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Message envoyé le : Lun 29 Aoû - 18:57

Ruth Meyer
Ruth pressa le pas, écrasant les semelles en caoutchouc de ses baskets contre le macadam grisâtre du trottoir. Elle était encore à la bourre, ça devenait une habitude ces derniers temps. Ils avaient lancé une série de missions visant à affaiblir la pègre, en profitant du fait que le Pingouin était temporairement hors jeu. Son quartier commençait à être grignoté par les mafias environnantes et c'était justement ce que voulait éviter Gordon : une guerre des gangs pour ce territoire soudain laissé à l'abandon. L'appel du vide avait été puissant, mais leur avait permis jusqu'ici de capturer quelques lieutenants trop ambitieux qui avaient vu un peu grand pour leur propre bien.
Mais tout ça ne se faisait pas gratuitement. Les cheveux sales, décoiffés, et les cernes sous les yeux de Ruth en témoignaient. Sa chemise froissée aussi. Pas qu'elle les repasse régulièrement en temps normal, mais leur séjour bien pliées dans un placard les aplanissait un peu. Là, elles étaient jetées en tas au petit bonheur la chance sur l'accoudoir de son canapé-lit dans le salon.

Elle passa la main dans ses cheveux mi-longs, en essayant d'y remettre un semblant d'ordre, ou au moins de leur donner vaguement une direction dans laquelle tomber. Le café n'était plus très loin. Elle traversa la terrasse au pas de course et se dirigea directement vers le bar.

« Un café noir, s'il te plaît. »


Elle connaissait le barman depuis un moment. C'était son établissement de prédilection, parce que la plupart des flics évitaient de venir y boire et qu'elle ne risquait pas d'y croiser les collègues qui allaient absolument vouloir parler de la journée passée. En effet, les garçons étaient souvent tirés des ruelles sordides de la cité, acceptaient d'être payés une misère et avaient la bagarre facile. Mais elle en avait remis un ou deux dans le droit chemin quand ils étaient encore des gosses à peine à l'orée de l'adolescence, avec un bon coup de pied au cul qu'il leur avait fallu du temps pour pardonner. Ils auraient dû l'avoir reçu bien plus tôt, mais avec des familles nombreuses et des parents aux abonnés absents, parfois, il suffisait d'un flic pour faire la morale et provoquer le déclic qui leur avait manqué jusque-là. Ruth n'avait pas l'âme d'une mère, mais elle savait faire figure d'autorité avec les gamins, et c'était ce qui avait manqué à ceux-là avant qu'ils ne croisent sa route. Et, sans vraiment le vouloir, elle s'était prise d'une étrange affection détachée pour eux, et inversement.
Elle était donc relativement tranquille quand elle s'asseyait à une table de ce café-là.

Elle attrapa son café et se dirigea vers l'extérieur en saluant justement un des garçons qui servait une table près de l'entrée.
Elle ne mit qu'une seconde à repérer son rendez-vous et se laissa tomber sur une chaise à côté d'elle, posant la tasse en renversant quelques gouttes sur la soucoupe, et laissa échapper un long soupir.

« Je sais pas si vous rigolez beaucoup par chez vous, mais nous c'est bien le bordel en ce moment. »


Puis elle sourit et se pencha vers l'autre femme.

« Alors, dis-moi tout. Pourquoi est-ce que tu as signé ce fameux formulaire pour faire intégrer le Pingouin à Arkham ? C'est ton boss qui t'as demandé ou tu le veux pour toi toute seule, pour l'étudier ? J'espère que t'as une bonne raison, parce que les collègues apprécient moyen. » Son sourire se fit féroce. « Tu compte lui mener la vie dure, j'espère ? »

Elle se radossa contre sa chaise pour écouter la réponse et croisa les jambes. En soi, elle s'en foutait que cette ordure finisse dans une tôle ou une autre. Les familles avaient hurlé, sans se rendre compte qu'entre Arkham ou Blackgate, la différence était mince. Et Strange avait l'air aussi sympathique que le directeur de la prison.
Elle prit une gorgée en appréciant l'amertume du breuvage, et sortit de sa poche un paquet de cigarette, qu'elle ouvrit et tendit vers Ruth Adams en levant un sourcil interrogateur.

Ruth Meyer


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Message envoyé le : Ven 9 Sep - 21:06

Ruth Adams

Tranquillement installée, le dos droit, sans complètement s’affaler sur son cul, Ruth serra la main de son homonyme. La jeune policière avait, et ce n’était pas un détail anodin sur ses consommations et ses habitudes, la main encore plus rêche que la sienne. La réflexion sur le bordel ambiant ne la fit que sourire, furtivement. Gotham était peut-être la grande prostituée de Babylone, mais c’est vrai qu’elle était tellement fourrée de MST, de caca et de crasse que Ruth n’avait plus du tout l’habitude qu’on lui demande si ça allait. Peut-être était-elle trop pessimiste…

-Vous ne passez pas par quatre chemin, inspecteur…c’est ça qui vous brûlait le fond depuis un moment ?

Ruth Meyer était un vrai numéro. Sombre flic, elle s’accoudait à la table en courbant le dos et Ruth l’avait toujours soupçonné d’aggraver volontairement sa voix pour se donner plus de dramatisme. Un peu comme ces personnes qui fument en permanence avec le pouce et tentent de faire croire que c’est parce qu’ils trouvent cette façon plus confortable. Ruth Meyer aurait eu sa place dans des polars comme Seven avec ce petit style abîmé qu’elle se donnait et qui l’avait sûrement aidé à se faire accepter de ses collègues les plus caricaturaux. Elle était pourtant très jolie et ne dégageait pas un si odieux parfum. Ruth ne se l’expliquait pas, puisqu’elle avait pris l’habitude de mépriser la police depuis l’adolescence, mais elle l’aimait bien.
Sa façon de ne pas passer par quatre chemins et d’arpenter les rues étaient même plutôt mignonne.

-Voyons, ma chère enfant, vous savez bien que je n’ai pas de commissaire… Je ne suis pas si facilement corruptible, aehe.

Ruth avait commandé un grand café à emporter, de type starbuck, qu’elle buvait, comme un bon américain, par la petite fente du capuchon en plastique.

-Et puis je pensais qu’on devait se voir pour discuter tranquillement…

Ruth n’avait pas du tout envie de parler d’Oswald Copplebot. Déjà parce qu’il avait un nom insupportable, ensuite parce que c’était un sujet à débat qu’elle avait déjà en permanence par mail, par fax, avec ses collègues, avec ses amis, avec sa mère et avec toute la profession.
Ce matin, elle était sortie de chez elle pour ne pas aller au travail dans la foulée, sans même utiliser sa voiture parce que leur lieu de rencontre était assez près de son appartement. Voilà qui serait sa petite collaboration au Gotham du futur avec 10% de pollution en moins. Elle s’était coiffé brièvement, avait mis un peu de crème antiride et de lotion hydratante pour les mains et s’était paré d’un jean noir et sec avec un joli tee-shirt noir un peu brillant au décolleté phénoménal. Mais comme dit la conseillère télé, « petite poitrine maxi décolleté ». On pouvait voir la bande centrale de son soutien-gorge en bas de son buste maigre et tâché. Par-dessus, elle avait un vieux manteau que sa mère qualifiait de parfaitement hideux en très vieux cuir brun complètement tanné mais auquel elle était profondément attachée.
Du bout de l’index, elle cendra dans la petite coupelle. Face au regard cendré de miss Meyer, elle poursuivit avec un geste lassé.

-Pourquoi on demande encore ? Oswald Copplebot a vécu comme un monstre de foire, il est complexé à mourir, il s’habille en manchot, il dépense des milliers dans un restaurant d’un mauvais goût absolu, il est frustré au 3000ème degré, il a une relation incestueuse avec sa mère et il porte des monocles. Sa place est à Arkham avec le clown, l’horloger, le lapin, le chat, la femme plante et tout le reste du cirque du soleil.
Elle crachota la fumée du coin de la bouche et remis une dosette de sucre dans sa cup.

-Il se mènera la vie dure tout seul et j’essaierais sûrement de lui apprendre à découvrir sa beauté intérieure, ajouta-t-elle en souriant de sa galéjade.

En réalité, ce fait divers lui paraissait très dangereux. Le Pingouin était réputé pour ses frasques de corruption et elle redoutait d’être accusé à son tour de s’être arrangé avec lui. La vérité était simple et triste : il sortirait sûrement prochainement, au cours de l’année, à la fin au maximum. Au cours de leur entretien, il n’y avait pas eu grand-chose à en tirer, si ce n’est une sueur glaciale au creux du dos.

Ruth Adams


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Message envoyé le : Lun 12 Sep - 20:16

Ruth Meyer
« Et puis je pensais qu’on devait se voir pour discuter tranquillement… »

Ruth n'appréciait pas du tout qu'on l'appelle « ma chère enfant », elle n'eut donc aucun remord à ignorer complètement la remarque. Parler de criminels qui mettaient la pagaille à Gotham, c'était ce qu'elle appelait discuter tranquillement. Elle se contenta de renifler d'un air innocent et passa outre le léger ton de reproche dans la voix de son amie.
Elle éclata de rire en entendant sa description de toute la clique.

« C'est clair que ça fait pas sérieux. Ils pourraient au moins essayer de choisir des personnalités plus dark ! On a les noms de tueurs en série les moins classes de tous les temps. La honte de la profession. »

C'était à moitié vrai, certains pseudonymes claquaient quand même. « Poison Ivy », par exemple, c'était pas mal. Mais qui allait respecter un flic qui pourchassait le « Pingouin » ? Personne. C'était mauvais pour l'image de marque de la GCPD, tout ça. Si tant est qu'il y ait encore une image à conserver. Corrompue jusqu'à la moelle, comme la ville entière, la police de Gotham faisait pâle figure face au crime, c'était de notoriété publique. Les médias avaient beau soutenir les efforts apparents de la municipalité, ils réclamaient toujours de meilleurs arrangements pour continuer à accepter et à perpétuer cet état de fait. On était maintenant presque obligé de leur donner les dossiers de police encore tout chauds sortis de l'imprimante, et de les laisser tripoter les preuves à conviction. Ruth n'aimait pas beaucoup les journalistes.

« En tous cas, ç'a fait un sacré bazar et pas mal de bruit. Tu vas lui mettre la tête à l'envers avec tes techniques de psy ? Enfin, tu me diras, tout ce que tu risques, c'est de le soigner. Tu serais encore plus connue que maintenant !»

On lui avait téléphoné à plusieurs reprise pour obtenir des commentaires sur les événements, soit parce que c'était elle qu'on avait placée au standard du bureau de police pour éconduire les fouille-merde un peu trop insistants (elle s'était bien amusée), soit chez elle directement quand des gratte-papiers un peu plus fins avaient fini par remarquer qu'on la voyait périodiquement en grande conversation avec la psychiatre incriminée dans l'affaire. Elle les avait tous envoyés se faire foutre en beauté. Heureusement, on avait tenu à lui faire suivre une formation juridique, ce qui avait été d'un ennui profond mais lui permettait de savoir ce qu'elle pouvait balancer ou non à un chieur de journaliste pour l'envoyer paître ailleurs. Entre autres. Bon, elle ne respectait pas toujours toutes les règles qu'on lui avait inculquées, mais ça arrivait à tout le monde, de cogner malencontreusement un suspect contre un mur...

« Il est comment, raconte ? »

Elle n'avait pour l'instant jamais croisé les « grands ». Elle avait d'ailleurs été très vexée en se rendant compte qu'elle s'occupait de gus de la catégorie que Batman refilait à son gamin d'acolyte. Mais les criminels les plus célèbres étaient souvent des chasses gardées fièrement par certains collègues dont on taisait le nom, mais qu'on laissait toujours se charger des interventions et investigations sur la question, tacitement. Mais Ruth ne désespérait pas de faire partie bientôt d'un déplacement en équipe nombreuse lorsqu'on mettrait la main, par exemple, sur le Joker qui continuait à leur échapper. Evidemment, seuls les hommes de confiance de Gordon participaient à ce genre d'opération. Et elle n'était pas montée en cote récemment... Il fallait qu'elle se remette en jambe si elle voulait un peu d'action.

« Si jamais t'as un souci avec lui, hésite pas à m'appeler, hein. Je sais pas ce que je pourrai faire exactement, mais déjà rien qu'une bonne beigne, ça règle bien des soucis, et c'est pas avec des bras comme les tiens que tu vas lui faire mal.»

Elle se pencha pour pincer le biceps de l'autre Ruth.

« Tu voulais pas te mettre au sport ? »

Ruth Meyer


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Message envoyé le : Mer 14 Sep - 12:33

Ruth Adams
[Coucou ! Je t’ai répondu sans souci, ce Rp est chouette ! Je me permets juste de te faire remarquer que le Pingouin est un criminel parmi les plus célèbre et les plus difficile à coincer de la ville ! C'est un genre de très gros parrain. Ruth peut se gargariser d’être sur un tel dossier sans honte !]
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Ruth regarda son bras, un peu perplexe. Il est vrai qu’elle avait encore un peu perdu de poids ces derniers temps, sa mère lui avait fait remarquer, mais elle ne pensait pas qu’un autre œil que celui de sa maman pourrait le voir. Ces derniers temps elle peinait un peu plus à pousser les meubles de son office et se fatiguait beaucoup plus vite. Le froid la mordait aussi beaucoup plus fort qu’avant. Peut-être devrait-elle tenter un nouveau régime un peu plus protéiné… Il faudrait en parler avec quelqu’un. Elle n’avait pas vraiment le temps d’aller chez un spécialiste ou un médecin dans les semaines à venir, elle classa donc le problème pour plus tard.
Meyer avait eu une formation physique. Elle était musclée, athlétique, bien entraînée et avait sans doute une bonne alimentation. Ruth se demande si elle plaisait beaucoup au commissariat. C’était très probable, elle était une très jolie femme et sa dureté n’abîmait pas ses traits. Elle était encore très jeune, sans enfant si ses souvenirs étaient justes, peut-être célibataire… Ruth ne se souvenait pas. Peut-être n’en avaient-elles jamais parlé.
A l’âge de Meyer, Ruth avait déjà des problèmes de poids et d’ossature. Elle en avait fait un complexe pendant longtemps et maintenant, c’était un sujet d’inquiétude quand elle se sentait un peu faible en plein boulot. Elle s’empara donc de quelques sucres et les fourra dans sa poche sans rien dire.

-Tu crois que je devrais… ? demanda-t-elle sur un ton un peu inquiet en passant une main sur sa clavicule très marquée.

La réflexion de Meyer sur les beignes l’avait un peu fait rire. Ruth n’était pas si sûre que la jeune inspectrice soit si revêche qu’elle veuille le faire croire. Toutefois l’imaginer donner des coups de savate à tous ces patients était une image très drôle. Peut-être que ça ferait redescendre certaines grosses têtes. Les petits piaillements outrés d’Edward Nygma tintèrent dans son esprit.
Peut-être qu’elle avait raison de prendre cette affaire à la plaisanterie. Oswald Copplebot à Arkham, quelle affaire ! N’empêche que pour le moment, en salle commune, personne n’osait trop se moquer de lui alors que d’ordinaire les railleries allaient bon train, sur le dos de tous les patients. Personne n’avait encore poussé des cris d’oiseaux ni imité la démarche du manchot empereur parce que personne n’était serein. Ruth se demandait s’il n’avait pas déjà corrompu tous les gardiens et elle avait vraiment peur de recevoir un jour un courrier avec une photo de ses parents pendus la tête en bas quelque part, même s’ils avaient quitté Gotham depuis longtemps.

-Lui il est… Elle hésita un peu, il n’y avait pas de risque pour le moment. Il est…assez silencieux pour le moment. Je suppose qu’il a des ressources… IL faut rester sur ses gardes. Ce n’est pas moi qui vais m’occuper de lui mais une jeune émérite, Velma Hart, une jeune femme très talentueuse… Je cadrerais de loin mais j’ai d’autres chats à fouetter en ce moment, aehe…

Elle repensa à Harley et soupira. Puisse quelque chose faire que Velma ne se laisse pas détruire trop vite, même si elle n’avait presque aucune chance.

-Il faut espérer qu’il n’ait personne à sa solde en interne, à l’hôpital et qu’il ne soit pas libéré en quelques magouilles…

Ruth sourit.
-Mais oui, il est clairement dévoré par ses symptômes, je suis sûre que Hart va faire une étude passionnante avec lui.

Elle défait le plastique de son paquet de cigarette et le froissa dans sa poche avant d’en extraire une nouvelle et de l’allumer, pendante à sa lèvre.  

-Enfin pour vous, ça fait un peu de place pour d’autres enquêtes, vous devez être fiers j’imagine. Tu dois être envahie par les papiers, maintenant ! Gordon enquête sur autre chose ? J’ai entendu dire qu’il y avaient encore eu un massacre dans un hangar près du Bowery ?

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Message envoyé le : Mer 14 Sep - 18:52

Ruth Meyer
[elle est pas officiellement sur les affaires liées directement au Pingouin, on l'envoie faire une entrée progressive dans son monde, elle l'a juste pas encore capté 8D]

« Mais non, tu es magnifique comme tu es, tu sais bien ! », lança Ruth avec bonne humeur et un petit coup sur le bras de l'autre femme.
Qu'elle soit sincère ou pas n'était pas la question. Elle n'aimait pas quand les autres se sentaient mal à l'aise, et elle avait un don pour provoquer ce genre de situation avec son légendaire manque de tact. Elle espérait juste qu'elle n'avait pas sorti une grosse boulette, comme à son habitude.

Elle écouta la description de son amie avec une attention soutenue, toute emprunte de respect et d'admiration, un cocktail pourtant plutôt rare chez la jeune fille. Silencieux... Tu m'étonnes, il essayait d'en lâcher le moins possible, persuadé qu'on lui foutrait la paix bientôt. Tu parles. On ne le laisserait plus tranquille avant qu'il n'arrive à filer entre les mailles, et ça risquait de lui prendre plus longtemps à Arkham qu'à Blackgate où il avait sûrement déjà ses contacts depuis belle lurette, en prévision. Ce que la psychiatre lui avait fait n'était pas forcément un cadeau, comme on le considérait souvent lorsqu'un criminel était déclaré faible d'esprit et interné en hôpital et pas en maison de correction. Mais de ce qu'elle avait vu d'Arkham, Ruth préférait être jetée en uniforme au milieu du réfectoire de la prison que de passer deux heures dans une cellule.
On sait jamais, une fois qu'on a déclaré que vous êtes dingue... N'importe quoi peut vous arriver.

« D'autres chats à fouetter que le Pingouin ?! Tu te fous de moi ? Si je pouvais... Rah. Et ils l'ont confié à une petite jeune ? C'est qui, exactement, qui lui en veut, à cette gamine ? »

Le fait que la gamine devait avoir son âge et le double d'années d'études ne l'arrêtait pas.
Elle renifla, l'air perplexe.

« S'il sort, on le choppera de nouveau et cette fois, l'intervention risque d'être un peu brutale si tu vois ce que je veux dire... Tout le monde en a marre. »


Certains collègues commençaient effectivement à péter les plombs. Batman leur filait les mecs, okay, c'était sympa de sa part, mais il ne pourrait pas juste les achever, des fois ?! Ils étaient aussi faciles à garder que des anguilles, et des saloperies de putain d'anguilles électriques qui te foutent une décharge à distance dès que tu plonges la main dans l'eau. Si ça existait.
Elle avait entendu des conversations tendues, qui mentionnaient les potentiels « accidents » qui pourraient arriver aux principaux ennemis de la police, ou aux gars qu'on savait pertinemment corrompus. Gordon peinait parfois à garder les troupes en ligne de mire. La GCPD, à sa manière, formait un cocktail explosif qui devait être savamment maîtrisé pour ne pas fondre sur le crime ou se fondre dans le crime... Ca revenait au même.

« Ouais, c'est chaud au bureau. Un collègue s'est pris une bastos dans l'affaire. Mort sur le coup. On en a choppés vivants, mais impossible de les faire parler, et un avocat a débarqué, un des ténors du barreau dont on sait qu'il bosse pour quelqu'un de la mafia, mais on arrive pas encore à trouver qui est le client derrière tout ça. »


Elle fit une grimace.

« Entre les taupes, le règlement, et ces connards qui continuent à vouloir mettre la ville à feu et à sang pour un peu de pognon... C'est galère. Des fois j'ai envie de tout envoyer péter, de m'en prendre un les yeux dans les yeux, et je me dis que ça sera déjà ça de moins à gérer pour les collègues ! »

Elle avait dit ça d'un air sombre, plus sérieuse que d'habitude, mais la seconde d'après elle éclatait de rire :

« Mais une flic à Blackgate, non merci, c'est pas mon destin ! Et puis, j'ai confiance en notre chef. Et toi ? Tu penses que vous arrivez à quelque chose, à Arkham ?»

Elle touilla énergiquement son café noir avec la cuillère métallique qu'on lui avait apportée pour ce faire, la faisant tintinnabuler contre le rebord de la tasse. Lorsqu'elle la souleva hors du liquide, elle la porta à la bouche et grimaça en sentant l'ustensile brûlant contre sa langue, mais elle ne l'enleva pas pour autant. Après quelques secondes, la température était redevenue supportable.
Un mauvais moment à passer, c'est tout.
Et pourtant, elle sentait que cette affaire cachait autre chose de beaucoup, beaucoup plus menaçant. Elle se pencha vers son interlocutrice.

« On devrait faire équipe pour repérer nos taupes. Genre... Le collègue qui a été tué. Il semblerait que c'en a été une. Si je fouille et que je trouve des infos qui le lient au Pingouin et à l'asile... Je peux compter sur toi ? Et ça te donnera aussi du grain à moudre pour tes petites séances d'interrogatoire, si t'as le temps d'en placer une ou deux toi-même.»

Ruth Meyer


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Message envoyé le : Jeu 15 Sep - 14:28

Ruth Adams
[Oh ! La pauvre…elle a pas fini d’en voir… !]

Ruth sourit, les yeux baissés, en secouant doucement la tête.

- « Interrogatoire » ? Tu veux parler de consultation ? Je suis médecin, souviens-toi, pas enquêteur… Oswald Copplebot est un patient chez nous, pas un criminel en garde à vue.

Meyer avait tendance à trouver des solutions très simples, trop simples, à tous les problèmes. C’était une véritable cow-girl. Elle aurait dû être muté en Floride et chasser des crocodiles à mains nues. Elle n’était pas bête mais elle enfonçait tout sur son passage. Peut-être se révèlerait-elle brillante sur l’affaire Killer Croc… En attendant, ses propositions étaient un peu abruptes au goût de Ruth. Le Pingouin est en soin psychiatrique sous protection judiciaire à Arkham ? Qu’à cela ne tienne, ma vieille copine Ruth Adams va aller l’astiquer pour moi. Allons bon.
Il en était hors de question. Ruth réagissait calmement, ce n’était pas la première fois que la police sous-entendait qu’elle pourrait les aider à enquêter et il est vrai qu’elle avait déjà contribué à des investigations en livrant quelques observations clés de patients en liberté ou enfermés. Pourtant Meyer était plus un genre de relation amicale, ça aurait pu être vexant.
Bien-sûr, Oswald Copplebot était un patient particulier, impliqué dans de multiples affaires et il était possible qu’il tire les ficelles d’une grande partie de pantins dans la pègre. Mais il était hors de question de s’en mêler de cette façon. Sa célébrité latente expliquait que malgré ses magouilles les plus affreuses, Copplebot se moquait bien du système judiciaire.
L’intégrité médicale était le meilleur bouclier dans ce genre de situation.

-De toute façon ce n’est pas moi qui m’occupe de lui… Je pense que Mrs Hart va faire de l’excellent travail avec lui. Et il n’est même pas sûr qu’il ait grand-chose à voir avec tes histoires. Comme tu dis, cette ville est une vraie misère… avec ou sans lui, ça va continuer encore longtemps.

Hop là.
Il était très certainement ironique de s’en tenir à la stricte législation dans un système qui voyait la corruption miner ses rangs et le paralyser totalement. Toutefois, les déboires de la police ne la concernaient pas. Jim Gordon était un bon commissaire qui saurait certainement mener à bien les opérations derrière sa très belle moustache. Et quoi qu’on puisse en penser, l’homme chauve-souris représentait aussi une force supérieure contre la corruption. Ses goûts vestimentaires ne concernaient que lui, du reste.
La réflexion sur un passage à tabac du Pingouin l’avait fait rire un peu jaune. Meyer ne pouvait pas être sérieuse, elle était impulsive, mais Ruth espérait que son franc-parler ne lui porterait pas préjudice un jour. Personne ne veut connaître la teneur des préjudices du Pingouin… Ruth avait toujours fait en sorte d’éviter les problèmes. Même à l’époque où elle se prostituait via minitel quand elle était une jeune adulte avec des chouchous multicolores disséminés dans ses cheveux courts, elle n’avait pas eu à traiter avec la pègre d’aucune façon que ce soit. Il faut dire qu’elle n’avait jamais vraiment connu le niveau de misère de ses patients d’aujourd’hui.
La dépravation à Arkham était effective et elle le savait. Beaucoup de gardiens, d’infirmiers ou même de médecins avaient été obligé de vendre leur dignité à des patients trop influents dans le monde extérieur et cela avait mené à des catastrophes. Pourtant ce n’était peut-être pas le pire. Le pire, selon Ruth, était ce silence général, pesant. Tout le monde avait peur, même elle.

-En tout cas je te conseille de vraiment te méfier avec lui. C’est un homme extrêmement dangereux et de ce que je sais particulièrement susceptible. Il me ferait bien plus peur que pas mal d’autres dégénérés en vogue dans Gotham Crimes.

Ce disant, elle la regardait dans les yeux. Ruth regardait souvent les gens dans les yeux quand elle leur parlait, imperturbablement.
Elle savait que ces propos allaient susciter de l’agacement chez Meyer qui allait encore s’imaginait qu’elle cherchait à la materner où Dieu-sait-quoi. Pour Ruth ça n’était pas du tout la question mais Meyer était nouvelle dans cet enfer et, en tant que témoin privilégié du désastre humain à Gotham, elle se devait de la mettre en garde.
Après ce moment un peu moins détendu, elle termina son café et froissa le pot en papier pour le jeter dans une poubelle plus tard. Cette potion du diable commençait à sérieusement lui tordre les boyaux. Les gens qui cumulent cigarette et café ont-ils un souci avec la rétention ? Lacan devait dire quelque chose à ce sujet…

-Allons ! J’ai des tonnes de dossiers merveilleux fourrés de secrets d’Etat qui m’attendent chez moi et que je dois livrer à la direction au plus tôt. Tu me raccompagne ?

Ruth Adams


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Message envoyé le : Dim 18 Sep - 14:27

Ruth Meyer
-De toute façon ce n’est pas moi qui m’occupe de lui… Je pense que Mrs Hart va faire de l’excellent travail avec lui. Et il n’est même pas sûr qu’il ait grand-chose à voir avec tes histoires. Comme tu dis, cette ville est une vraie misère… avec ou sans lui, ça va continuer encore longtemps.

Ruth prit quelques secondes pour réfléchir à la réponse qu'elle venait de recevoir, avant de relever la tête avec un grand sourire.

« En gros, tu viens de me dire d'aller me faire voir avec mes magouilles, non ? T'as raison. Faut bien trouver une éthique à respecter, ici. Même si c'te ville me donne carrément envie de mettre un masque de chauve-souris et d'aller péter la gueule à des gens, des fois. »


Cela dit, même Batman avait une série de règles qu'il respectait coûte que coûte. Il ne tuait jamais de criminel. Il les laissait toujours à la police, il coopérait, il était respectueux de l'ordre... C'était un allié de poids et Ruth avait à la fois une grande admiration et une grande jalousie envers lui. Il avait tellement de moyens... Si les flics en avaient eu le dixième, qu'est-ce qu'ils auraient mis à la pègre de Gotham ! Mais avait de penser à obtenir plus de subventions, il fallait faire le tri entre les ripous et les gens correctes. Et tout ça la ramenait à l'affaire de leur collègue qui s'était fait descendre par ses alliés de la mafia l'autre jour.
Elle soupira. Ca la fatiguait, de ne pas pouvoir faire confiance à certaines personnes, de toujours marcher sur des œufs, de devoir taire ses soupçons. Elle n'était pas faite pour ça. Heureusement qu'Adams était franchement plus directe et ne la houspillait pas (toujours) quand elle disait ce qu'elle pensait.
Elle sourit et secoua la tête en prenant un faux air agacé lorsque son amie se lança dans une énième séance de recommandations.

« Eh, je suis pas sourde ! Et t'es pas ma mère !...T'inquiète, je ferai gaffe. »


Elle avait beau protester, elle ne pouvait pas nier que ça faisait chaud au cœur de voir du monde se préoccuper de son sort. Elle avait sans doute un sérieux problème psychologique avec les figures parentales, pour s'attacher de la sorte à des personnes comme Gordon ou Ruth qui lui servaient de loin de guides moraux, mais... merde, peu importe. Ca fonctionnait pour elle, alors, pas la peine d'aller consulter.
Surtout si c'était à Arkham.
Non, merci.

Elle bondit sur ses pieds lorsque Ruth finit sa tasse et lui proposa de décoller enfin. Ca faisait un moment qu'elle avait des fourmis dans les jambes. Elle ne pouvait pas rester assise au même endroit bien longtemps, sinon, elle se mettait à agiter les chevilles et à tripoter ce qui lui passait sous la main jusqu'à craquer et aller courir un kilomètre ou deux. Autant dire que les formulaires à remplir au bureau étaient son pire cauchemar.

« Des dossiers secrets ?! Je viens avoir toi ! Je ne raterais ça pour rien au monde ! »

Elle se dit que vu l'enthousiasme de sa réaction, sa tentative d'humour risquait quand même d'être mal interprétée.

« Je rigole, hein. J'irai pas lire tes petits secrets. Je respecte ta vie privée, tout ça. J'ouvrirais même pas ton journal intime si je l'avais sous la main ! »

Elle conclut d'un clin d'oeil.

Ruth Meyer


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