ? Il n'avait pas visé la tête... Il ne s'était pas loupé, sinon il aurait recommencé jusqu'à avoir bon. Non, c'était un avertissement, le dernier avant de sévir. "Pour de vrai". Endolorie, dans les vapes, la jeune femme chercha du regard ses affaires dans cette chambre du Gotham Hospital où on l'avait installée. Personne à l'horizon, et ses vêtements se trouvaient là, sur une chaise près d'une petite commode. Sur la tale de nuit à côté d'elle, se trouvait un nécessaire de soin, sûrement l'infirmière qui s'occupait d'elle avait été dérangée durant le changement des pansements, ou quelque chose de ce type. Ceci étant, la jeune femme arracha une bande de sparadrap, prenant soin de faire pression à l'endroit où s'enfonçait l'aiguille de sa perfusion sous sa peau, elle appliqua la petite bande avant de tirer sur le file avec minutie et précaution. On l'avait installé au Rez-de-chaussée, elle pouvait apercevoir l'entrée des urgences de sa fenêtre. Une chance, elle avait un mal fou à se mouvoir, dans un autre cas de figure, la fuite aurait été plus compliquer. Oui, fuir. Elle ne pouvait pas rester ici, elle ne pouvait prendre le risque de rester nul par. Jude n'était personne, ni dans ce monde, ni dans le prochain. Elle songea au fait d'avoir des problèmes si elle s'attardait dans les parages. Alors aujourd'hui encore, Jude avait fuis.
Il lui fallu une bonne heure au bas mot pour rejoindre l'un des squats qu'elle avait l'habitude d'occuper, sous les toits, dans l'East End. Elle était certaine de trouver celui-là vide, et surtout que personne ne le connaitrait. Elle aurait la paix. Jude se laissa tomber sans ménagement sur sa couche. Ici elle était à l'abri, elle ne risquait plus rien. La jeune femme se pris à somnoler, et penser " Est-ce que tout ceci est bien réel ? Est-ce que je suis bien "là" ? ". Demain elle devrait y retourner. Jude se devait de montrer patte blanche, de laisser entendre qu'elle avait compris la leçon cette fois. Au moins pour qu'on la laisse travailler. Abigail en avait besoin aussi risqué cela soit-il.