RdCLes couloirs du rez-de-chaussée se prolongent et vont d'une administration à l'autre. C'est un vaste dédale qui fait tourner la tête aux non initiés. A gauche ? A droite ? Que disent les flèches ? On s'y perd quand même. On se croirait dans votre tête. Le hall d'entrée est grisonnant, il donne la couleur de votre séjour à venir. L'immense statue de l'ange Michael vous accueille, bras tendus et visage larmoyant. Au moins, quelqu'un a de la peine pour vous. Devant vous, des dizaines de flèches indiquent les différentes directions à prendre. Vous êtes déjà perdu ? Ce n'est que le début. A votre arrivée, l'agent d'accueil vous remettra vos nouvelles affaires en essayant de récupérer un maximum de votre individualité. Difficile d'obtenir beaucoup d'information ici, le ton est rude. Si votre chèque du mois n'est pas encaissé, n'attendez pas un grand secours et préparez vous à quelques jours un peu secs. Pour tout autre demande, il faudra s'armer de patience. Le vestiaire du personnel est l'endroit où l'on peut déposer son cerveau, ses ambitions, ses convictions et sa douceur pour une rude journée de travail. Les casiers sont assez grands pour dissimuler un homme...info à retenir, ça peut toujours servir. Le temple haï des autorisations, des interdictions et des transferts...l'intendant pince sans rire se fera un plaisir de notifier la moindre de vos bêtise. Il n'y a aucune compassion pour personne derrière les vitres froides du secrétariat. L'ancienne salle des serveurs a été nettoyée de fond en comble, et présente maintenant un visage plus accueillant que la plupart des autres pièces à Arkham. La lumière s'engouffre à travers les vitres pour illuminer le parquet de tons chaleureux les jours de soleil. Dans les coins est entreposé du matériel artistique pour permettre aux patients de s'exprimer d'une nouvelle façon : un chevalet, de quoi diffuser et enregistrer de la musique, un bureau où s'asseoir pour écrire. Le reste des accessoires est enfermé dans des armoires métalliques. Le mur du fond est tapissé de hauts miroirs qui donnent l'impression que la grande pièce est encore plus spacieuse qu'elle ne l'est réellement.
Des grains de poussière semblent suspendus dans l'air ambiant, et un calme prodigieux, presque figé, presque mort, règne sur la salle. Rares sont les patients qui ont encore de la famille ou des proches qui tiennent à eux quelque part. Pour les autres, rassurez-vous...ça ne sera pas long avant que tout le monde vous oublie. La salle de visite permet d'échanger les rares baisers qui vous restent au coin de la lèvre. Mais gare...les accolades trop longues sont suspectes et il est de bon ton de garder un poignet menotté au pied de la table.
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