| [terminé] Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme - Grace Waterhouse |
| ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Sam 9 Juil - 22:34 Oswald Cobblepot La tête d'Oswald tournait alors que le sol restait terriblement décidé à ne pas bouger. C'était une sensation étrange qui apporta au bout de ses doigts des fourmillements qui le démangèrent de la façon la plus désagréable qu'il soit. Les nouveaux médicaments qu'on lui avait prescrit étaient loin de faire des miracles. Ils l'abrutissaient et lui donnait trop mal au cœur pour qu'il ne soit tenté de mettre un pied en dehors du lit mais les doses n'étaient pas assez fortes pour le rendre complètement crétin. Oswald fut prit d'un frisson. Prostré dans son lit, sans souffle, il attendait que les effets passent. Tout tournait de plus en plus vite, son cerveau se renversa. Oswald ferma les yeux.
Un type en combinaison orange vive fut poussé à l'intérieur de sa cellule. Oswald ne s'en rendit compte que grâce aux grincements de la porte massive et une tâche coloré qu'il vit après un rapide coup d’œil. Il ne réussit pas à trouver un quelconque intérêt pour le nouveau venu. Il avait pourtant dit et répété à sa psychiatre qu'il ne voulait pas de compagnon de cellule. Le Pingouin n'était pas très partageur. Mais il fut tiré de sa somnolence onirique par son compagnon. Oswald daigna ouvrir les yeux pour l'observer. Il était massif, plus costaud que lui et avec une petite barbe rousse peu entretenue. Et il parlait fort, il établissait des règles. Mais Oswald n'avait pas la tête à l'écouter parler. Il essaya un bref instant. C'était douloureux, comme se détacher de son corps. Rapidement, sa voix se perdit dans un vaste stade pleins de murmures. Les geysers de non-sens. Oswald pouffa. Ça ne sembla pas amuser son interlocuteur. Ce n'était pas un rigolo. Plutôt un dur à cuir. Un de ces types qui se pensaient impressionnant parce qu'ils avaient des gros bras. Oswald les haïssait. Des petits merdeux. Fraîchement débarqué et il voulait déjà faire sa loi entre les murs d'Arkham. Le pauvre allait vite être déçu.
-Adorable. Avec ce genre de réflexion, je sens que tu vas te faire éclater ta jolie petite tête, un de ces quatre. Sans que j'y sois pour rien, évidemment.
Étrangement, dit à haute voix ça sonnait moins comme un conseil d'ami que dans sa tête. Le rouquin examina la scène, les poings sur les hanches et le torse bombé. Voir ce gros type baraqué se tenir de cette façon fit partir Oswald dans un grand éclat de rire moqueur. Ça ne plut pas à son interlocuteur. Il avait l'air visiblement en proie à un ennui teinté de mécontentement.
-Ah ouais ? Oswald estima qu'il ne s'adressait à personne en particulier. Ah ouais ? Ah ouais ?
Pendant une demi seconde il eut toute l'attention d'Oswald. Puis elle lui glissa entre les doigts comme une poignée de sable. Il ne remarquait donc pas les chauves-souries chauffées à blanc qui voletaient au-dessus de leur tête ? Alors qu'elles tissaient autour des deux occupants humains de la pièce une toile d'araignée phosphorescente. L'éclat lumineux lui brûla les yeux et le crâne. Il voulait se reposer.
-Ecoutez, mon vieux ...
-Toi, mon joli, tu peux aller te faire foutre direct.
Oswal se retrouva vexé au-delà du raisonnable. Avec beaucoup de difficulté, une fois qu'il eut chassé tout les cafards grouillants, il se leva et s'approcha en titubant de l'observateur hirsute, aux sourcils en accents circonflexes et aux lèvres abîmées par une grosse cicatrice. Il entendit la voix de la sagesse lui dire de laisser tomber, mais il n'y prêta aucune attention. Une vision fantasmée de lui-même après la bagarre s'alluma dans son esprit, flottant dans une brume de sérotonine.
Oswald se sentit décoller du sol. Le barbu l'attrapa par le revers et lui colla un coup de boule d'une rapidité et d'une précision étonnantes. Il atterrit sur les fesses avec une rapidité égale et une précision inévitable, dans une position parfaite (hasard ou calcul de l'agresseur ?) pour recevoir son genou en pleine figure. Joli petit cours de physique pratique, aussi subtile qu'un boulet de canon écrasant un baba au rhum.
Ce fut le noir complet pour Oswald pendant quelques secondes.
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| | | ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Dim 10 Juil - 13:52 Grace Waterhouse No one's beyond help Grace descendit l'escalier à petits pas rapides, toujours perchée sur ses chaussures à talons auxquelles elle s'était habituée maintenant, même si les enlever dans les vestiaires avant le yoga restait un des meilleurs moments de la semaine pour elle. Elle s'arrêta en bas de l'escalier pour rajuster son bas et remettre l'ourlet de son pantalon en place. C'était la seule chose qui l'agaçait avec l'obligation incessante de monter et descendre les escaliers. Elle était un peu perfectionniste sur les bords et elle voulait avoir une bonne présentation devant les patients et les autres membres du personnel. Bientôt il ferait assez chaud pour porter une jupe de tailleur, mais elle devait encore y songer, au vu de l'effet que ça risquait d'avoir sur les patients de l'aile masculine vers laquelle elle se dirigeait actuellement.
Il fallait qu'elle parle à Karl de cette histoire avec Bonnie, la personnalité de Kathérina Barrow qu'il avait laissée s'échapper par inadvertance. Apparemment la jeune femme lui aurait... Changé les idées à sa manière, et fait sortir de l'esprit la nécessité pourtant primordiale de refermer la porte des cellules qu'il visitait après lui.
Elle parcourut encore une demi-douzaine de couloirs sombres et délabrés, demanda son chemin à un agent de sécurité qui lui pointa du doigt une des séries de cellules et l'informa que Karl supervisait le transfert d'un prisonnier et ne pourrait pas la voir tout de suite. Elle s'avança néanmoins assez pour voir ledit gardien mener une espèce de montagne orange jusqu'à une cellule déjà occupée par un grand échalas aux cheveux noirs et graisseux, affalé sur sa couchette et qui avait l'air un peu patraque. Ou alors ils fournissaient vraiment des substances déconseillées aux patients dans cette aile. Mais Grace chassa cette idée, elle n'allait pas commencer à remettre en doute la compétence de ses collègues. Ils savaient tous ce qu'ils faisaient ici, sinon cela ferait bien longtemps qu'ils se seraient retrouvés de l'autre côté des barreaux, comme la pauvre Harleen Quinzel qui s'était faite happée par son travail et par son affection pour un de ses patients...
Karl referma la porte de la cellule (à clé), et, apercevant la psychiatre, vint la saluer. Grace en profita pour entamer la conversation qu'elle souhaitait avoir avec lui, et ils en étaient aux explications qui sonnaient comme des excuses un peu minables dans la bouche du garde pris en faute lorsqu'un bruit sourd suivi d'un grognement et d'un craquement leur firent tourner la tête. Karl soupira, Grace se précipita en avant.
"Qu'est-ce que vous faites ?! Arrêtez ça tout de suite."
Elle n'était pas très impressionnante physiquement, mais son ton de maîtresse d'école ou de maman déçue par la conduite de ses rejetons était généralement très efficace sur les patients. Celui qu'elle réprimandait n'y fit pas exception. Il poussa un grognement dépité.
"S'est foutu de ma gueule." "Ce n'est pas une raison. La violence..." "Laissez tomber, Mam'zelle, y a toujours une bagarre au début, faut bien qu'y décident qui c'est le chef."
Grace tendit la main et réclama la clé pour aller examiner le blessé qui saignait abondamment du nez et commençait à peine à bouger de nouveau, visiblement sacrément sonné. Après de brefs mais intenses pourparlers avec Karl et une promesse de l'armoire à glace rousse de ne pas toucher à la psychiatre ("j'respecte, moi !"), elle fit tourner la clé dans la serrure, referma la porte derrière elle, Karl s'étant positionné à un mètre ou deux, l'air méfiant, pour prévenir toute tentative d'évasion, et Grace se précipita au chevet du maigrichon. Elle passa une main derrière son épaule pour l'aider à se redresser.
"Vous allez bien ? Vous avez pris un sacré coup. Laissez-moi regarder votre nez et vos côtes..."
Elle se pencha vers lui en tendant sa main libre pour effleurer sans lui faire mal les zones qui avaient subi les attaques de son adversaire. Il régnait à ce stade un boucan important dans le couloir, que les autres agents de sécurité s'appliquaient à faire taire petit à petit, mais ils peinaient à calmer les patients témoins à la fois d'une bagarre et de l'intervention d'une psychiatre directement sur le terrain.
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| | | ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Dim 10 Juil - 17:44 Oswald Cobblepot Le temps semblait une mer arctique sur laquelle cinglait la conscience d'Oswald. Les voix allaient et venaient comme autant de spectres. Elles devenaient de plus en plus étouffées. Oswald reprit connaissance à la seconde ou il tombait par terre. Il ne se releva pas pour autant, encore sonné par sa courte perte de conscience. Malgré ses yeux ouverts, il ne voyait rien. Un rideau de sang lui couvrait la vue. La plupart des voix s'élevaient dans sa tête, mais à un moment, une conversation se fit plus précise. Il comprit que celle-ci avait vraiment lieu. Sa petite brute discutait avec une Mam'zelle. Oswald sentait le froid gagner ses pieds et ses mains, se poser sur sa peau comme une pellicule de glace puis s'infiltrer à l'intérieur. Il fut prit d'un grand frisson. Rien à voir avec l'engourdissement qu'il ressentait dans son crâne. Un crâne qui venait d'exploser. C'est bien l'impression qu'il avait. Le sang lui brouillait la vue mais la douleur lui fit voir un fil argenté dont la luminosité décupla les élancements dans son crâne.
Allongé au sol, Oswald ne bougeait pas. Comme un animal blessé il préférait jouer au mort plutôt que de s'agiter d'avantage. Au moins ce coup à la tête lui avait remit les idées bien en place. Le brouillard dans sa tête, aussi épais qu'une couche de poussière sur les meubles d'une maison abandonnée, s'évaporait doucement. Oswald renifla. Du sang lui emplit la bouche et ce goût métallique lui donna un haut le coeur. Il sentit une main bienveillante l'attraper pour l'aider à se relever. Oswald agrippa à la nouvelle venue comme si sa vie en dépendait, enfonçant ses ongles sales dans la jolie veste de la jeune femme. Sa respiration rauque était rendue laborieuse par le sang qui lui barbouillait le visage. Des petites bulles carmins explosèrent après un souffle pénible.
Chaque respiration était douloureuse et plus laborieuse que la précédente. Oswald finit par réussir à se hisser sur les fesses dans une position assise bien moins confortable qu'allonger sur le sol glacial de sa cellule. Il déplia lentement un bras, pointant d'un doigt accusateur son bourreau.
-Sortez le d'ici. Sortez le d'ici immédiatement !
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| | | ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Dim 10 Juil - 19:41 Grace Waterhouse No one's beyond help Alors qu'elle s'approchait du patient, Grace tenta de déterminer son état général. Il avait l'arcade sourcilière fendue, son nez décrivait une courbe dont elle n'avait pas eu le temps de voir tout à l'heure si elle était naturelle, et il était très clairement en état de choc. Il cligna des yeux plusieurs fois, et elle se dit qu'elle ferait mieux de l'amener rapidement à l'infirmerie, ne serait-ce que pour lui nettoyer les orbites au sérum physiologique avant que le sang n'irrite ses yeux et ne les fasse trop larmoyer, ce qui donnerait un spectacle assez saisissant de pleurs écarlates qu'elle préférait éviter aux autres internés. Juste avant qu'elle ne le saisisse, il eut un hoquet et elle se demanda une seconde s'il n'allait pas lui vomir dessus. C'aurait été cohérent avec son teint d'une pâleur maladive, mais pour le coup il lui semblait bien que celui-ci était inné et non acquis lors de l'épisode violent qui venait de se dérouler.
En raison de toutes ces observations, elle fut particulièrement saisie, c'est le cas de le dire, lorsqu'il bondit comme un diable hors de sa boîte pour lui agripper le col comme pour l'étrangler. Elle eut le réflexe de reculer et poussa un cri étranglé, mais il la tenait fermement, malgré la finesse de son bras. Tous ses muscles étaient bandés, comme s'il était pris d'un dernier sursaut avant l'agonie. Il bavait du sang, sans doute s'était-il mordu la langue, et ses yeux étaient injectés ET recouverts de sang. Grace déglutit difficilement, alors que Karl bondissait d'un air menaçant jusqu'à la porte de la cellule mais peinait à trouver le courage d'aller plus loin, sans doute à cause de la montagne de muscles rousse qui le fixait d'un air mauvais, probablement vexé par le choix de son compagnon de cellule, même si celui ci ne relevait bien sûr pas de la responsabilité du gardien lui-même.
Le patient se servit de sa prise pour redresser son dos en position plus ou moins verticale et, lorsqu'il eut retrouvé un équilibre correct, déplia son bras libre pour pointer un doigt accusateur vers son camarade et ordonna d'une voix pleine de vibrato dramatique qu'on l'emmène loin de lui. Karl eut un petit rire méprisant, qu'il avait sans nul doute tenté de réfréner, mais il était vrai que le petit homme était si énervé que c'en devenait comique. Grace elle-même ne put s'empêcher de le remarquer, et s'en voulut d'avoir pensé ça. Elle-même n'en mènerait probablement pas large si elle avait subi les mêmes sévices que son patient, il était en état de choc, terrorisé, et il était à plaindre, pas à tourner en dérision. Elle fit de son mieux pour le calmer, en posant une main rassurante sur son bras tendu pour qu'il le baisse, notant du coin de l'oeil que le monstre orange qui se trouvait dans la même cellule jetait au doigt accusateur un regard noir.
"Calmez-vous... Vous allez vous entendre, ce n'est qu'une colocation, elle peut tout à fait bien se passer... Je suis sûre que vous allez tous les deux faire un effort."
Elle se retourna, assénant un regard dur sur l'autre détenu en quête d'approbation, et celui-ci détourna la tête en grognant et en haussant les épaules. Elle se remit face à l'homme pâle dont elle pouvait à présenter étudier le visage en lame de couteau.
"Vous voyez ? Et Karl est là pour veiller à votre sécurité, à l'avenir."
Ce fut au tour de Karl de se détourner avec un toussotement gêné. Les yeux de Grace, grands ouverts et débordant de sincérité, retournèrent se planter dans ceux du petit malingre pour y lire ce qui pouvait bien se passer dans sa tête.
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| | | ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Dim 10 Juil - 20:06 Oswald Cobblepot Le rire du petit crétin caché derrière les barreaux se grava dans l'esprit d'Oswald. Lentement (à cause de la douleur qui scindait son visage, entre autre) il tourna la tête vers le jeune employé pour le fixer de ses grands yeux de chouette. Cette tête d'ahuri, il n'était pas prêt de l'oublier. Il s'occuperait personnellement de son cas une fois sortit de cette asile. Oswald n'aimait pas se salir les mains, mais il ferait une exception pour ce garçon. Celui-ci devait bien avoir une petite amie (une greluche, à n'en pas douter) quelque part. Un coup de seringue suffirait à lui faire attraper le sida. Oswald grinça des dents à cette idée plus que plaisante. Non, le jeune garçon qui avait osé rire de sa piètre condition n'allait pas s'en sortir indemne. Il en oublia les deux autres personnages de la scène. Mais la voix de la jeune femme le tira de ses pensées. D'un coup d’œil il constata que la jointure des doigts qui tenaient le col de la veste avaient blanchies sous l'effort. Doucement il relâcha son emprise sur elle. Oswald prenait quelques goulées d'air la bouche entrouverte. Respirer par le nez semblait être une mission impossible. Le sang commençait déjà à sécher.
Les mots sonnèrent comme une bonne plaisanterie à ses oreilles. Il éclata d'un rire perçant et qui ne semblait pas vouloir s'arrêter. Oswald termina dans un long sifflement entrecoupé de hoquets, la douleur lui perçant les côtes. Cette fille était une idiote. Il n'avait jamais vu son visage auparavant. Et des cheveux de cette couleur, aucun doute qu'il s'en serait souvenu. Partageant sa compassion, Oswald vint lui taper la joue. Ça n'avait rien de bienveillant. C'était un geste moqueur, reflété par l'air narquois gravé sur son visage.
-Karl est là pour veiller à ma sécurité ? Me voilà rassuré. En s'aidant de celle qui se prenait déjà pour sa sauveuse, Oswald se redressa avec quelques difficultés liées à sa patte folle. Grimaçant sous l'effort, il boitilla jusqu'à la porte de la cellule de fortune sans faire attention au géant roux qui ne savait comment réagir (il opta pour écouter la bonne femme, brave initiative). Le Pingouin colla son visage contre les barreaux pour offrir un sourire mauvais à Karl. Et vous, Karl ? Qui va veiller à votre sécurité ? Mam'zelle, peut être ?
Oswald ricana, incapable de détacher son regard du jeune homme qui ne semblait plus aussi amusé qu'avant. Oh, il allait regretter. Il avait bien raison de rester de l'autre côté de la porte. Aussi brusquement qu'il s'était intéressé à lui, Oswald fit demi tour pour se traîner jusqu'au pied du lit métallique sur lequel il s'appuya. Rester debout semblait être moins douloureux que de s’asseoir. Avec précaution, il tâta son nez du bout des doigts. Le geste lui arracha une grimace. A ce rythme, à sa sortie d'Arkham il serait méconnaissable.
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| | | ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Dim 10 Juil - 20:26 Grace Waterhouse No one's beyond help Le jeune homme prit une allure absolument terrifiante et se mit à fixer Karl comme s'il avait des envies d'étranglement. Au demeurant, c'était bien possible, et ça n'aurait pas été immérité, juste un peu brouillon. L'agent de sécurité, même s'il n'était pas le plus courageux des hommes, faisait une bonne tête de plus que le détenu, et probablement environ deux fois son poids, et tout en muscles s'il vous plaît, il était un fervent adepte de la salle de musculation. Il s'occupait définitivement beaucoup plus de son corps que de son esprit, en contradiction flagrante avec le dégingandé aux cheveux filasses qui était en train de le foudroyer du regard. Malheureusement pour lui, ledit patient avait laissé ses super-pouvoirs à la maison, et le gardien se contenta d'être légèrement déstabilisé par cette brûlante attention. Alors qu'il ouvrait la bouche, probablement pour lui demander s'il voulait sa photo d'un ton hésitant mais en tentant de garder sa dignité, Grace sentit la main qui tenait sa veste la lâcher, en laissant dessus des traces qui ne partiraient pas de sitôt (elle se maudit d'avoir oublié sa blouse) et le blessé prit plusieurs respirations sifflantes par la bouche. Elle s'apprêtait à l'encourager lorsqu'il se fendit d'un grand rire hystérique. Elle attendit patiemment qu'il se calme et leur explique ce qui était si drôle à ses yeux, ce qu'il ne tarda pas à faire. En revanche, elle ne s'était pas attendue du tout à ce qu'il lui tapote familièrement la joue.
Elle recula son visage sans perdre l'équilibre, toujours accroupie sur ses talons, et fronça les sourcils. Elle n'aimait pas cette familiarité, parce qu'elle l'inquiétait quant à l'état mental du patient. Le manque de respect pour les limites physiques de confort était un mauvais signe, en général, et après un éclat de rire pareil, il était clair que l'homme était dans un état d'excitation intense provoqué par l'incident. Un ou deux calmants auraient été plus sûrs pour tout le monde, mais ce n'était pas comme si elle se promenait avec des seringues ou des boîtes de médicaments dans les poches.
Elle l'aida néanmoins à se relever, puisqu'il semblait décidé à le faire, et failli le rattraper en le voyant vaciller vers les barreaux avant de se rendre compte qu'il boitait juste terriblement. Elle rassura d'un geste son compagnon de cellule, totalement désorienté par le revirement de son camarade. Le détenu alla se coller contre les barreaux de la porte pour défier Karl avant de s'en désintéresser totalement et de revenir vers son lit, sur lequel il prit soin de ne pas s'asseoir. Grace aurait bien aimé qu'il le fasse, pour être sûre que ses jambes ne le lâchent pas. Il n'avait probablement pas subi de traumatisme crânien, mais elle aurait préféré en avoir le coeur net. Quand elle le vit grimacer de douleur, elle en profita pour contre-attaquer :
"Je vais vous emmener à l'infirmerie, il faut vérifier que vous n'avez rien de fêlé, et on vous donnera un antidouleur."
Elle tendit le bras pour lui prendre le coude et le mener hors de la cellule.
"Et puis vous souhaitiez vous éloigner de votre compagnon de chambrée, en voilà l'occasion.", ajouta-t-elle au moment d'ouvrir la porte, en espérant que l'argument fasse mouche et qu'il la suive sans trop protester. C'était sans compter sur Karl, qui pouffa en entendant ses mots et au souvenir de la raclée que le rouquin avait infligée au maigrelet.
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| | | ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Dim 10 Juil - 20:54 Oswald Cobblepot Oswald était au centre de l'attention, mais pour une fois il détestait ça. Il irradiait la honte. Ses joues ne pouvaient pas devenir plus rouges, déjà barbouillées par le sang, pourtant il les sentait brûler. Ils ne comprenaient pas. Ils ne comprenaient rien du tout à l'importance que représentait une cellule sans compagnon de chambrée. Arkham rongeait ce qui lui restait de santé mentale sans jamais rompre ce petit fil de lucidité qui le maintenant fermement sur le sol. Qui l'empêchait d'oublier et de sombrer dans une insouciance qui aurait été bienvenue et salutaire. Oswald avait voyagé dans le temps. Il se sentait revenu des années en arrières, sur les bancs de la Gotham University. Lorsque les gros bras faisaient la loi, les gosses malades comme lui s'en prenaient pleins le nez et les autres se contentaient de se bander les yeux. Ou de ricaner. Pourtant la jeune femme aux cheveux blancs parvint à le calmer. Sa voix était calme et posée. Ça ne la rendait pas plus maline ou digne d'intérêt, mais il appréciait néanmoins cet effort qu'elle faisait. Elle était apaisante, les intonations maternelles qu'elle prenait n'étaient pas irréfléchie. Peut être qu'elle était moins idiote qu'il ne l'avait pensé. Et l'infirmerie représentait un échappatoire qu'il n'était pas en mesure de refuser. La douleur lui faisait tourner la tête et le fil lumineux était de plus en plus aveuglant. Le Pingouin battit des cils un court moment pour dégager sa vue. Ça n'eut de l'effet que pour une petite poignée de seconde. Il avait tout intérêt à la suivre. Oswald se laissa entraîner par la demoiselle. Elle s'était adaptée à son rythme lent et maladroit à son plus grand bonheur. Il n'était certainement pas en mesure de gambader dans les couloirs. Il traînait gauchement sa jambe, les bras légèrement tendus en avant de peur de glisser et tomber au sol. Il n'était pas sûr que son crâne supporterait un nouveau choc. Il semblait fait de verre déjà fissuré et prêt à exploser au moindre coup.
Oswald posa une main sur la porte pour garder son équilibre précaire. Il ne fallait pas qu'il s'écroule au sol maintenant. Mais le rire de Karl lui fit l'effet d'un seau d'eau glacée sur la tête. Et il s'arrêta de réfléchir. Il arrivait à un stade de saturation ou l'idée de la cellule d'isolement semblait presque agréable, du moment qu'il n'était plus entouré de tout ces crétins (il allait regretter). Dans les dessins animés les méchants avaient toujours droit à un second souffle. La rage provoquée par ce rire sembla faire l'effet désiré pour Oswald qui bondit sur la poignée de la porte, posant sa main sur celle de la jeune femme. Il ouvrit la porte avec violence, la cognant contre le beau minois de sa nouvelle compagne. Profitant de la surprise générale, il attrapa sa victime fermement par les cheveux pour lui taper la tête contre les barreaux de la porte (qui se referma sans faire d'histoires). Ses forces semblaient lui être revenues. Son second souffle. Il la frappa une deuxième fois, puis une troisième avant de la lâcher. Elle n'était pas la coupable, mais elle était bien plus facilement punissable que son acolyte. Oswald peinant à respirer. Sans se soucier du garde ou de la montagne de muscles, il s'appliqua à donner un coup de pied dans le ventre de la demoiselle.
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| | | ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ ◘ Message envoyé le : Mar 12 Juil - 10:44 Grace Waterhouse No one's beyond help Grace changea sa prise sur la porte afin de libérer un bras pour soutenir Oswald, pendant que Karl ricanait bêtement. Il ne perdait rien pour attendre. Ce genre d'attitude était inadmissible et dangereuse, surtout après une faute aussi énorme que celle de laisser une détenue gambader n'importe où dans l'asile. Elle aurait pu très mal tomber, ou blesser quelqu'un ! Comme pour lui donner raison, lorsque sa main atteignit l'endroit où le bras du blessé était sensé se trouver, elle ne toucha que le vide. Tout ça se passa en une fraction de secondes, et son cerveau eut du mal à analyser ce qui se passait dans un premier temps, mais elle réalisa qu'il avait agrippé son autre main, celle qui tenait encore la poignée de la porte. C'est là qu'elle commença à ressentir un petit pincement d'angoisse. Les gestes du Pingouin étaient trop brusques pour être bien intentionnés. Effectivement, il lui balança violemment la porte dans le nez pour commencer, en ouvrant grand la cellule. Le rouquin plongea vers l'issue inespérée, probablement plus dans l'espoir de mettre le bazar dehors et d'échanger quelques coups que de s'échapper vraiment. C'était sans compter la rage soudaine qui avait possédé l'autre aliéné. Grace sentit le tiraillement sur ses cheveux une demi-seconde avant le contact brutal avec les barreaux contre sa pommette. Heureusement, le premier coup fut atténué par le mouvement de la porte, qui se referma sous le choc, privant l'autre patient de son échappatoire. Il recula de quelques pas, hésitant. Il aurait bien aidé son comparse à frapper la psychiatre, juste pour le plaisir, mais il n'était pas sûr d'apprécier les réprimandes à venir. Il venait de sortir de cellule d'isolement, et n'avait pas spécialement envie d'y retourner tout de suite. Pendant qu'il réfléchissait, Oswald assénait un, puis deux coups de Grace à la porte. La jeune femme y résista de tous les muscles de son dos, ce qui lui permit de ne pas se faire fracturer le crâne, mais la bagarre fut rude entre l'os et l'acier des barreaux. La peau tendre qui faisait écran entre les deux se fendit, et le sang se mit à couler sur le visage de la jeune fille. Elle ne s'attendait pas à ce qu'on la lâche sans autre forme de procès après un assaut aussi violent. Sonnée, elle tomba à terre avec un gémissement, le sang qui dégoulinait de sa joue lui tombant entre les lèvres. Elle détestait le goût du sang. Elle aurait bien aimé avoir un haut-le-coeur, mais elle se prit un genou dans l'estomac au même moment, ce qui coupa toute velléité d'action individuelle incluant les muscles de cette zone. Devant ce geste plutôt puéril, Karl se décida à intervenir, rassuré peut-être par le côté enfantin de l'action du Pingouin, et l'approche de renforts sous la forme des autres gardes venus profiter de l'action. Ils se ruèrent dans la cellule, aplatirent le roux par terre pour faire bonne mesure, et plaquèrent l'autre détenu contre les barreaux encore ensanglantés pendant que Grace se relevait péniblement et les exhortait à plus de douceur. Il y avait eu assez de violence comme ça pour la journée. Oswald fut néanmoins traîné en cellule d'isolement avec quelques coups malencontreux contre les murs au passage, et ceux qui s'étaient occupés de l'armoire à glace firent sortir la psychiatre de la cellule qu'ils refermèrent soigneusement, et se proposèrent tous pour l'accompagner à l'infirmerie, arguant que dans son état, elle avait besoin d'une escorte. Elle céda, plus par prudence au cas où elle s'évanouissait sur le chemin que par nécessité. Elle n'avait pas l'esprit à se disputer avec eux, sa tête lui faisait un mal de chien, mais elle s'efforça de donner aussi bonne figure que possible en traversant le couloir dans le sens inverse de tout à l'heure. Il ne fallait pas que les patients la croient faible. Elle ne l'était pas. Par contre, elle n'aurait rien eu contre une aspirine, là, tout de suite.
[FIN]
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