Je connais le chemin. C'est pas la première fois que je le fais. Sortir de ma chambre, longé le couloir. Faire attention à Titus. Cette grosse bête ronfle comme un ogre, mais un rien le réveil. Bruce et Alfred. Surtout Alfred. Ce gars, c'est une sentinelle avec radar. Impossible de passer outre, mais ce soir, j'y arriverais. Impossible que je rate. Je connais le plan. Il est presque minuit et Bruce est dans la batcave. C'est un poids en moins. Je flanque mes baskets dans mon sac à dos à côté de mon ipod, balance ma veste sur mes épaules et je me glisse sans bruit dans le couloir. Comme un chat, je joue l'ombre du manoir. Je passe devant Titus, couché sur les flancs et la truffe contre son ventre. Nickel, il dort comme s'il n'y avait pas de lendemain. Je souris et continue ma route, dans l'obscurité de la maison. Le passage délicat, les escaliers. Ils grincent comme les dents d'une vieille, mais je connais la routine. Je suis pas un Robin pour rien, je sais faire couiner d'autre chose qu'un escalier, mais ça c'est une autre affaire. Avec précaution, je descends les marches. Aucun bruit, pas même le bruissement de mes chaussettes. Bien joué, Jay. Tu mériterais d'être Batman.
La porte est en face. Je sais où est le loquet, comment la fermer sans bruit. Un jeu d'enfant. Je suis à deux pas, encore un tout petit peu. Je me courbe contre la serrure, pour la faire tourner. C'est bon, j'y suis !
" Maitre Todd. " Putain, Alfred, merde ! Je me crispe et tourne vers lui un sourire angélique digne des gosses cul nus sur la chapelle sixtine. " Alfred… ? - Si vous rentrez à l'heure, je n'aurais pas à prévenir Maître Bruce de votre retard." Alfred, je t'aime. Je sourire largement, plus malfrat qu'angelot et me laisse aller à loisir pour remettre mes baskets et lui désigne ma montre. " Tes désirs sont des ordres, oublie pas un sucre dans le café ! - Très bien, et si je le fais, devrais-je apporter la cuillère à votre bouche ? " J'éclate de rire. D'un rire à réveiller Titus qui se met à aboyer et cavale hors du manoir.
Minuit
Je n'aime pas prendre le métro en pleine nuit. Je risque de m'endormir à chaque fois. J'entends à peine la voix robotisée annoncer mon arrêt de métro que je bondis à l'extérieur, rappelé violemment à la réalité. Ce soir, j'ai rendez-vous ! Pas au meilleur endroit et d'aucuns diront que je pourrais choisir meilleure compagnie. Je descends dans les rues de Gotham qui, à partir d'une certaine heure, voit des spécimens qui n'ont l'air d'exister que la nuit. Des putes, des dealers, des trucs qu'on s'échange sous le manteau. Ca me fait bizarre de marcher dans ce genre d'endroit que je combats quasiment sept nuits sur sept par semaine. Je monte sur un toit, un toit que je connais bien. Un coin où je retrouve une de mes plus vieilles amis, quand j'en ai l'occasion. Je baille, longuement et frotte mes yeux. Je sens la fatigue m'atteindre, mes muscles hurler dès que je fais un mouvement. Mon corps est couvert de bleu et mes yeux sont cernés de violet. Une drôle de peinture encadrée par une masse de cheveux noirs et informe. Je profite de la brise de la chaleur du quartier pour fermer les yeux et battre les pieds dans le vide. J'étais épuisé, mais j'aimais cette liberté… Bravé les règles, fuir le manoir, Bruce, Alfred… Être libre et avec elle, comme si on avait dix ans.
Messages : 151 Date d'inscription : 04/05/2016Métier/Occupation : Tueur à Gage
Profil psychiatrique Statut : Pensionnaire à Arkham Relations:
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Message envoyé le : Dim 22 Mai - 22:25
Nina Damfino
Reviens à l'heure !
.feat Jason Todd
Vous savez .. la rue ça vous endurcit. Même si mon père m'a élevée à moitié comme un garçon et que j'ai appris à encaisser quelques coups avec mon caractère ça n'empêche pas que parfois mon côté féminin reste sensible.. Mais j'étais assez forte pour survivre. Mon père était mort depuis presque un an maintenant, mais j'avais promis de survivre et ce que je faisais jusque là. Pourtant, je traîne souvent du coter de la mafia. À 18 vous êtes à la fois adulte et fragile, j'aurais bien pu me faire tuer depuis le début mais .. j'ai réussi à me faire une place dans leurs groupes et puis comme je savais me battre qu'ils soient plus vieux que moi ou non ça m'empêcher pas de leur mettre une raclée si je voulais. Bon d'accord je sortais avec pas mal de bleu mais c'était comme ça. Enfin.. j'évitais de revenir avec trop de bleu ou avec des côtes cassées parce qu'à coté de ça j'ai une clientèle qui m'attendais. C'est que .. il faut quand même un minimum de thune quand vous vivez dans la rue et pouvoir survivre. Et faute de mieux j'ai fini par tomber dans la prostitution .. Même si j'avais une allure de garçon manquer, j'avais découvert que mon corps pouvait plaire. Vous allez dire .. Mon dieu.. Pauvre gamine qu'est-ce que tu as dû faire pour t'en sortir? Ta vie doit être tellement triste. Mais non détromper vous. J'ai rencontré une personne qui a réussi à faire tomber le masque de la méchante Nina disons .. Jason Todd .. Et ouais je l'ai rencontré dans la rue et pourtant c'est une rencontre positive. Hey ouais ! Le petit, enfin je dis le petit mais y'a à peine deux ans d'écart entre nous deux. Une fois il était en train de se battre, sauf que le combat je l'ai pas trouvé juste, il était tout seul et eux trois et je ne sais pas pourquoi .. J'ai intervenu je ne pouvais pas le laisser comme ça. Je vous l'avez dit .. j'ai appris à plus trop avoir de cœur, mais lui .. je ne sais pas comment il a fait et j'ai baissé en quelques sortes les armes avec lui. Depuis on se donne régulièrement rendez-vous sur le toit dans un coin de la ville où on est sûr de ne pas être dérangé lors de ses retrouvailles qui semblaient vitale à l'heure qu'il est. Il est minuit et deux minutes quand j'arrive enfin sur le toit de l'immeuble. Malheureusement il ne me verra pas vraiment entière, j'ai la lèvre encore abîmée parce que je me suis battue, mais rien de bien méchant. J'aurais pu avoir pire. Silencieusement je m'approche de point de rendez-vous et je le vois percher au bord, les pieds dans le vide. Je ne peux m'empêcher de sourire et approche toujours en silence et m'arrête à un mètre de lui en étant sûr qu'il m'entendrait.
« J'espère que c'est moi que tu attends comme ça mon chou ?. . » Lui dis-je sur un ton à la fois enjoué et taquin
J'aurais pu être un fin limier. Je reconnais ses pas entre milles, soit parce que je l'avais trop fréquenté ou alors parce que j'avais bonne mémoire. Ca me semblait tout naturel de la reconnaître sans même me retourner. Qu'elle soit pieds nu, en chaussettes comme à ses dix ans ou avec des godillots de dix kilos, je reconnaissais ses pas. C'était flatteur pour elle, surement. Malheureusement pour elle, il y avait peu de chance qu'elle l'apprenne un jour. J'attends qu'elle termine sa phrase pour me retourner à demi, remontant une jambe sur le rebord du toit.
" J'ai peut-être décidé de tenir compagnie à des chats. Tu sais, mal léché, ils te ressemblent. "
Je lui renvois un sourire moqueur. C'était de bonne guerre, on avait passé notre petite enfance à s'envoyer des piques en même temps qu'on tapait sur les autres mômes du quartier. Ça, c'était loin. Loin l'époque où ma chambre ne valait pas mieux qu'une poubelle et où des rats étaient de meilleur compagnie que mes parents biologiques. En revanche, maintenant que mes miches avaient élus domicile au manoir Wayne, dès que j'étais avec elle, j'assistais à un retour en arrière, sans les inconvénients de mon ancienne vie. Deux voyous, pas méchant, mais sauvages. C'était la force de notre amitié. Une force indestructible et fidèle. Je me relève de mon rebord, frotte mes genoux et m'avance vers elle, souple comme un chat en roulant des hanches comme si j'allais lui sauter dessus.
Je ne sais pas si je dois remercier Bruce pour son enseignement, mais une chose était sûre, être un Robin me rendait attentif au moindre détail. Tous, sans la moindre exception. D'un fil de bouton qui part, à un changement de coupe de cheveux, au point de pouvoir dire si tel ou tel personne à des problèmes d'articulation dans sa façon de marcher. C'était maniaque et presque médicale par moment. Inquiétant et pratique, mais pour un adolescent de quinze ans, c'était surprenant. Je plisse les yeux, happé par plusieurs choses, mais une me semble dingue d'intérêt. J'ondule proche de son corps au point que mon torse tape contre elle et j'empoigne son menton, à quelques centimètres de son visage. " C'est une semelle ou une bague qui t'a percuté la lèvre ? Aïe, c'est moche… " je grimace, en inspectant la blessure, sans pour autant créer une nouvelle distance. Je n'avais jamais été gêné par son contact, ni par sa proximité. Je n'allais pas m'y mettre maintenant. " Tu vas être puni de cigarette, ça va se ré-ouvrir, sinon…"
De plus belle, je lui offrais un des sourires de voyous de bac à sable, un sourire à vous donner des claques, mais qui la faisait toujours revenir vers moi. Un truc de longue date, qui marchait toujours. Je reculais en petit saut léger, et tirait de ma poche arrière un paquet de cigarette. Une marque qu'on volait à nos parents et qu'on fumait en douce derrière les immeubles. La grande époque. Maintenant, je ne peux plus fumer. Je ne tiendrais plus le rythme infernal de Bruce, les bastons. Rien. Autant, il s'en foutait. Il m'entrainait toujours avec la même intensité, mais je n'avais pas intérêt à baisser de niveau. Toutes les conneries de gamin, j'avais l'intention de passer à côté, comme arraché à ma propre vie. Des soirées pizzas avec des copains, d'amener la nana du lycée au cinéma après dix neuf heures, de pouvoir boire une bière le samedi. Rien. Je pouvais juste m'enfuir, comme un oisillon, mais que la chauve-souris ne ratait jamais et ramenait toujours.
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Message envoyé le : Mer 13 Juil - 13:18
Nina Damfino
A peine avais-je finis ma phrase qu'il se retourner vers moi. Son sourire en disait long. Je savais que ce sourire m'étais réserver alors qu'il s'apprêtait à me lancer une de ses vannes provocantes. Sa phrase m'arracha un sourire en coin
"Va te faire voir Jay .. Espèce d'ours mal léché"
C'était toujours comme ça depuis qu'on se connait et c'est ça qui me plait.. Pas de prise de tête on fait notre vie, on demande rien et se lance des piques des qu'on à l'occasion de le faire. J'avais un petit espoir qu'il ne remarque ma lèvre, mais apparemment c'était une espèce de maladie chez lui de tout voir. Je ne peu retenir un frisson lorsque que son torse se colle à ma poitrine et qu'il empoigne mon menton.
"Une bague .. le mec à voulu jouait les macho avec moi et j'ai fini par lui en coller une qu'il m'a gentiment rendue .."
Je haussais les épaules en le fixant droit dans les yeux sans bouger.
"Oh je t'en prie c'est pas ça qui va me tuer .. j'ai plus de chance de me faire flinguer que de mourir d'un cancer .. Puis tu m'as déjà vu dans des états pires que ça ..."
Je le regardais sortir une cigarette. et aussi rapide qu'un chat qui pouvait donner un coup de patte, je lui piquais en l'allumant dans le même mouvement
"Moi aussi je peux être rapide .." lui dis en lui lançant un clin d'oeil provocateur